Tome 2 : 20 Jours avant Pâques

15 Avril

Mon réveil sonne à dix heures et me tire de mon sommeil avec difficulté. Je grogne et tapote sur l'écran jusqu'à ce que le bruit se taise. Les bras d'Alex me retiennent et sa bouche échoue contre ma peau, alors qu'il se réveille à son tour dans un grommellement.

— Hum... quelle heure ? demande-t-il d'une voix endormie.

— Dix heures, je réponds en me tournant vers lui. C'est l'anniv de ma sœur... je dois tout organiser avant que mes parents ne reviennent.

— Hum...

Les yeux toujours clos, il vient frotter son nez contre ma joue, m'arrachant un sourire attendrit. Je ne l'aurais pas imaginé aussi câlin dès le matin. Je ne compte pas notre étrange soirée dans la grange, car Alex a presque bondi sur ses pieds pour que l'on passe la journée ensemble.

— Faut aussi que je lave les draps...

Il pouffe légèrement avant de quémander un baiser. Que je lui octroie aussitôt. Il sourit contre mes lèvres et glisse ses mains sous mon haut, aventurier.

Je me défais de son étreinte avec plus ou moins de facilité et me lève. Il se positionne en étoile de mer et ronronne tout seul, décidé à terminer sa nuit. Amusé, je souris et récupère le drap que j'emmène dans la salle de bain, le fourrant dans la machine à laver avec quelques affaires supplémentaires.

Je reviens en m'étirant et décide de lui donner un coup de polochon pour le faire sortir de mon lit. Il étouffe un cri et s'empare de l'oreiller avant de le tirer violemment vers lui. Je trébuche et tombe à plat ventre sur le matelas tandis qu'il martèle mon corps de coups. Je roule sur le côté et réceptionne le sien en esquivant un coup de polochon. Rapidement, nous entamons une bataille entre éclat de rire et coups bas.

Vingt minutes plus tard et le corps en nage, on s'observe avec de grands sourires tout en reprenant notre souffle. Il délaisse l'oreiller et ouvre la fenêtre pour que l'air chasse notre odeur de la pièce.

— T'es pas censé décorer ta maison ?

— Ah ha, je rétorque en me levant à mon tour. À qui la faute ? Va prendre ta douche, je m'occupe de dresser la table.

— Ooooh... on dirait un couple marié qui va accueillir sa belle-famille.

Je lève les yeux au ciel en secouant la tête et tourne les talons après lui avoir lancé une serviette.

— Crétin !

Tandis qu'il se douche, je descends dans notre salle-à-manger-salon et avise le placard où mes parents rangent tous les froufrous que l'on sort en jour de fête. Je sors la nappe d'un blanc immaculé et la dépose sur la table en bois avant d'aller chercher la vaisselle.

Alors que je suis en train de mettre la table, Alex descend habiller et les cheveux humides pour venir me donner un coup de main. À deux, nous finissons le tout en décorant et gonflant les ballons à l'aide de la bonbonne d'hélium. Soudain, mon smartphone donne et je déverrouille en apercevant le mot qui s'affiche.

— Oui ?

— On a un problème Aïdan, grogne ma mère.

À l'entendre, je devine qu'elle se trouve dans la rue. Elle a sûrement dû passer chez le traiteur pour récupérer la nourriture pendant qu'Émie suit son cours de danse.

— Le traiteur à oublié le gâteau et il n'en a plus. Tu pourrais en faire un ? On a pas le temps donc contente-toi d'en faire un au yaourt nature.

— Euh... ok, mais je te signale que je ne sais pas faire à manger.

— Tu allumes le four et tu suis une recette, ce n'est pas bien compliqué ! Bon, je te laisse, on se voit tout à l'heure. Je pense que tu devras accueillir ta grand-mère avant qu'on rentre.