21 Avril

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Réveillé par une petite furie, je me débats avec ma couverture avant de comprendre qu'Émie, tout adorable qu'elle est, compte me fatiguer tant que je ne me lèverait pas. Je la chasse de mon lit et m'étire en baillant avant de recevoir une serviette dans la figure. Fronçant les sourcils, je découvre ma mère qui se tient devant la porte ouverte, un petit sourire sur les lèvres.

— Va te laver Aïdan, nos invités arrivent bientôt.

Je râle et me laisse retomber contre le matelas en soupirant. Émie grimpe sur mon abdomen et s'amuse à malaxer mes joues avant que je ne perdes patience et ne l'envoie promener.

Je me défait de mes draps pour foncer dans la cuisine où je me débarbouille sans perdre de temps. J'enfile une chemise crème sur un pantalon sombre, passe une main dans mes cheveux humides qui retombent, beaucoup trop long. Triturant l'une de mes mèches blondes, je contemple mon reflet en me faisant la réflexion que je devrais sans doute les raccourcir. Au moins un petit peu.

Je descends dans la salle à manger et saute pratiquement sur la table où gît un œuf au chocolat enrobé dans un papier rose.

— Yes ! dis-je en l'ouvrant, le gobant presque aussitôt.

— Aïdan, me rabroue ma mère. Tu aurais pu le laisser à Émie.

— C'est bon, elle va manger les trois quart de ce qu'elle va trouver.

— Non. D'ailleurs, vous devrait déposer chaque œuf dans le saladier. On se les partagera tout à l'heure.

Je lève les yeux au ciel, mais doit concéder qu'il s'agit d'une très bonne solution. Histoire de ne pas se batailler pour savoir qui a la plus grosse quantité.

Sagement, j'attends que ma petite sœur daigne faire acte de présence et une fois cela fait, nous partons à la recherche du chocolat un peu disséminé partout dans la demeure. J'aide même Émie à attraper quelques œufs sur des meubles bien trop haut. J'en trouve quelques uns derrière des canapés, d'autres dans la cuisine, il y en a même dans le jardin.

Certes, la chasse à l'œuf est une tradition enfantine, mais j'adore toujours autant courir et découvrir du chocolats de part et d'autres d'endroits inconnus. C'est tellement amusant. De rafler toute la mise. Même si je me bat contre une gamine de huit ans.

Une fois notre dur labeur accomplit, nous comptons les œufs en chocolat qui nous sont reversés dans deux bols différents puis ma mère dépose deux grands lapins sur le bois avant que nous ne rangions tout dans nos chambres.

Je redescends quand la sonnette retentit et embrasse ma famille qui vient d'arriver. Aussitôt, ils tournent autour de la table tout en dégustant l'apéritif que nos parents ont disposé avant leur arrivée, discutant. Déposant les chocolats sur la table, chacun s'extasie devant son présent tout en répondant aux questions des adultes.

— D'ailleurs, comment va ton copain ? demande mon oncle.

— Bien..., je réponds en rougissant légèrement.

— Vous vous voyez souvent ? interroge la tante. Je veux dire, avec la FAC il ne doit pas avoir trop de temps à t'accorder.

— Je pense que de ce côté-ci, ils n'ont aucun soucis. Je n'ai jamais vu Aïdan sortir autant de la maison, commente ma mère.

Je lève les yeux au ciel, laissant sous-entendre qu'elle exagère. Même si je passe énormément de temps dans ma tanière - comme elle l'aime le dire - je suis toujours sortit pour aller voir Clément et Nathan. Ou encore pour assister aux soirées que mes amis organisaient. Et même pour se retrouver au square.

Les parents ne voient que ce qu'ils ont envie de voir et non ce qui se déroule vraiment sous leurs yeux.

— Au moins, il fait autre chose que jouer à ses jeux vidéos, commente Henry en buvant son champagne.

Tome 2 : 20 Jours avant PâquesWhere stories live. Discover now