CHAPITRE 19

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PDV de Noor

À mon réveil, je suis dans un lit d'hôpital, avec un bras dans le plâtre.

J'ai mal, et les souvenirs se bousculent par flashs dans mon esprit embrumé. La pièce est vide, mais il y a une veste poussiéreuse et à moitié déchirer jeter sur le dossier d'une chaise qui se trouve là, près de mon lit. Impossible de bouger. J'ai beaucoup trop mal. Mes yeux me piquent, tout comme ma gorge.
Mon corps entier me fait souffrir.
Où  sont les autres ? Je ne veux pas être seule.

Alors que j'envisage de me lever pour quitter le lit, la porte de la chambre s'ouvre. Amel.

__ T'es là ...

Ma sœur ne parles pas. Ses joues rouges sont trempées par les larmes, alors que son mascara laisse des traces sombres jusqu'à son menton.

AMEL - Papa ...

Elle s'approche de mon lit en traînant des pieds, le coeur gros, reniflant bruyamment alors qu'elle est prête à éclater en sanglots à tout moment. Papa ... ? Je retiens mon souffle. Où est Ahmed ? Et Shainez ? Grand-mère ...? Youssef ?

AMEL - Papa ... Il est mort.

Elle s'écroule, un cris perçant s'échappant de sa bouche. J'aimerai la réconforter, mais j'en suis incapable.
Une chose se brise en moi, et c'est douloureux. Encore plus que mon bras qui est plâtré. Encore plus que ma tête qui donne l'impression d'être prête à exploser à tout moments. Je ferme fort les yeux, espérant que tout ça ne soit qu'un vieux cauchemar, et que lorsque je les rouvrirais, je serai de retour dans la mairie en train de célébrer ce jour merveilleux avec toute ma famille.

Au lieu de ça, quand je les ouvre, je vois grand-mère qui est a genoux près de Amel qui pleure encore, les paumes pressées contre ses yeux.

Grand-mère la gronde un peu, ne sachant pas trop quoi dire d'autres. Je pense que malgré le chagrin qu'elle ressent à cause de la mort de son fils, elle n'oublie pas sa colère envers Amel et le comportement enfantin et irrespectueux qu'elle a eu les semaines avant. Elle nous a tous fait souffrir. Surtout Ahmed. Maintenant il est mort, et ils n'ont même pas eu le temps de se réconcilier. C'est triste. J'ai envie de pleurer. De crier aussi. De me laisser aller. Mais je n'y arrive pas.

Même le soir, quand je me retrouve seule dans la chambre d'hôpital, allonger sur le flanc dans la semi obscurité. Je repense à Ahmed. À notre première rencontre. Au sentiment que j'ai éprouvé pour lui juste en le voyant me sourire avec fierté et affection. Il nous aimait. Dès le premier instant. Il c'est ouvert à nous. Nous avions été une vraie famille, même si cela n'a pas duré longtemps. Je me suis senti en sécurité à ses côtés. Ahmed est le premier (et seul ) homme que je n'ai pas eu envie de frapper par peur de me faire abuser comme dans le passé. Il a été mon père. Un vrai père.

__ Merci beaucoup.

Le lendemain, je me fais d'abord visité par une infirmière qui m'aide à me doucher. J'enfile des vêtements pliés sur une étagère dans la salle de bain, alors que dans ma chambre, un médecin en blouse nous attend.
Jeune et rasé de près, il est vraiment beau. Il a une rangée de dents droite qui brillent tellement elles sont blanches.

LUI - Bonjour, Noor.

Nous nous serons la pince alors que l'infirmière part. La veste sur le dossier de la chaise est toujours là. Personne n'y a touché.

__ Bonjour.

LUI - Je m'appelle Steven. C'est moi qui vais m'occuper de toi et de ton bras.

__ Il est cassé ?

La vie que nous rêvons d'avoirWhere stories live. Discover now