PARTIE 25

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Le soir

Ce soir, Zahid et moi couchons dans le même lit. J'ai chaud. Pourtant, nous ne nous touchons même pas. J'ai pris côté mur, et même ce dernier n'arrive pas à me refroidir.

__ Tu pourrais ouvrir la vitre ?

Il se lève pour le faire, et une brise fraîche pénètre dans la pièce, nous enveloppant. Je frisonne, et lorsque Zahid reviens près de moi, je me glisse doucement contre son épaule. Il rigole.

ZAHID - T'a fait exprès de me dire d'ouvrir la vitre pour pouvoir te coller à moi ?

__ Les rêves c'est le soir quand on dort, Zahid.

ZAHID - Tu sens grave bon !

__ Ca m'arrive de prendre des douches, c'est pour cette raison.

Sa peau est toute douce contre ma joue. Je ferme les yeux.

ZAHID - On va dormir là ?

Je me redresse brusquement, et plonge mon regard dans le siens. Mon coeur bats à tout rompre dans ma poitrine. Il me regarde à travers ses cils sombre et épais.

__ Bin oui ! Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre ?

Pourquoi est-ce que j'ai crié ?

Je sens mon cou chauffer. Ça monte jusqu'à mes joues, et mes oreilles. Zahid détourne le regard alors que je m'allonge de nouveau, me collant un peu plus au mur cette fois. J'aimerai me cacher dans un trou. Finalement, c'est pas une bonne idée qu'on partage le même lit.

ZAHID - Relax. Je demandais juste.

Je l'entend déglutir, et je ferme les yeux, forçant le sommeil à venir. Mais ça ne fonctionnera pas. Déjà parce que personne ne peut forcer notre cerveau à s'éteindre (pas même nous), et aussi parce que mon voisin d'à côté ne cesse de gigoter.

ZAHID, marmonne - Excuse-moi. Juste que ... je ne sais pas. On est serré, non ?

__ Tu veux dormir ailleurs.

ZAHID - Non ! J'ai pas dis ça !

Nous restons silencieux. Il tourne la tête vers moi, frottant son nez dans mes cheveux. Un frisson parcours mon dos. Zahid murmure :

ZAHID - Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?

Il sent le thé à la verveine. Avant ce soir, je ne savais pas qu'il aimait le thé. Il fut heureux quand je lui en ai proposé. Il souriait, et était beau. Très beau.

__ D'accord.

Je me tortille pour qu'il puisse mettre l'un de ses bras autour de mes hanches, et cela soulève un peu mon tee-shirt. Le contact de ses doigts froid avec ma peau chaude me foudroie presque, et un bruit quitte mes lèvres. Je plaque une main contre ma bouche, les yeux exorbitant. Zahid s'arrête. J'aimerai qu'il ne se moque pas. Il ne le fait pas, et m'attire contre lui. J'ai la tête pressée contre son torse, et je ferme les yeux. Puis il se remet à gigoter, ça m'agace.

__ Zahid ...

ZAHID - Désolé. Tu pourrais te déplacer ?

__ Mais pourquoi ?

ZAHID - S'te plaît ... Noor. Vas-y.

Je soupire, et m'éloigne, retrouvant le mur froid. J'ai à peine quitté ses bras que Zahid se lève déjà, et quitte rapidement la chambre. Je sais pas, mais ça me vexe. Non c'est bête. Il va peut-être simplement aux toilettes. Je reste allongé sur le dos plusieurs minutes avant qu'il revienne. Je ne le touche plus.

La vie que nous rêvons d'avoirWhere stories live. Discover now