19. Scène (2/3)

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Nath et Dorothy ne se lâchent pas. La présence de l'une pour l'autre leur donne du courage. 

– C'est quoi, cet endroit ?

La jeune rousse soulève une trappe, et tente de contrôler ses tremblements.

– On dirait un grenier.

En effet, elles se trouvent au tout dernier niveau de la Résidence.

– J'ai trouvé la lumière.

La charpente apparaît, la pièce semble courir sur toute la surface de la demeure, entrecoupée par des poutres décharnées, dont certaines sont recouvertes de piques en ferraille long et acérés.

Un bric-à-brac de meubles en tous genres parsèment le plancher.

– Fais attention, prévient Nath.

– Oh, je ne peux pas, s'exclame Dorothy. Désolé, c'est trop glauque.

Elle la rattrape.

– Les autres comptent sur nous ! Ne fais pas de bruit, si l'on est dans son repaire, on file en bas. Il ne sera pas rapide, avec ses clous bizarres partout !

Dorothy comprend ce qu'elle veut dire. Elle a l'image des milliers d'épines empêchant la progression de Prince Charmant voulant atteindre la château de la célèbre endormie.

– D'accord, mais... Je te dis que je ne le sens pas. On pourrait revenir avec Diane et Achille, non ? Ils doivent avoir terminer avec l'aile Est.

Soudain, la lumière clignote, déclenchant un piaillement chez les deux jeunes femmes.

– Qu'est-ce que...

– Okay, on se casse !

Elles rebroussent chemin, avec lenteur, évitant le coin de meubles poussiéreux. Mais la lumière clignote en rythme. C'est manifestement quelqu'un qui appuie sur l'interrupteur. Soudain, l'obscurité subsiste et elles ne peuvent plus avancer. 

– Nath... Nath... où es-tu ? chuchote Dorothy, déjà noyée sous une salve de larmes désespérées.

– Suis ma voix ! répond-t-elle aussi bas, en tendant la main, espérant rencontrer la sienne.

Un bruit d'effroi vrille leurs tympans. 

– Pitié, maman !

Un bruit métallique, comme une arme que l'on traîne, se rapproche d'elles. Un  flash de lumière se fait, puis un autre. C'est le silence. Puis un autre bruit, plus diffus, étouffé, témoigne de la présence de quelque chose. Les néons restent allumés.

Dorothy hurle comme une hystérique, bouscule Nath qui se sauve derrière elle. Le noir se fait. Lorsque  l'ampoule se rallume, Nath la découvre empalée, transpercée de part en part par l'un des piques de fer. Elle crie, épouvantée, prend la tangente et se retrouve face à l'homme-silhouette.

Son deuxième hurlement ne semble avoir aucun effet sur lui, il enfonce sa lame au milieu de son visage, arrachant l'œil de son orbite.

LE MAESTRODonde viven las historias. Descúbrelo ahora