Chapitre 1

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Quand Harry Styles pénétra dans la salle du luxueux bar-restaurant, Louis tourna aussitôt les yeux vers lui, comme la plupart des convives présents. Les battements de son cœur s'accélérèrent. A travers la foule, il distingua un homme de grande taille, vêtu d'un impeccable costume sur mesure. Il était en train de retirer son pardessus, révélant un corps mince et svelte.

Louis le reconnut instantanément, et son regard s'attarda sur l'élégant manteau noir drapé autour de son bras. Il songea soudainement que si le manteau était parfait, le costume ne lui correspondait pas du tout. Un jean aurait bien mieux convenu ! Louis dut reconnaître que cette réflexion n'avait aucun sens. Pour commencer, le costume lui allait à merveille et, en plus, il avait lu dans un récent article du magazine GQ que Styles était connu pour faire fructifier presque à lui tout seul les tailleurs de luxe de l'avenue Savile Row, à Londres. C'était sans doute le moins qu'on puisse attendre d'un homme d'affaires issu d'une branche mineure de la famille royale britannique. Un des messieurs qui l'accompagnaient tendit la main pour prendre son manteau, mais il déclina la proposition d'un mouvement de tête.
Apparemment, l'énigmatique M. Styles ne prévoyait pas de s'attarder plus que le strict minimum au cocktail organisé en l'honneur de Louis.

- C'est M. Styles... Il va être ravi de te rencontrer, il adore ton travail ! fit Eleanor Calder.
Louis perçut une subtile nuance d'orgueil dans la voix de la jeune femme, comme si Harry Styles n'était pas son employeur mais son amant.
- Il a l'air d'avoir bien plus important à faire que de me rencontrer, rétorqua Louis en souriant.

Il sirota une gorgée d'eau gazeuse tout en regardant Styles mener une conversation téléphonique laconique au téléphone. Deux hommes restaient postés près de Harry, et il tenait
toujours son pardessus plié au creux de son bras, prêt à décamper aussi vite que possible. Au pli subtil de ses lèvres, Louis devina qu'il était irrité. Étrangement, en voyant cette expression très humaine sur son visage, il se détendit un peu. Il n'en avait pas touché un mot à ses colocataires- qui le connaissaient plutôt pour son caractère téméraire et bien trempé- mais la perspective de rencontrer Harry Styles générait en lui une drôle d'angoisse.

Le cours des conversations reprit, mais l'énergie qui emplissait la pièce s'était d'une certaine façon amplifiée depuis l'arrivée de Styles. De manière surprenante, cet homme qui se démarquait par son élégance et sa distinction semblait fasciner une génération de porteurs de tee-shirts accros à la technologie. Il faisait tellement années 1930 !
Il avait lu quelque part que Styles avait gagné son premier milliard en créant quelques années plus tôt une société d'information en ligne, qu'il avait ensuite revendue en bourse, récupérant ainsi treize milliards supplémentaires, investis à leur tour dans une gigantesque et florissante société de vente par Internet.
Apparemment, tout ce qu'il touchait se transformait en or. Pourquoi ? Parce qu'il était Harry Styles. Il pouvait faire absolument tout ce qui lui plaisait. À cette pensée, les lèvres de Louis esquissèrent un sourire amusé. C'était d'une certaine façon plus facile de songer à lui comme à un être arrogant et déplaisant. D'accord, il était son patron.
Mais comme beaucoup d'artistes au fil des époques, Louis nourrissait une certaine défiance à l'égard de son pourvoyeur de fonds. Malheureusement, tous les artistes affamés avaient besoin d'un Harry Styles.

- Je vais juste le prévenir que tu es là. Comme je te l'ai dit, il est fasciné par ta peinture. Il t'a choisie sans hésiter parmi les trois finalistes, reprit Eleanor Calder.

Celle-ci faisait référence au concours artistique que Louis avait remporté, dont le lauréat se voyait confier la prestigieuse mission de peindre la pièce maîtresse du hall d'accueil du nouveau gratte-ciel construit par Styles à Chicago. Où ils se trouvaient en ce moment même. Le cocktail en l'honneur de Louis se tenait dans un restaurant baptisé Fusion, un établissement branché et hors de prix situé à l'intérieur de la tour détenue par Styles. Plus important encore, du point de vue de Louis, la commande était accompagnée d'une dotation de cent mille dollars, dont il aurait grandement besoin en tant qu'étudiant en master des Beaux-arts.

Laisse moi te posséder - Larry Stylinson (terminée)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora