Chapitre 6

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Louis alla se coucher, sans toutefois parvenir à trouver le sommeil. Son excitation croissante l'en empêchait. Il se leva sans laisser le temps au réveil de sonner, se fit du café, mangea un bol de céréales et prit une douche. En ouvrant son placard, il fut pris d'un vertige. Quels vêtements choisir pour un voyage avec Harry Styles ?
Comme absolument aucune pièce de sa garde-robe n'était appropriée, il opta finalement pour son jean favori, des toms, un tee-shirt et une veste en jeans qui mettait en valeur son corps. S'il ne pouvait pas être élégant, autant voyager confortablement. Il prit le temps de brosser et d'arranger ses cheveux. Quand ce fut fait, il se regarda dans le miroir, haussa les épaules et quitta la salle de bains.
Il faudrait bien que ça fasse l'affaire.
Certes, Harry lui avait dit de ne rien emporter, mais il fourra tout de même quelques sous-vêtements dans un sac marin, plus des vêtements de rechange, sa tenue de jogging, une trousse de toilette et son passeport. Il posa son sac et son portefeuille devant la porte et se dirigea vers la cuisine, où Zayn et Stan étaient déjà assis autour de la table. Zayn avait toujours été lève-tôt, même le dimanche, or c'était plus surprenant pour Stan. Louis se souvint qu'il devait passer ce week-end à travailler jour et nuit pour boucler un dossier dans les temps.
 —  Je suis content que vous soyez levés, fit-il en se servant une nouvelle tasse de café, sachant pertinemment qu'il ne la boirait pas  —  l'idée que quelques minutes seulement le séparaient de l'arrivée de Harry lui nouait l'estomac. Je vais partir pour plusieurs jours, annonça-t-il en se tournant vers ses amis.
 —  Tu vas à Ann Arbor ? demanda Stanley en arrosant son toast de sirop d'érable.
Ann Arbor était la ville du Michigan où résidaient les parents de Louis.
 
— Non, répondit-il en évitant le regard curieux de Zayn.
—  Où, alors ? L'interrogea ce dernier.
—  Euh... à Paris.

Stan cessa de mâcher et écarquilla les yeux. Il sursauta en entendant quelques coups brefs sur la porte d'entrée et reposa sa tasse sur le comptoir de la cuisine d'un geste trop vif, projetant une éclaboussure de café sur son poignet.

— Je vous expliquerai quand je rentrerai, assura le jeune homme en s'essuyant l'avant-bras avec une serviette.

Il se dirigea vers la cuisine ; Zayn se leva.

—  Tu pars avec Styles ?
— Oui, répondit Louis en se demandant pourquoi il se sentait coupable de l'admettre.
 —  Alors appelle-moi dès que tu peux.
 —  D'accord. Je le fais demain.

La dernière vision qu'il eut en quittant la cuisine fut l'expression contrariée sur le visage de Zayn. Merde. Quand Zayn s'inquiétait, c'était généralement pour de bonnes raisons.
Est-ce que je viens de prendre la décision la plus stupide de ma vie ?
Il ouvrit grande la porte d'entrée et ses velléités de sagesse s'envolèrent aussitôt. Harry se tenait sur le perron, vêtu d'un pantalon bleu sombre, d'une chemise blanche au col déboutonné et d'une veste ordinaire à capuchon.
Même s'il était toujours beau comme un dieu, Louis se réjouit qu'il n'arbore pas un de ses costumes immaculés, vu la façon dont il s'était habillé.

— Vous êtes prêt ? S'enquit Harry en le toisant de haut en bas.

Louis hocha la tête, ramassa son sac et son portefeuille.

— Je... je ne savais pas quoi prendre, dit-il en refermant la porte derrière lui.
—  Ne vous inquiétez pas pour ça, répondit Harry en lui prenant son sac. (Il lui jeta un regard par-dessus son épaule en descendant les marches du perron. Le cœur de Louis bondit dans sa poitrine quand il lui adressa un de ses si rares sourires.) Vous êtes parfait.
 
Le jeune homme sentit le rouge lui monter aux joues, et il fut soulagé qu'il lui tourne le dos. Il le présenta à son chauffeur, Paul Higgins, un Anglais entre deux âges qui le salua avec un franc sourire. Paul s'empara immédiatement du sac de Louis qu'il rangea dans le coffre pendant que Harry lui ouvrait la portière.
Louis se glissa le long d'un des divans de cuir, impressionné par le luxe de la limousine. La douceur moelleuse des sièges et l'odeur qu'ils dégageaient — une senteur de cuir mêlée à l'odeur masculine et épicée de Harry — le frappèrent tout particulièrement.
L'écran de télévision était éteint, mais l'ordinateur portable de Harry était posé ouvert sur la table basse qui séparait les deux banquettes. Un air de musique classique paisible résonnait à travers les enceintes. Du Bach - les concertos brandebourgeois, qu'il reconnut au bout de quelques secondes. Un choix qui semblait correspondre parfaitement à Harry : l'homme et la musique étaient caractérisés tous les deux à la fois par leur précision mathématique et par une intense expressivité. Une bouteille glacée de la marque d'eau gazeuse préférée de Louis, fraîchement ouverte, reposait sur la table, à côté de l'ordinateur.
Harry ôta sa veste et s'assit sur le siège qui lui faisait face.

Laisse moi te posséder - Larry Stylinson (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant