Chapitre 10

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Harry resta silencieux durant le trajet de retour sous la pluie, et Louis était trop anxieux pour chercher un sujet de conversation. C'était comme si quelque chose d'important venait de se produire à l'arrière de la voiture, quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir. Une sorte de tension épaisse s'était installée entre eux. Louis aurait pu croire qu'il s'agissait simplement d'un effet de l'orage, mais il savait pertinemment que ça n'avait rien à voir avec la météo.

C'était Harry la source du phénomène.

Quand ils arrivèrent à l'hôtel et s'engouffrèrent sous le porche d'entrée, un jeune groom salua Harry par son nom. Ce dernier lui donna les instructions nécessaires en anglais pour qu'il ramène la voiture à l'agence de location et lui tendit les clés avec une liasse de billets.

— Merci, monsieur Styles, répondit le jeune homme avec un fort accent français. Vous ne pas inquiéter. La voiture sera rapportée à très rapidement. Je m'en occuper.

— « Ne vous inquiétez pas. La voiture sera très vite rendue », le corrigea Harry d'un air distrait en prenant la main de Louis.

— Oui, comme vous dites. Ne vous inquiétez pas. La voiture sera très vite rendue, répéta le jeune garçon à voix haute, puis plusieurs fois à voix basse.

— Je n'en doute pas une seconde, Gene, fit Harry avec un petit sourire. (La conversation avec le groom semblait avoir éclairé un peu son humeur. Il remarqua les sourcils froncés et l'expression perplexe de Louis pendant qu'ils prenaient l'ascenseur.) J'ai dit à Gene que je l'embaucherais comme commis à l'essai s'il apprenait l'anglais. Il a une tante et un oncle à Chicago, et l'Amérique est un rêve pour lui.

Louis sourit en sortant de l'ascenseur.

— Fais attention, Harry, lâcha-t-il d'un ton badin.

Ce dernier lui jeta un regard surpris en activant la clé magnétique de la chambre.

— Tu dévoiles ton côté sensible, expliqua-t-il.

— Tu crois ? répondit-il en lui ouvrant la porte. Je pense que c'est juste du pragmatisme. J'ai simplement pu constater que Gene est un travailleur acharné. Il essaie toujours d'en faire plus quand les autres se reposent.

— Et bien sûr, tu veux à ton service ceux qui essaient le plus de te plaire.

— Oui, dit-il en ignorant la pointe de sarcasme dans sa voix. (Il l'entraîna dans la chambre à coucher et se posta face à lui.) Tu as un problème avec ça, Louis ?

— Avec quoi ? fit-il d'un air perplexe.

— Avec le fait de participer à un arrangement conçu essentiellement pour mon plaisir.

— Je le fais pour mon plaisir à moi, rétorqua-t-il en relevant le menton.

Harry le regarda d'un air amusé.

— Oui, murmura-t-il en lui caressant la joue de ses doigts calleux, le faisant frissonner. Et c'est ça qui te rend si spécial. Tu prends du plaisir à me plaire.

Le jeune homme fronça les sourcils. Quelque chose dans ce qu'il venait de dire le ramenait au sujet tabou de la domination et de la soumission.

Il lui lâcha la main en souriant.

— Je préférerais que tu ne te poses pas autant de questions, Louis. Il n'y a aucune honte à être ce que tu es. En fait, je trouve cela exquis. Tu n'as pas vraiment compris pourquoi je voulais t'avoir à n'importe quel prix, n'est-ce pas ? Tu possèdes une qualité que seul un homme comme moi peut voir... (Il hésita en voyant l'incrédulité se peindre sur son visage et lâcha un profond soupir.) Peut-être que tu as juste besoin de temps pour accepter, en réalité. De temps, et de pratique.

Laisse moi te posséder - Larry Stylinson (terminée)Onde histórias criam vida. Descubra agora