Laisse moi te posséder - Larry Stylinson (terminée)

Chapitre 15

Zayn lui proposa de l'accompagner à Londres, mais Louis refusa poliment. Quand il lui expliqua les raisons de son voyage, il se montra délibérément vague et imprécis, disant qu'il avait appris par Mme Cowell que Harry devait gérer une crise familiale, et qu'il avait décidé de le suivre pour lui offrir son soutien.
La vérité, c'était qu'il ne voulait pas que Zayn se rende compte qu'il entreprenait ce projet fou sans avoir la moindre idée de l'endroit où il se rendrait après avoir atterri à l'aéroport d'Heathrow. La seule chose qu'il savait, c'était que quelles que fussent les raisons de la présence de Harry à Londres, c'était quelque chose qui l'angoissait, et qu'il avait choisi de préserver ses proches de cette douleur.
Si, par miracle, il réussissait à le localiser, Harry serait furieux contre lui. Et pourtant, il ne pouvait pas supporter l'idée qu'il souffrait tout seul, loin de lui. Louis était de plus en plus convaincu que ces visites « urgentes » en Angleterre étaient liées aux démons qui le hantaient.
Par ailleurs, si ce qu'il faisait là-bas était destiné à détruire à petit feu leur relation dans le futur, n'était-il pas préférable qu'il découvre de quoi il en retournait maintenant plutôt que de retarder l'inévitable ?

Harry avait essayé de l'appeler durant le vol de O'Hart" à Heathtrow, constata-t-il après l'atterrissage de son avion. C'était ce qu'il avait espéré. Cependant, quand il tenta de le rappeler, il tomba sur son répondeur.
Découragé, il s'attarda à l'aéroport, alla faire du change et récupérer ses bagages, espérant qu'une sorte de miracle adviendrait pour lui révéler l'adresse de l'appartement de Harry, ou l'endroit où il se trouvait à ce moment.
Comme rien de tel ne se produisait, et qu'il n'arrivait toujours pas à le joindre, il prit un taxi et indiqua au chauffeur l'adresse du seul endroit qu'il savait avoir un lien avec les séjours de Harry à Londres.

— L'Institut de Recherche et de Traitement Génétiques, annonça-t-il.

Il se souvint que le Dr Epstein avait mentionné « l'Institut ».
Était-il possible qu'il s'agisse de l'hôpital et centre de recherche médicale dont il avait consulté le site sur la tablette numérique de Harry ? De toute façon, quel autre indice avait-il ?
Quarante minutes plus tard, le taxi s'arrêta devant les portes vitrées au design ultramoderne du laboratoire, qui était construit au milieu d'un magnifique parc. Louis aperçut plusieurs silhouettes en train de déambuler sur la pelouse, toujours par deux. Chaque fois, l'une des deux personnes était vêtue d'un uniforme blanc. Des infirmières ou des aides-soignants escortant des patients ?
Il fut pris d'un terrible doute et resta assis à l'arrière du taxi. Bon sang, qu'était-il en train de faire ? Quelle folie l'avait poussée à sauter dans un avion et à se rendre dans un hôpital aux confins de Londres, où il ne connaissait personne et n'avait aucune raison valable à présenter pour justifier sa présence ?
Le chauffeur lui adressa un regard interrogateur.

— Est-ce que vous pourriez m'attendre ici ? Lui demanda-t-il nerveusement tout en lui tendant son règlement.
— Je peux attendre dix minutes maximum, répondit-il sèchement.
— Merci, répondit-il.

Si ce voyage se révélait être une impasse, il le saurait très vite.

Il écarquilla les yeux en pénétrant dans le hall d'accueil un instant plus tard.
Il n'était pas exactement semblable à celui de Styles Entreprises à Chicago, mais il y ressemblait fortement - les boiseries sombres et élégantes, le marbre rose-beige et le mobilier de couleur neutre.

— Puis-je vous aider ? fit une femme assise derrière un bureau circulaire quand il s'approcha.

Pendant quelques secondes, Louis demeura planté là sans rien dire. Puis, une idée se fit jour dans son esprit, et il répondit sans y avoir réellement réfléchi :

— Oui. J'aimerais voir le Dr Epstein, s'il vous plaît. Son cœur enfla dans sa poitrine durant une fraction de secondes qui lui parut extraordinairement longue, pendant que la femme le regardait avec une expression neutre.