Chapitre 4

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Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent en silence, et Louis pénétra dans le vestibule avec un mélange d'excitation et d'appréhension.

— Suivez-moi dans ma chambre à coucher, fit Harry.

« Ma chambre à coucher. » Ces mots résonnèrent dans le crâne du jeune homme. Il n'était jamais entré dans cette aile de l'immense appartement, songea-t-il distraitement. Il lui emboîta le pas avec l'impression d'être un écolier pris en flagrant délit, le sentiment d'attente fiévreuse qu'il éprouvait répondait à quelque chose de profondément ancré en lui, quelque chose qu'il ne parvenait pas à saisir totalement.
Louis savait que, d'une certaine façon, s'il franchissait le seuil des quartiers privés de Harry, sa vie ne serait plus jamais la même. Comme s'il le comprenait, il s'arrêta juste devant la porte de bois sculpté.

— Vous n'avez jamais rien fait de ce genre, n'est-ce pas ?
— Non, admit-il, les joues en feu. Ça ne vous pose pas de problème ?

Ils parlaient tous les deux à voix basse.

— Ça m'en posait un, au début. Mais je vous désire tellement que j'ai fini par accepter votre innocence.

Louis baissa les yeux. Il reprit :

—Vous êtes certain de vouloir faire cela, Louis ?
—Dites-moi juste une chose.
—Tout ce que vous voulez.
— Quand vous m'avez téléphoné tout à l'heure, quand j'étais dans la voiture... Vous ne m'avez jamais dit pourquoi vous appeliez.
— Et vous aimeriez le savoir ?

Louis hocha la tête.

— J'étais seul dans la résidence. Je n'arrivais pas à travailler ou à me concentrer.
— Vous ne m'aviez pas dit que vous aviez l'intention de vous détendre ?
— C'est bien ce que j'ai dit. Mais le moment venu, je n'arrivais pas à cesser de penser à vous. Je n'aurais pu voir personne d'autre.

Louis prit une inspiration tremblante, touché qu'il lui parle avec autant de franchise.

— Alors je suis allé dans l'atelier voir ce que vous aviez peint hier. C'est prodigieux, Louis. J'ai aussitôt su que je devais vous voir.

Louis baissa encore davantage la tête pour dissimuler le plaisir que lui causaient ces mots.

— Très bien. Je suis sûr de vouloir faire ça.

Cette fois, ce fut lui qui hésita avant de tourner finalement la poignée. La porte s'ouvrit, il l'invita à entrer d'un geste de la main, et Louis avança avec prudence dans la pièce. Harry appuya sur un bouton d'un panneau de contrôle, et plusieurs lampes s'allumèrent d'un seul coup, diffusant une lumière chaude et dorée.
C'était une chambre magnifique - paisible, meublée avec goût, luxueuse. Un divan et plusieurs sièges étaient disposés autour d'une cheminée, juste en face de Louis. Un grand vase Ming abritant une superbe composition florale d'arums rouges et d'orchidées était posé sur la table derrière le divan.
Un tableau impressionniste représentant un champ de coquelicots surplombait la cheminée ; Louis était presque sûr qu'il s'agissait d'un original de Monet.
Je n'arrive pas à y croire. Son regard se posa enfin sur l'immense lit à colonnes sculptées qui occupait la partie droite de la pièce. Comme le reste du mobilier, il était tapissé dans de riches tons de brun, d'Ivoire et de rouge sombre.

Laisse moi te posséder - Larry Stylinson (terminée)Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon