Le conseil de guerre

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Tous entrèrent dans cette obscure salle. L'intendant alluma les chandeliers. Les soldats gardèrent la porte et chacun prit place autour d'une énorme table ronde en bois, très sobre, sans fioriture et sans extravagance. Seul le fauteuil du roi présentait un dossier plus haut que les autres. Il semblait avoir été tressé, sculpté dans l'arbre.
Thranduil m'offrit un siège.

_ "Adénaïs, prends ma place. Assieds-toi ici!"

Je le regarda avec de gros yeux et je rougis.
Avais-je bien entendu?

Il prit ma main avec beaucoup de douceur. Il me conduisit jusqu'à sa place et m'ordonna, encore une fois, de m'asseoir. Il resta debout derrière moi. Mon regard se posa sur le prince héritier qui me lança un grand sourire contrairement au capitaine de la garde.
Gandalf entra en trombe dans la pièce.

_ "Il n'y avait pas de dysfonctionnement avec la barrière invisible. Par ailleurs, je me suis permis de rajouter un charme ou deux de mon cru."

_ "Vous avez bien fait, Mithrandir. Je vous remercie."
"J'ai réclamé la présence du seigneur Elrond et de son armée." S'adressant à toute son assemblée.
"Nous sommes reclus dans le palais avec aucunes possibilités de sortie sans mettre en péril le peuple entier. Nous sommes cernés par l'ennemi. Nous avons la capacité de protéger le royaume mais pas d'éradiquer cette vermine. Actuellement, ils sont tapis en nombre dans les tréfonds de la forêt guettant la moindre opportunité pour s'emparer de nos vies." Sa voie était grave et froid à la prononciation de ce dernier mot.
"Il nous faudra être patient avant de pouvoir respirer, à nouveau, l'air pur de la forêt." S'exclama Thranduil.
"J'ai placé des vigies aux quatre coins cardinaux. Elles m'informent en temps réel de leur localisation et de leur avancée. Je peux, d'ores et déjà, vous annoncer que nous sommes entrés en guerre et qu'ils n'obtiendront pas ce qu'ils sont venus chercher." Il posa sa main sur mon épaule droite.
"Les forces du mal veulent s'emparer d'Adenaïs. Elle garde en elle de grands pouvoirs. Si par inadvertance, ils arrivaient à leur fin, il en sera fini de notre monde et de tout ce que nous avons connu jusque-là, cela permettra à leur maître d'accroître, encore plus, son pouvoir. Le conseil de guerre est en état d'alerte! Une deuxième cession aura lieu à l'arrivée de nos alliés. Vous pouvez disposer."

Je voulais me lever mais il me maintint, uniquement par la force de sa main, sur mon siège.

_ "Tu restes avec moi!"

Je ne fis plus aucun mouvement. Je baissa la tête et regarda mes mains car je ne voulais pas affronter les regards inquisiteurs.

Une fois seuls, je prononça ses quelques mots:
_ "C'est à cause de moi que ton peuple et toi devez subir tout ceci."

_ "Ne dit pas de bêtises." M'annonça-t-il.

_ "Sois réaliste, Thranduil!"

_ "Je le suis Adénaïs. Nos ennemis ont toujours voué une haine envers les elfes. Ils sont envieux de nos royaumes, de nos terres, de nos richesses, de tout ce que nous possédons et qui font de nous ce que nous sommes. Ils nous jalousent au plus profond de leur être!" Il avait beaucoup de véhémence dans sa voix.

_ "Que savent-ils de mon état?"

_ "Ô grand Dieu, j'espère qu'ils n'en savent rien!"

Ne comprenant pas sa réponse, je le regarda avec un air interrogateur.

_ "Tu ne leur a rien dit!"

_ "Mais de qui parles-tu?" S'exclaffa Thranduil complètement exaspéré.

_ "Je parle de ton peuple."

Il émit un soufflement de soulagement.

_ "Ils savent tout. Je ne cache rien à mes sujets; ce qui m'assure leur entière loyauté. Cette nouvelle a été très bien accueillie. Certaines elfines sont déjà en train de te confectionner des présents pour toi et la naissance de l'enfant."

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