LÉNA OU UN ETRE PEU ORDINAIRE

Les alliés

Je ne saurais dire à quand remonte la dernière nuit durant laquelle j'avais aussi bien dormi.
J'ouvris, doucement les yeux et je vis ce bel ange blond assoupi à mes côtés. Sans bouger, j'observais la perfection de ses traits et la symétrie de son visage. Après mûre réflexion, je souleva la main et tentais de saisir une mèche de ses cheveux.
Ils étaient plus blond que les blés et d'une douceur irréelle, même la soie ne pouvait rivaliser. Ils étaient d'une finesse inégalable. Je continuais à triturer le brin de cheveux encore un peu.

_ "Est-ce que tu t'amuses bien?"

Il m'avais prise en faute. Je me confondis en excuses car je l'avais réveillé.

_ "Ne t'excuses pas! Cela fait un petit moment que je ne dort plus. Même endormi, je perçois toutes les fluctuations de ta respiration. Saches que tu ne respire pas de la même manière pendant ton sommeil, quand tu es éveillée et parfois lorsque tu rêves."

Il me prit dans ses bras. Nous restions comme ceci encore un temps. C'était à ce moment-là que je pus effleurer son torse.
Je me rendomis bercée par ses mouvements d'abdomen.

Je sentis le lit s'affaisser sous le poids d'une personne. J'ouvris les yeux et je vis sa majesté habillée en grande tenue.

_ "Je dois souhaiter la bienvenue au seigneur Elrond. Ta nouvelle servante attend derrière la porte. Elle va t'aider à te vêtir."

_ "Ma nouvelle servante?"

_ "Exactement, tu as bien entendu."

_ "Je veux Elvire et personne d'autre!"

_ "Cesse de faire l'enfant, veux-tu?"

_ "Maintenant, je fais l'enfant!"

_ "Tu n'as pas le choix."

Je rigolais intérieurement. J'avais hâte de voir lequel de nous deux céderait le premier.

Le roi quitta la pièce et fit entrer la servante.

_ "Mademoiselle, j'ai apporté vos habits."

Je pris un malin plaisir à la torturer. Tout était prétexte pour la contredire.

_ "Mademoiselle, vous devez vous hâter. Vous êtes attendue à la table du roi. La matinée est déjà bien avancée."

Exaspérée par mon attitude et mes multiples refus, elle quitta la chambre en trombe.

Pendant ce temps, Thranduil avait rejoint le seigneur Elrond et les autres conseillers qui patientaient dans la grande salle.

_ "Seigneur Elrond!" Dit-il en sindarin.

_ "Seigneur Thranduil, mon ami, comment allez-vous?"

_ "Je vais bien, je vous remercie."

_ "Comment va votre petite protégée depuis votre séjour à Imladris? La nuit dernière, ces cris ne sont pas passés inaperçus. J'ai cru comprendre qu'elle était souffrante."

_ "Je vois que rien ne vous échappe, seigneur Elrond. Effectivement, la nuit fut fort agitée mais tout est rentré dans l'ordre, à présent."

_ "Vous m'en voyez ravi. Je dois vous avouer que notre voyage n'a pas été sans encombres."

_ "Que voulez-vous dire?" Proposant une coupe de vin à son interlocuteur.

_ "Nous avons croisé bon nombre d'ennemis sur notre route. Nous avons pu les mettre en déroute mais ce n'est que pour un temps. Ils sont nombreux, très nombreux. Nos craintes sont fondées, seigneur Thranduil."