Victoire et contractions

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Ils se congratulèrent les uns et les autres. Ils s'enlacèrent chacun à tour de rôle. Ils étaient heureux d'avoir vaincu l'ennemi. Il n'y avait plus de distinction de rang. Ils étaient soulagés car ils allaient, enfin, pouvoir voir l'avenir sous de meilleurs hospices.
Seuls deux âmes n'étaient pas de la fête. Gandalf était attristé par la perte d'un des siens. Les Istari venaient de subir une grande perte.
Saroumane était le plus illustre des sorciers, bien qu'il s'était détourné du droit chemin durant les derniers temps de sa vie. Il n'eut le droit de mourir dignement.
La deuxième à ne pas être d'humeur festive était Thranduil. Il savait qu'ils devaient leur victoire à moi et mes pouvoirs; les voir se réjouirent ainsi lui donnait des haut-le-cœur. Il savait pertinemment que, dans d'autres circonstances, ils n'auraient eu aucune chance.

Il accourut immédiatement à mes côtés. Il posa ma tête sur ses genoux et il effleura le visage du revers de la main. Il tenta d éponger la sueur qui perlait sur mon visage, avec sa cape. Mes pouvoirs m'avait métamorphosée, soudainement. Mes cheveux avaient subitement poussé et mon ventre s'est arrondi encore plus. Il donnait l'impression qu'il était sur le point d'exploser.

Gandalf se dirigea dans notre direction.

_ "Comment va-t-elle?"

_ "Elle respire toujours mais elle est inconsciente."

_ "Bien que nous ayons gagné, c'est une bien triste journée."

_ "Si vous le dites!"
Sans lui adresser un regard, il lui lança:
"Je vous ai observé, Mithrandir." Tout en continuant à me fixer.
"Que vous a confié Saroumane avant d'expirer?"

Il jeta un œil en coin.
_ "Je ne peux vous le dire maintenant. La situation est encore trop instable. Lorsque le moment sera venu, je vous en ferai part."

_ "Soit, Mithrandir!" Il observa quelques secondes de silence.
"Acceptez mes condoléances."

_ "Je vous remercie seigneur Thranduil. Périr par un coup porté dans le dos est peu glorieux."

_ "Il n'a eu que ce qu'il méritait. Il a trahi les siens! Vous n'espériez tout de même pas qu'il puisse mourir en guerrier. Il est mort sans aucun honneur et il sera inhumé de la même manière...sans plus de cérémonie."

Gandalf fit un signe de la tête, comprenant bien ce que voulait lui dire le grand roi. Il s'appuya sur son bâton, las de toutes ces guerres.

_ "Rentrons et installons-la au chaud." Lui suggéra le grand elfe.

_ "Est-il sage de la transporter dans son état?"

_ "Que suggérez-vous? Dois-je la laisser sur ce champs de bataille?"

_ "Je n'ai rien dit de tel, seigneur Thranduil!" Lui répondit-il, en fronçant ses sourcils épais grisonnants.
"Comment voulez-vous la transporter dans son état?" Le questionna le vieux sorcier.

_ "La magie parcourt chaque parcelle de votre corps et vous osez me demander de quelle manière on va la transporter! Êtes-vous sérieux?"

_ "Votre force est sans équivalence, seigneur Thranduil. Pourquoi ne la transportez-vous pas jusqu'au bois? Il est étrange que vous me demandiez de l'aide!"

Leur conversation avait pris un drôle de tournant parsemée de malentendus mais, pourtant, le roi des elfes avait pressenti les événements à venir.
Cet échange fut immédiatement interrompue. De fortes douleurs abdominales me sortirent, brutalement, de mon état d'inconscience. Je poussa un cri déchirant, interrompant le reste de la troupe dans leurs réjouissances.

_ "Est-ce une raison suffisante pour vous?" Lui cracha le grand blond.

La dame de Lórien courut jusqu'à nous. Elle se pencha sur moi et elle posa ses mains sur mon ventre.
Une première et longue contraction avait fait son apparition. Je tentais de me redresser afin de trouver la position qui me soulagerait mais je n'y étais pas parvenue. J'avais l'impression que mon ventre était devenu aussi dure que de la pierre. J'avais beaucoup de mal à respirer puis les douleurs se calmèrent...un peu. Je pus faire reposer mon dos sur le sol afin de reprendre mon souffle.

LÉNA OU UN ETRE PEU ORDINAIRE Where stories live. Discover now