La journée cruciale

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Il m'avait habituée aux robes. En ce jour décisif, il avait décidé de me déguiser en soldat. Il m'avait donné une chemise blanche et des chaussettes. Ces dernières m'arrivaient jusqu'aux genoux.
Affublée de la sorte, je quittais la salle de bain, à moitié vêtue.
Il arqua un sourcil.

_ "Aurais-tu le pantalon qui accompagne la chemise ou dois-je voyager dans cette tenue?"

_ "C'est une idée, mais le but est de te fondre dans la nature et non pas d'attirer les regards." Me dit-il avec des yeux pleins d'envie.
"Le reste de ta tenue est posé sur le lit."

Je me dirigea vers notre couche et m'empara des habits.

_ "Que fais-tu?" Me questionna le roi de mon coeur.

_"Je vais finir de m'habiller!" Espérais-je sûre de moi.

Je me dirigeais vers la salle de bain. Il se leva de son fauteuil et me barra l'accès à la pièce.

_ "T'ai-je autorisée à te soustraire à mon regard? Je veux t'admirer encore une fois." En passant son index sur mon cou.

Je compris que je n'avais pas le choix.
Il s'appuya contre la porte et il attendit  que je m'exécute les bras croisés sur son torse et une jambe à peine fléchie.
Je m'assis sur le bord du lit et pris le pantalon. J'y glissa mes jambes, l'une après l'autre. Le roi n'en rata pas une miette. Je voulus enfiler le corset mais je ne réalisa pas, tout de suite qu'il se noua dans le dos. Je tentais de le nouer avec énormément de difficultés.

_ "As-tu besoin d'aide?"

Il s'approcha et se plaça dans mon dos.
Il tira sur les lacets, un peu trop fort. J'en eus le souffle coupé.

_ "Je ne me suis pas rendu compte de ma force." Il relâcha le laçage et je pus enfin reprendre une respiration normale.
"Est-ce que cela te convient ainsi?"

Je lui dit oui d'un signe de tête. Il me laissa réajuster le bustier. Il se dirigea vers le fauteuil, où il était assis peu de temps auparavant, puis revînt vers moi avec un objet dans les mains.

_ "Je veux que tu portes ceci."

_ "Qu'est ce que c'est?" Lui demandais-je.

_ "C'est une cotte de mithril."

_ "Du mithril?"

_ "C'est une cotte de chevalier composée d'acier et d'argent. Aucune lame ne peut la transpercer. C'est un objet devenu extrêmement rare."

_ "Est-ce que toi, aussi, tu en portes une?"

_ "Non, je n'en ai pas. Je n'en possède que deux modèles."

_ "Je n'en veux pas! Je n'ai pas l'intention de livrer bataille. Prends-le pour toi. Tu en as plus besoin que moi."

_ "T'ai-je demandé ton avis?"

Il m'ordonna de lever les bras au ciel. Voyant que je m'attardait à lui obéir, il m'avoua :
_ "La seule personne, jusque-là, a en être dotée, est Legolas. Quel roi serais-je si je devais en porter alors que mes sujets en sont dépourvus. Ils risquent, tout autant que moi, leurs vies. Il en existe qu'un nombre limité. Elle est là, avant tout, pour protéger les héritiers du trône. Alors, maintenant, lève les bras!" Dit-il plus sévèrement.

Je compris qu'il ne chercherais pas à se protéger car il n'était pas en capacité de protéger tous ses soldats avec un tel bouclier mais qu'il voulait simplement protéger ceux qui l'aimait le plus.

Il m'aida à enfiler la veste puis je finis avec les bottes, faites de cuir qui m'arrivaient, elles aussi, sous les genoux. Thranduil me posa la cape sur les épaules maintenue par une broche aux armoiries du royaume.

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