La veille du départ (partie 2)

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Nous étions restés dans le grand salon. L'ambiance était détendue, en apparence, car tous s'inquiétaient, de l'issue de cette mission. Tous espéraient qu'il n'y ait pas de perte.

Au milieu de l'après-midi, certains convives avaient quitté la grande salle, pour vaquer aux préparatifs de la mission.
Le thé avait été servi dans un salon adjacent. C'était la pièce la plus cosi du palais. Il y avait des fauteuils et banquettes parsemés dans cette salle qui faisait office de bibliothèque et de salle de détente, à la fois.
Il ne restait plus que les seigneurs Thranduil, Elrond, Legolas, Galadriel et moi.

Je discutais avec le prince, lorsque nous fûmes interrompus par Dame Galadriel.

_ "Puis-je m'entretenir avec la jeune épouse?"

Legolas acquiesça et se retira laissant sa place à la dame de Lórien. Elle me tendit une tasse de thé. Je la lui pris des mains, avec plaisir.

_ "Vous m'aviez dit que vous vouliez faire connaissance." Mes mains étaient devenues moites.

_ "Vous me paraissez nerveuse, mon enfant. "

_ "Je vais être franche avec vous. Je ne suis pas à mon aise. Il y a quelque chose d'étrange chez vous, à la fois mystérieux et mystique."

_ "Cela vous dérange-t-il?"

_ "Non, absolument pas! Chacun est comme il est. Je suis très mal placée pour juger qui que se soit, n'étant pas de votre milieu. "

_ "Vous me paraissez bien sage pour une jeune dame comme vous. Toutes mes félicitations pour votre union."

_ "Je vous remercie mais je ne me considère pas comme une dame." Mes phrases se voulaient simples et courtes tellement elle m'impressionnait. Elle avait un charisme à couper le souffle, qui imposait le respect.

_ "Soit! Mais je doute que cela plaise au grand seigneur. Doubles félicitations à la future maman. C'est un véritable miracle."

_ "Pas si miraculeux que ça car vous avez trois petits-enfants."

_ "Vous êtes perspicace, jeune fille. Coule du sang humain dans les veines de mon gendre."

Je fixais bizarrement le seigneur d'Imladris, tout en sirotant ma boisson chaude.

_ "Ma grossesse n'a rien de miraculeuse, Dame Galadriel. Contrairement au seigneur Elrond, dans mes veines ne coule que du sang humain. Il n'y a pas une seule goutte de sang elfique."

_ "Seul l'avenir pourra nous le dire." Dit-elle dans cette langue dont je ne comprenais rien.

_ "Désolée, je n'ai pas compris ce que vous avez dit."

_ "Je pensais à haute voix!"

_ "Depuis quand connaissez-vous le seigneur Thranduil, ma dame?" Osais-je lui demander.

_ "J'ai connu ses parents. Son père était roi de Doriath, avant le grand déménagement pour la verte forêt de Vert-Bois. C'était un guerrier hors-pair et il est indéniable que le seigneur Thranduil a de qui tenir. Il était destiné à devenir roi."

_ "Qu'en est-il de sa mère?"

_ "Sa mère a disparu lorsqu'il était tout jeune enfant. Je l'ai peu côtoyée. A croire que la descendance mâle des derniers elfes sindar de Doriath soit maudite."

_ "Maudite, dites-vous!"

Je me leva soudainement. Elle imita mon geste.

_ "Puis-je?" Tendant son bras en direction de ventre.

Je fis un signe approbateur de la tête.
Alors elle y posa, délicatement, sa main.
Elle me souria tendrement.

_ "C'est formidable de voir ce qu'est capable de faire Dame Nature mais prenez garde à ne pas vous égarer jeune fille."

LÉNA OU UN ETRE PEU ORDINAIRE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant