L'union

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Nous arrivions devant la suite royale.

_ "Avez-vous décidé quelque chose pendant votre réunion?" M'informais-je.

_ "Je t'expliquerai tout, un peu plus tard. Dans l'immédiat, ce n'est pas le plus important. As-tu toujours des douleurs au ventre?"

_ "Non, plus maintenant!"

Changeant de conversation, il me demanda:
_ "Ta petite promenade, fut-elle instructive?" Me dit-il en me déposant au sol.

_ "J'ai été éblouie par le talent et l'habileté des confectionneuses de l'atelier de couture. Et puis, il y a eut l'officine. Je suis désolée pour Inuil, je lui ai manqué de respect en m'assoupissant pendant ses explications. Je m'en veux énormément."

_ "Il est bien placé pour savoir que ce n'était pas de ta faute et que tu es exténuée par ta grossesse."

_ "Puisque tu le dis!"

_ "Crois-moi!"

Je me retrouvais face à lui. Je posa mes mains sur son torse et je ne pus m'empêcher d'admirer de très près le travail de ses petites mains. J'effleurais le velours de son costume. Je pouvais sentir, du bout de mes doigts, le relief des broderies. J'appréciais la qualité et la douceur de l'étoffe.
Thranduil s'empara de mes mains, les empêchant de se promener.

_ "Que fais-tu?"

_ "J'admire le travail!"

_ "Dois-je me dévêtir pour que tu puisses admirer de plus près."

_ "Non, ce n'est..." Je rougis lorsque je compris ses insinuations.

Il me lâcha et il vint me saisir la nuque et déposa un baiser sur le front. Son autre main, habilement, dégrafa la broche qui maintenait la fine cape sur mes épaules. Il déposa le vêtement sur le lit puis il revint vers moi. Il détacha la chaîne argentée qui me ceinturait la taille et la laissa tombée au sol. Tous ses gestes furent exécutés avec beaucoup de précautions.
Pendant un instant, j'ai cru qu'il souhaitait me déshabiller entièrement.
Il était resté là, hésitant. Je pouvais lire dans son attitude qu'il réfreinait ses désirs.

_ "Je vais préparer ton bain." Me proposa-t-il afin de se changer les idées.

Je voulais le retenir pour ne pas interrompre ce moment intime mais je me résigna à le laisser partir.
Il me laissa seule dans la chambre puis il refit son apparition.

_ "Veux-tu de l'aide?"

J'allais accepter sa proposition, lorsqu'il m'avoua:
_ "Tu seras conduite à caras Caladhon, le royaume de dame Galadriel."

Je le regardais fixement je ne comprenais pas ce qu'il me disait.

_ "Je croyais que tu ne voulais..."

Il ne me laissa pas finir ma phrase.

_ "Je sais ce que je t'ai dis et je n'ai pas oublié ma promesse!"

_ "Je vais devoir quitter, encore une fois, cette forêt!" J'étais extrêmement déçue. Je me sentais trahie.

_ "Pour ta sécurité, celle de l'enfant et le bien-être de mon peuple, nous allons devoir t'exfiltrer du royaume."

_ "Si je comprends bien, dorénavant, je suis un poids."

_ "Tu déformes mes..."

Je l'empêchais de se justifier en lui fermant la porte au nez.

_ "Je pense être capable de me laver seule." Lui dis-je, après que cette dernière se soit refermée.

Je devais essayer de suivre les conseils d'Elvire mais dans l'immédiat c'était trop difficile.
Je me déshabillais et je me plongeais dans cette grosse cuve creusée à même le sol. L'eau avait des effets apaisants qui n'agissait pas sur moi. Je réfléchissais, encore et encore. Les propos de Thranduil se bousculaient dans ma tête.
J'étais restée longtemps plongée dans cette baignoire.
Je devais être prise au sérieux et me conformer à ses décisions. Je devais être raisonnable, cette fois-ci.
Je m'essuyais méticuleusement et m'empara des vêtements déposés par le futur papa.
J'enfilais la sempiternelle blouse pour la nuit. Il y avait, aussi, un déshabillé en dentelle de couleur ivoire assorti à ma chemise de nuit.
En quittant la salle de bain, je m'aperçus qu'il avait pris plaisir à descendre sa carafe de vin.
Ne l'apercevant pas dans la chambre, j'ai supposé qu'il se trouvait dans le jardin. Cet espace était suffisamment vaste pour pouvoir y jouer à cache-cache. J'ai mis du temps à le débusquer de sa cachette mais en vrai, celui qui me trouva.
Il apparut dans mon dos et attrapa mon poignet tout en passant son bras autour de ma taille. Il me plaqua contre lui. Il huma l'odeur de mes cheveux. Dans ce geste plein de rapidité, il posa sa main sur mon ventre. Je poussa un petit cri de surprise et posa ma main sur la sienne.

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