Chapitre IV : 𝗗𝗜𝗙𝗙𝗜𝗖𝗨𝗟𝗧𝗘́

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La nuit était fraîche, la lune étincelante, tandis que les feuilles d'automne dansaient sur le macadam des trottoirs. Nos acolytes avaient achevé une journée éprouvante, mais ce soir, enfin, ils pourraient dormir sur leurs deux oreilles. Ils se dirigeaient vers un hôtel où ils pourraient séjourner pendant quelques semaines, une opportunité offerte par Erwin. Asya avait accepté avec plaisir, reconnaissant qu'un bon matelas ne lui ferait pas de mal après tant de missions sur le terrain.

Dans la rue, un petit groupe de douze personnes marchait d'un pas décidé. Il y avait Erwin, le grand blond, Livaï, le cauchemar vivant, Asya, l'élégante brune, une jeune femme brune aux lunettes qui semblait étrangement euphorique, accompagnée de son assistant Moblit, puis un homme brun aux cheveux mi-longs attachés en un mini chignon décoiffé, avec de magnifiques yeux émeraude. Une asiatique ne cessait de le fixer, un blond timide, un homme presque chauve mais au visage jeune, une brune aux poches remplies de nourriture, un châtain aux yeux noisette arborant une arrogance démesurée, et enfin une grande jeune fille au style un peu masculin, ornée de tâches de rousseur. Sans le savoir, ils allaient devenir les personnes qu'Asya connaîtrait par cur, celles qu'elle côtoierait vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Ils s'arrêtèrent devant un imposant bâtiment luxueux, une chance inespérée pour la brune. Les lettres dorées sur les portes vitrées annonçaient fièrement « Le Magnifique ». L'hôtel semblait parfaitement correspondre à son nom. Cependant, leur arrivée tardive laissait planer le doute quant à la disponibilité des chambres.

Un à un, ils se dirigèrent en file indienne vers le comptoir de l'accueil, comme des enfants partant en colonie de vacances. Erwin, le plus mature du groupe, s'avança vers la dame chargée de l'accueil et lui demanda si douze chambres étaient disponibles. Nerveusement, elle secoua la tête de gauche à droite.

— Navré, Monsieur, mais nous n'avons que onze chambres de libres ce soir. Nous sommes complets.

— Ce n'est pas grave, je vais payer pour les onze chambres. Mais serait-il possible de louer une salle ? Nous sommes des hommes d'affaires et avons besoin d'un espace de réunion. répondit-il avec calme.

En raison du brouhaha derrière eux, les autres n'avaient pas entendu la nouvelle et s'apprêtaient à faire la même demande, chacun de leur côté, innocemment. Cela signifiait que les deux dernières personnes devraient partager la même chambre, le même lit...

Erwin avait anticipé cette situation et cela ne semblait pas le déranger. Au contraire, il savourait cette perspective. Son plan diabolique visait à forcer les deux rivaux à se retrouver ensemble, pris au piège et contraints de trouver un terrain d'entente.

À mesure que les chambres se remplissaient, son plan diabolique se concrétisait. Sans le savoir, il affichait l'un des sourires les plus satisfaits qui soient.

— Je vais prendre une chambre. déclara le brun grincheux.

— Pour vous deux, alors ? demanda la réceptionniste.

— Euh non, je ne pense pas que nous nous soyons bien compris. Une chambre pour chacun. intervint la brune en poussant délicatement l'homme qui la dévisageait.

— Mais il ne reste qu'une chambre disponible. s'exclama la réceptionniste.

Erwin fut démasqué, il ne parvenait pas à contenir un rire nerveux. Les deux rivaux se retournèrent brusquement vers lui.

— C'est quoi ce cirque ?! s'écrièrent-ils en chur.

— Allez, ce n'est pas si grave. tenta-t-il de calmer la situation tout en luttant contre l'envie pressante de rire.

LE FIL DE L'INTERDITWhere stories live. Discover now