LE FIL DE L'INTERDIT

Chapitre XVI : 𝗧𝗥𝗜𝗕𝗨𝗡𝗔𝗟

C'était enfin le jour J. Eren devait comparaître devant la cour de justice pour connaître sa peine, conséquence de son altercation avec un homme important. Un mois auparavant, lorsqu'ils l'avaient ramené, l'équipe avait découvert les nombreux appels manqués d'Erwin. À leur retour avec un retard d'une heure trente, leur chef avait décidé de garder cette information confidentielle auprès des instances supérieures, mais une punition avait été infligée tout de même. Pendant un mois, jusqu'à leur passage devant le juge, ils étaient privés de repos et de toute activité plaisante.

Pour Livaï et Asya, cela avait été une période particulièrement désagréable, sachant qu'ils n'avaient rien fait de mal, surtout pour Asya qui n'était même pas officiellement membre de l'équipe. Malgré sa rébellion, elle s'était retrouvée dépourvue de succès, ce qui avait été une surprise pour elle. En ce qui concernait son véritable employeur, elle lui transmettait parfois des nouvelles de ses missions afin de ne pas lui causer un stress inutile. Elle savait comment agir et préserver l'équilibre.

Il était neuf heures du matin et le froid glacial les engourdissait sur place. Ils étaient revenus dans la ville où le drame s'était produit, à trois heures de Paris, en Alsace.

Depuis le début de leur mission d'envergure, l'équipe de Livaï avait du mal à avancer, contrairement à ce à quoi ils étaient habitués. Leur agence, Blue Mountain Spies, était reconnue comme la meilleure de France, voire d'Europe, réputée pour son expertise dans toutes les catégories : piratage, combat, cryptanalyse, dissimulation, exploitation, filature, et bien d'autres.

Chaque membre ayant réussi à intégrer cette agence devait faire honneur à sa réputation. En effet, cette organisation était particulièrement exigeante. Chaque agent secret avait un rôle spécialisé dans un domaine précis. La hiérarchie comprenait six niveaux : en tête se trouvait le général d'armée Daris Zackley, suivi du général de corps d'armée Dot Pixis, commandant Keith Sadis, général de division des trois premières brigades, et de Theo Magath, général de division des trois autres brigades.

Au total, il y avait six brigades, chacune classée selon un niveau allant du novice au professionnel. Erwin était le général de la première brigade, tandis que Livaï, Hanji et Moblit étaient les sous-généraux, et les autres membres étaient les employés placés plus bas dans la hiérarchie. Leur brigade était bloquée au niveau amateur depuis un certain temps, c'est pourquoi ce contrat leur avait été confié afin qu'ils puissent évoluer vers le niveau professionnel à l'avenir. Ils ne devaient donc pas les décevoir et commettre le moins d'erreurs possible. Normalement, seuls les sous-généraux s'occupaient des employés, mais Erwin était le seul à les accompagner, car il avait la confiance de ses supérieurs.

Dans le passé, alors qu'il était encore sous-général, Erwin avait démontré de grandes compétences, ce qui lui avait valu d'être promu général de brigade. En tant qu'homme de confiance, on lui avait accordé la responsabilité de trois sous-généraux et de sept agents, un nombre bien supérieur à la normale. Il préférait donc rester avec eux lors des missions pour mieux les protéger, se considérant comme responsable de leur sécurité.

Malgré cette incroyable opportunité, la première brigade se sentait sous pression par rapport aux cinq autres brigades. Bien sûr, cette mission aurait pu être confiée à l'une de ces brigades chevronnées, mais ils avaient choisi de donner cette chance à la première brigade. Cependant, cela créait des tensions particulières au sein de l'agence.

Arrivé au tribunal, Erwin avait un plan. Pendant le long mois d'entraînement intense de ses collègues, il avait consacré tout son temps à l'élaboration de ce plan.

Il balaya la pièce du regard pour repérer les visages familiers, et les trouva tous assis sur des bancs. Il les rejoignit rapidement. À sa droite étaient assis Jean, Armin, Mikasa, Connie, Ymir, Sasha, Hanji et Moblit. Eren se trouvait à l'étage supérieur, dans une salle surveillée par un policier. À l'accusation se tenait le gigantesque Luc Salmons, maire de la ville de Colmar en Alsace. Son visage était marqué par des bandages, témoignant de blessures importantes. Il avait fait appel à ses avocats pour s'assurer de remporter le procès.