Chapitre XIII : 𝗕𝗟𝗔𝗖𝗞-𝗢𝗨𝗧

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08:51

C'est le black-out total. Livaï s'efforçait en vain de se creuser les méninges pour retrouver le moindre souvenir de cette nuit, mais le plus récent était lorsqu'il avait souhaité perturber sa concurrente. Il ne savait pas si c'était dû à ce qu'il avait bu, bien qu'il soit résistant aux effets de l'alcool, mais il se sentait terriblement différent. Et il n'était pas le seul, Asya aussi avait montré une autre facette.

Se persuadant qu'il avait trop bu la veille, Livaï prit une douche, changea de tenue et se dirigea dans les couloirs à la recherche d'un thé. Sur son chemin, il croisa Erwin, arborant de profondes cernes témoignant de son manque de sommeil cette nuit-là. Même s'il ne dormait qu'une ou deux minutes, Erwin restait l'homme le plus poli de la Terre, ce qui inspirait l'admiration de ses collègues.

— Salut Livaï ! Pas trop dur le réveil ? Pourrais-tu prévenir tout le monde de se rejoindre dans le hall d'ici... Environ quarante-cinq minutes ? demanda Erwin en consultant sa montre.

— Ouais. répondit Livaï d'un ton toujours aussi froid.

— Merci Livaï ! s'exclama Erwin avant de s'éloigner.

En passant devant les douches communes, Livaï entendit un bruit étrange, semblable à quelqu'un qui s'étire et baille. Il remarqua que c'était la zone des douches pour femmes, hésita un instant, puis décida de satisfaire sa curiosité en y pénétrant.

Soudain, il fit une découverte surprenante : un corps allongé sur le ventre. Il l'examina attentivement et réalisa qu'il s'agissait d'Asya.

— Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ?! se demanda-t-il à voix haute.

Asya ouvrit brusquement les yeux et se releva violemment, se heurtant aux murs carrelés à cause de l'adrénaline qui la submergea en le voyant.

Livaï la fixa, désespéré.

— Qu'est-ce que tu as fait cette nuit pour te retrouver là ?

Fronçant les sourcils, elle examina la pièce, réalisant qu'il y avait effectivement un problème. Cependant, elle mit du temps à réagir, ayant oublié de lui répondre.

— Bon, tu vas me répondre ou tu vas continuer à fixer la pièce comme une gamine ? le pressa-t-il.

— Je sais pas ! répondit-elle finalement.

— Comment ça tu ne sais pas ? T'es idiote ou quoi ? répliqua-t-il, détestant cette avalanche de mauvaise humeur dès le réveil.

— Bon, d'abord, arrête de me parler de cette manière. Je ne suis pas ton chien, encore moins ton amie. Ce n'est pas parce que Monsieur n'a pas eu sa nuit complète qu'il doit déverser sa colère sur les autres.

Livaï la saisit par le col et lui ôta les mots de la bouche.

— Je te parle comme je veux, ici c'est chez moi. marmonna-t-il.

— Ah, ici c'est chez toi ? Désolée, je n'avais pas remarqué que ton nom était inscrit quelque part ! rétorqua-t-elle sarcastiquement.

Sentant la chaleur de la colère l'envahir, Livaï reprit le contrôle de lui-même et la lâcha violemment.

— T'as toujours pas répondu à ma question à ce que je sache. insista-t-il.

— C'était quoi déjà ? demanda-t-elle, fixant le sol.

Il la regarda droit dans les yeux, sa mâchoire prête à exploser.

— Ah oui, c'est vrai. Bon... je ne sais pas. Je ne sais pas comment je me suis retrouvée ici ni ce qui s'est passé cette nuit. Ça te convient ? Tu es content ?

LE FIL DE L'INTERDITWhere stories live. Discover now