LE FIL DE L'INTERDIT

Chapitre XV : 𝗠𝗘́𝗠𝗢𝗥𝗜𝗦𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡

La partie où ils ne se souviennent de rien a commencé vers vingt-deux heures lorsque Eren a commencé à boire et à discuter avec le maire. Au début de la soirée ils s'entendaient bien mais c'est quand le maire lui a proposé de jouer au poker que tout a dérapé.

Eren menait la danse, ses amis étaient à ses côtés pour l'encourager alors il avait beaucoup de motivation. Voyant qu'il ne pourrait plus sortir des billets d'environ de dix euros de sa poche, le maire sortit une mallette remplie de billets pour augmenter la mise. Il lui passait maintenant des billets de cinquante euros. Eren se sentait véritablement fier, pour lui rien ne pouvait basculer.

Après l'une de ses premières défaites le maire lui accorda une pause car cela faisait déjà une heure qu'ils jouaient. Il alla se passer de l'eau sur le visage pour se remotiver, sachant qu'il venait de perdre cent euros en une seule partie.

Pendant ce temps, Livaï s'était installé aux côtés de ses collègues, faisant la sourde oreille si jamais on lui adressait la parole. Sur sa gauche était assise Hanji, et sur sa droite se reposaient Asya et Ymir après leur dernière danse énergique.

Livaï sentait ses sens s'aiguiser à mesure que la soirée avançait. La chaleur de la pièce le faisait transpirer abondamment. Il ressentait un besoin inexplicable, mais ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Hanji était au neuvième verre et devenait bien plus agaçante que d'habitude. Trifouillant ses lunettes, elle se permit de les essayer sur Livaï pour voir si elles lui allaient, mais il la repoussa immédiatement, évitant tout contact physique.

— Pourquoi tu ne veux pas ? demanda-t-elle en faisant la moue.

— Parce que je ne veux pas. tenta-t-il de dire, fatigué de la chaleur qui le transperçait.

— C'est dommage, je suis sûre que les filles te trouveraient très sexy. dit-elle d'un ton joueur, comme si elle voulait faire un clin d'il à quelqu'un.

Ces paroles attirèrent l'attention d'Asya, qui était juste à côté. Elle jeta un coup d'il au visage de Livaï, comme pour vérifier s'il était déjà sexy. Ils ne se rendaient pas compte de leur proximité minuscule. Le corps de Livaï était légèrement enfoncé dans le canapé par rapport à celui d'Asya, ce qui faisait que sa tête était juste au-dessus de la sienne. Ils croisèrent brièvement le regard, sans émotion, avant de se reprendre aussitôt.

Pendant ce temps, Ymir prit la main de sa nouvelle amie et l'invita à danser de nouveau. Alors qu'elles s'éloignaient, Livaï profita de l'occasion pour prendre davantage de place et ne se rendit pas compte que ses yeux étaient fixés sur le corps ondulant d'Asya sur la piste. Il était complètement perdu, n'ayant jamais ressenti cela auparavant. Il se sentait vulnérable.

— Elle m'énerve. dit-il d'un ton serré.

— Hein ? De qui parles-tu ? essaya de comprendre Hanji.

Sans arrêter de le toiser, il continuait de déverser son venin.

— De la garce qui a réussi à amadouer Erwin pour qu'elle nous accompagne.

— En réalité, c'est plutôt lui qui...

— Non. C'est elle. Je vois clair dans son jeu.

— Et que vois-tu ? demanda-t-elle gentiment, cherchant à comprendre ses propos.

— J'ai compris pourquoi elle a accepté de continuer l'aventure avec nous. C'est juste pour me faire chier.

— Mais non... Qu'est-ce qui te fait penser ça ?

— Je le vois dans son regard, elle veut me nuire. Depuis le début, elle me déteste parce que j'ai été plus fort qu'elle. Elle fait tout pour me pousser à bout