LE FIL DE L'INTERDIT

Chapitre XIX : 𝗖𝗢𝗡𝗙𝗜𝗔𝗡𝗖𝗘 𝗡𝗔𝗜𝗦𝗦𝗔𝗡𝗧𝗘

Quelques temps s'étaient écoulés depuis la discussion entre Asya et Cyril, son patron. À chaque fois qu'elle repensait à cet échange, une vague de honte l'envahissait. Elle se sentait coupable d'avoir menti à Cyril, sachant qu'il lui faisait confiance en tant qu'employée dévouée. Cependant, cette culpabilité était encore plus présente lorsqu'elle songeait à Erwin. Après tout, il n'était qu'un "coéquipier", et même cela semblait trop généreux. Elle se reprochait de garder le silence vis-à-vis de lui, alors qu'elle devait lui faire part de la vérité. C'était une situation difficile, où Asya était tiraillée entre sa honte et sa peur des conséquences d'une révélation.

Asya se retrouvait face à un dilemme déchirant. D'un côté, elle ressentait un fort désir de se confier à Erwin afin de soulager sa culpabilité grandissante. Après tout, il était devenu son confident principal, avec qui elle partageait tout. Cependant, une voix intérieure lui murmurait que se confier à Erwin serait une forme de "trahison" envers son patron, Cyril. Elle se sentait déchirée entre deux mondes, car la majeure partie de son temps était désormais passée aux côtés d'Erwin.

La pression montait en elle, car elle ne voulait pas compromettre la relation de confiance qu'elle avait avec Cyril, mais elle ne pouvait plus taire cette culpabilité qui la rongeait. Les jours passaient et elle se sentait de plus en plus isolée, prise dans un étau émotionnel. Asya se demandait si elle devait tout avouer à Erwin, espérant qu'il comprendrait sa situation délicate. Perdue dans ses pensées, Asya cherchait désespérément une solution qui lui permettrait de faire face à sa culpabilité sans causer de dommages collatéraux. Elle devait trouver un équilibre entre sa loyauté envers Cyril et son besoin de se libérer du poids écrasant qui pesait sur sa conscience.

En plus de ses inquiétudes précédentes, Asya ressentait une certaine appréhension à l'idée de se montrer trop vulnérable envers Erwin. Ils ne se connaissaient que depuis trois mois, et elle se demandait s'il était trop tôt pour lui dévoiler autant de détails intimes sur sa vie. Elle voulait éviter de le submerger avec ses propres tourments et ne pas donner l'impression d'être trop dépendante de lui pour soulager sa conscience. Asya se sentait partagée entre la volonté de se confier et la peur de paraître trop ouverte. Elle souhaitait préserver un certain équilibre dans leur relation et ne pas mettre Erwin dans une position inconfortable en lui révélant trop rapidement ses luttes intérieures.

Au fil du temps, Asya commença à observer attentivement le comportement d'Erwin et à noter sa fiabilité. Elle remarqua qu'il était présent pour elle lorsqu'elle avait besoin d'aide, qu'il respectait ses engagements et qu'il était digne de confiance. Ces analyses comportementales répétées la convainquirent peu à peu qu'il était possible de lui accorder une certaine confiance. Asya commença à voir en Erwin une personne sur laquelle elle pouvait compter. Ses actions et sa constance lui inspiraient un sentiment de sécurité, et elle réalisait que se confier à lui pourrait lui apporter un soutien précieux dans sa lutte contre sa culpabilité.

Bien qu'elle demeurait prudente, Asya comprit qu'il était important de faire preuve d'ouverture et d'accorder une confiance mesurée à Erwin. Elle savait qu'elle ne devait pas tout lui révéler d'un seul coup, mais elle était prête à prendre le risque de partager une partie de son fardeau émotionnel avec lui. Guidée par ses observations et sa propre intuition, Asya décida de franchir le pas et de commencer à ouvrir son cœur à Erwin, en espérant qu'il continuerait à se montrer digne de confiance.

Un soir, alors qu'ils étaient seuls, Asya rassembla son courage et entama une conversation avec Erwin. Elle lui parla de ses préoccupations, de la discussion qu'elle avait eue avec Cyril et de la culpabilité qui la tourmentait depuis. Elle expliqua comment elle se sentait déchirée entre son devoir envers son patron et son besoin de se libérer de cette lourde responsabilité. Erwin l'écouta attentivement, sans l'interrompre, et lorsqu'elle eut fini, il lui assura qu'il était là pour elle. Il exprima sa compréhension face à sa situation complexe et lui rappela qu'ils étaient une équipe, prêts à se soutenir mutuellement dans les moments difficiles. La réaction d'Erwin réconforta Asya. Elle sentit qu'elle avait fait le bon choix en lui accordant sa confiance mesurée. Ils discutèrent pendant des heures, partageant leurs réflexions et leurs émotions. À mesure que la nuit avançait, Asya se sentit de plus en plus légère, libérée du poids de sa culpabilité. Cette ouverture entre Asya et Erwin renforça leur lien et créa une complicité plus profonde entre eux.