Chapitre 1

3.8K 115 6
                                    

 Ça ne pouvait être qu'un terrible malentendu.

Dans la tête de la jeune fille, tout était embrouillé. Elle ? Vendue ? À qui ? Pourquoi ?
Qu'avait bien pu faire sa famille pour qu'elle en soit arrivée à tout perdre d'un coup en plus de sa propre liberté ?

Une larme glissa le long de sa joue de porcelaine qu'elle s'empressa d'essuyer mais celle-ci fut très vite suivie par d'autres et dans un flot discontinu.

Le désespoir était maintenant la seule compagnie qui lui restait. Qu'allait-elle devenir ? Et qu'avait bien pu faire sa famille pour que des hommes en noirs ne viennent lui annoncer, sans état d'âme, qu'elle devait les suivre pour être présentée à son nouveau « Maître » ?

Dès l'instant où ils avaient sonné à sa porte, elle avait compris que quelque chose n'allait pas. Ô grand jamais elle ne se serait attendue à ça. Ils lui avaient accordé du temps pour empaqueter ses affaires et l'un d'eux eut la décence de lui emballer une photo de sa famille, ce serait le seul bibelot qu'elle serait autorisée à prendre avant de quitter sa maison maintenant dépouillée de tous ses meubles.

Elle s'était précipitée à l'étage, la peur au ventre, afin d'enfourner dans sa valise et son sac, tout ce qu'elle pouvait emporter.
Une femme l'avait suivie et s'était postée à l'entrée de sa pauvre chambre pour la surveiller au cas où elle déciderait de les fuir, mais Taeliya avait beaucoup trop peur et surtout n'avait personne chez qui se réfugier. Dans la rue ? Ils la trouveraient rapidement, la jeune fille avait une condition de santé très fragile. Autant obéir à ce qu'on lui disait au risque que le pire lui arrive aussi.

— Bon, t'as fini ? s'impatienta la femme en tapant des doigts contre ses avant-bras croisés devant elle.

— Je... Je crois que oui.

La jeune fille fit un dernier tour d'horizon, cherchant sans doute à savoir si elle avait oublié quelque chose, puis soudain s'affola.

— Oh non ! J'ai oublié quelque chose de très important !

La femme la regarda avec étonnement, la pauvre était si livide qu'elle risquait de leur claquer dans les doigts à tout moment.

— Dépêche-toi.

— C'est dans la cuisine. Je peux pas les prendre toute seule, lui confia-t-elle rouge de honte, le visage baissé vers ses chaussures.

— Vérifie d'abord que tu n'as rien oublié ici, on ira les chercher ensuite, indiqua la femme en soupirant.

Pauvre enfant, pensa-t-elle.

Elle la regarda faire un tour sur elle-même, lever les yeux au plafond puis empoigner sa valise et son sac pour sortir. La femme appela un des hommes en renfort pour porter ses affaires et ils la suivirent dans la cuisine.
Elle se précipita vers un des placards un peu trop haut et se débrouille pour grimper sur le plan de travail pour l'atteindre et en sortir une mallette de médecin où était inscrit son nom et dans lequel se trouvait son traitement et tout son passé médical.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Mon traitement médical.

— Ouvre.

Inquiète qu'on lui interdise jusqu'à se soigner, elle hésita mais dû se résoudre à l'ouvrir.
La femme prit la feuille de prescription, nota le nom du médecin et de l'hôpital, pris une photo du tout et l'envoya à quelqu'un.

Elle reçut une réponse qui lui brisa le cœur.

Pauvre enfant...

— Ferme ça, ordonna-t-elle. On y va.

Au Cœur du Danger [CORRECTION - REECRITURE]जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें