Chapitre 10

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Face à un grand immeuble vide et en mauvais état, Taeliya hésita à entrer. Pourtant, les hommes de ce groupe d'élite, s'y introduirent.

Elle se dit que si eux y étaient sereins, elle n'avait donc rien à craindre. Elle prit son courage à deux mains et les suivit. Elle fut étonnée d'y trouver un ascenseur encore fonctionnel. Peu rassurée, elle se serra contre l'Oni qui sourit intérieurement. La cage se referma et grimpa les dix-sept étages pour s'ouvrir sur le toit.

Quand ils en sortirent, Taeliya put découvrir un panorama à couper le souffle. Elle se précipita vers la balustrade pour tenter de voir au loin, s'imprégner du paysage, mais un bras puissant la ramena en arrière, contre un torse aussi dur que de l'acier. Elle leva la tête pour voir l'Oni.

— Doucement Mademoiselle, fit-il. Ce bâtiment est vieux, il n'est plus aussi stable qu'à sa construction.

Toute rouge, honteuse d'avoir omis ce détail, trop pressée de vouloir découvrir la ville sous un autre angle, elle se confondit en excuses et recula d'un pas. Mais son regard se reposa sur l'horizon qui lui donnait des envies de voyages et des rêveries, la plongeant dans un monde imaginaire et fantastique qu'elle pouvait pénétrer rien qu'en le touchant du bout de ses doigts.

Elle posa son sac, s'accroupit et en tira sa trousse ainsi que son carnet de dessins. Taeliya s'installa à même le sol froid, ferma les yeux et resta ainsi sans bouger pendant quelques instants avant de se lancer dans un dessin du panorama qui lui prendra deux bonnes heures à faire durant lesquelles, le groupe en profitera pour fumer et papoter tranquillement tout en observant la jeune fille perdue dans son imaginaire.

L'Oni ne la lâcha pas du regard, il étudia son dos à la ligne fragile, ses épaules courtes et frêles, sa taille qu'il devinait fine malgré le manteau chaud, ses cheveux qui cascadaient dans son dos en une pluie de miel. Elle paraissait dans son élément malgré le lieu en ruine, rouillé par endroits et prêt à s'affaisser à d'autres. Semblant être apparue sur ce toit avec le soleil déclinant, pour les honorer de sa présence le temps que celui-ci s'incline, lui-même, devant cette nymphe courageuse. Il écoutait distraitement ses hommes qui conversaient à propos de ce qu'ils savaient sur elle ou de ce qu'elle avait eu comme effet sur eux. Mais la jeune fille en question semblait si loin de leur monde... D'après ce que Joe lui avait dit, elle se battait contre une maladie qui la rendait très fragile.

Qui pouvait faire autant de mal à ce petit brin de femme qui ne demandait rien à personne hormis une toile, du fusain et un endroit où se perdre pour poser son imagination ? Elle était intrigante et ne le laissait pas indifférent. Il avait également appris que le seul à dormir avec elle pour éloigner les démons qui lui polluaient ses nuits, était le jeune Jess.

Quand il avait appris cette information de Stein, l'Oni en avait souri, se souvenant du jeune garçon qui avait tenté une fois de le défier et qui avait très vite fait demi-tour en apprenant qui il était. Sa peur de l'Oni était justifiée et il en tirait une certaine satisfaction, mais ce petit jeu ne l'amusait pas si son ennemi devenait la jeune fille qui se leva enfin, époussetant ses vêtements.

— J'ai fini ! annonça-t-elle un sourire éclatant sur le visage.
— On peut voir ?
— Si vous voulez...

Elle rangea ses affaires et les rejoignit en tendant son carnet au groupe. L'Oni le lui prit et l'ouvrit sur la page qui lui avait pris autant de temps à dessiner et il en fut scotché. Elle était douée, il n'y avait aucun doute là-dessus. Si elle comptait devenir une artiste, elle allait devenir célèbre. Pour sa beauté autant que pour son talent. Ses hommes s'extasièrent sur ce qu'ils voyaient et commentèrent ses coups de crayons. Lui-même était impressionné mais préféra se taire alors que ses hommes ne s'en privaient pas, la faisant sourire de toutes ses dents d'un blanc éclatant. Ses yeux brillaient eux aussi d'une lumière particulière qu'il appréciait voir, étrangement.

Au Cœur du Danger [CORRECTION - REECRITURE]On viuen les histories. Descobreix ara