all too (un)well ♡ yeonbin

0.7

Maintenant que notre cher recru s'était volatilisé, il était temps que je me consacre à l'énergumène se situant précisément sur le canapé qui soupirait bruyamment, les bras croisés, semblable à quelqu'un qui boudait. Je hausse alors les yeux au ciel et le rejoins sans en obtenir la moindre envie mais il était indispensable que ces tensions prennent fin.

« - Je crois que je suis envieux de ta facilité à conquérir quelqu'un, et que c'est pour cette raison que j'ai dit que ça me dérangeait que tu ramènes des filles ici. Oui avouai-je finalement. Je supporte pas l'idée de me dire que t'as du en amené une dizaine depuis qu'on habite là, et moi pas une seule.

- Tu sais, je suis sûr que tu pourrais avoir du succès avec les femmes si t'en avais vraiment envie.

- Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? Me questionnai-je, curieux de ses propos.

- Je dis juste que t'es quelqu'un de vraiment séduisant et que si une femme avait du franchir le palier avec toi, ça se serait fait depuis bien longtemps mais c'est comme... si c'est pas ce que tu voulais, alors c'est probablement pour ça que tu ramènes personne. »

Je ne m'étais jamais rendu compte de ce détail. C'est vrai que je ne suis pas repoussant et que j'ai plusieurs fois eu l'occasion d'amener l'une d'elles à mon domicile respectif mais premièrement, je préfère les relations à long terme ce qui engage à ne pas coucher dès le premier soir et la majorité des femmes que j'ai rencontré dans mon pays ou même ici, j'ai fini par perdre contact avec elles (hormis ma mère et ma sœur, bien entendu). Je ferai en sorte de maximiser mes efforts mais je ne voulais pas m'apitoyer sur mon sort pour le reste de la soirée et réforme donc le thème.

« - Qu'est-ce qu'il ne va pas avec Yeonjun ? Lui requerrai-je sérieusement.

- C'est pas lui en soit qui me dérange. Enfin... Justement, il est super sympa.

- Alors, où est le problème ?

- Je suis jaloux de lui.

- De lui ? De ce qu'il a ?

- Non, plutôt de la relation que t'as avec lui. Je crois que j'ai peur d'être remplacé. Lorsque je t'ai conseillé de l'aider à être son ami c'était justement pour que tu t'en procures parce que depuis qu'on a débarqué à Londres, t'es resté dans ta bulle. M'expliqua-t-il avec honnêteté. Mais je ne m'attendais pas à ce que votre relation devienne aussi fusionnelle et ça m'a fait peur. Ça me fait encore peur...

- Beomgyu... Prononçai-je, touché de ses paroles. »

Je m'approche de lui et m'approprie sa bouille entière, plus particulièrement ses joues afin de plonger mon regard dans le sien et à la base, cet instant n'était pas censé durer aussi longtemps mais le fait de le contempler m'a permis de me remémorer tout ce que j'avais vécu à ses côtés. Plus particulièrement notre première rencontre qui à jamais me marquera.

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Alors qu'on avait seize ans, je m'étais rendu au parc afin de lire paisiblement pendant qu'une équipe de basket aux abords d'un âge lycéen jouaient de leur côté. La balle avait malencontreusement atterrit jusqu'à mes pieds et un joueur que je ne connaissais que de vu m'a demandé si je voulais tenter quelques passes à ses côtés. J'ai accepté et me suis donc accordé un moment en sa compagnie, ce qui a impliqué le reste de l'équipe à se plaindre bruyamment, j'ai donc laissé le jeune équipier qui m'avait appareillé une minute, à rejoindre sa bande qui râlait. Beomgyu était donc reparti à leurs côtés, quelque peu contraint.

Une semaine plus tard, au même endroit, cette fois ce pauvre adolescent se détectait seul sur le terrain. Je demande donc la raison, sans vouloir me montrer indiscret et la réponse fût aussi courte que décourageante : « Ils m'ont laissé tomber parce que je ne suis pas assez fort ». C'est ainsi que notre vraie première partie de basket a commencé ainsi que notre amitié par la même occasion. On était deux esprits opposés et on a tout de même réussi à ne pas se fier aux apparences et appris à se connaître avant de directement conclure que rien ne nous rapprochait. Alors pourquoi ce conflit aussi mièvre qu'il puisse paraître nous empêcherait de poursuivre ce qu'on traverse ?