all too (un)well ♡ yeonbin

1.1

Les minutes défilent, j'en profite pour ne rien faire car je dois avouer que hormis mes heures de sommeil, je n'ai pas eu un moment pour moi et patiente donc insensiblement l'arrivée de mon ex supérieur. Lorsque la sonnette s'est manifestée, ce qui démontre la fameuse arrivée de Yeonjun, je n'ai même pas fait l'effort de sortir de ma couette. C'est seulement au bout de quelques minutes que mon voisin de chambre a été dans l'obligation de m'appeler afin de m'efforcer de leur tenir compagnie. Je sors alors de ma piaule, accompagné de ma couverture, ce qui entraîne Beomgyu à soupirer, vu mon comportement immature.

« - Désolé pour mon colocataire, il a décidé de jouer un prépubère en pleine crise d'ado. S'excusa mon colocataire auprès de Yeonjun.

- Je suis simplement fatigué. Répliquai-je sèchement.

- Je peux repasser demain si vous préférez. Proposa le plus âgé, confus d'arriver à l'improviste. »

Beomgyu conteste l'idée et assure à notre invité de qualité qu'il pouvait très bien rester, il suffisait que j'y mette du mien et que je parvienne à me montrer un peu plus sympathique. En déterminant que la situation risquait de durer pendant l'intégralité de la soirée, mon collègue décide de me prendre à part un moment pendant que mon adepte lui, prépare à manger (c'était bien la première fois). Nous prenons alors la décision de nous rendre au pied de mon balcon afin d'être certains que nous ne serons pas écoutés par une certaine énergumène dont je ne citerai pas le nom.

« - Je tenais à m'excuser pour tout à l'heure. Commença-t-il, après avoir laissé un long blanc.

- C'est rien. Le rassurai-je.

- Si au contraire. Me contredit-il instantanément.J'ai réagi de la façon la plus stupide qui soit et le pire c'est que je ne le pensais même pas. »

Ce début de conversation m'a incité à continuer d'écouter ses propos avec attention, compte tenu du fait que ces derniers devenaient de plus en plus intéressants et qu'avec un peu de chance, les présomptions procréés par mon meilleur ami et moi-même, seront peut-être réelles au final. J'attends calmement que le noiraud élucide ses mots dans le but de me faire comprendre la raison pour laquelle il avait révélé cela. Au fond, je me sentais mal de devoir l'engager à s'excuser tout ça parce que j'étais vexé tel un enfant d'un bas âge. Mais j'en déduis que si j'ai agi de la sorte, c'est que j'en avais été profondément touché et que notre relation m'importait un minimum.

« - En vérité j'ai dit ça parce que je voulais pas paraître trop niais. Alors j'ai sorti ce qui m'est venu mais au fond c'était pas vraiment ce que je voulais dire. Me témoigne-t-il tout en plongeant son regard sur l'urbanisation se déhanchant face à nous. Ma mère m'a dit une fois : « C'est plutôt rare de rencontrer quelqu'un, et de sentir que tout change. » Je n'avais jamais compris le sens de cette phrase, avant de te rencontrer. Voilà ce que j'aurais dû dire au moment où tu m'as demandé la raison pour laquelle je ne me suis jamais éloigné de toi. C'est vrai que le boulot a aidé à ce qu'on ne se perde pas de vue mais je pense que quand tu vas devoir partir, je serai effondré.

Mon collègue tente de se rattraper en m'avertissant qu'il n'avait pas employé ce mot pour exagérer ses allégations, il pense même que c'est le sentiment qui le rongera le plus lorsque je serais retourné au sein de mon pays d'origine. Je n'ai su quoi répliquer mais ce qui s'avérait certain, c'est que j'avais été sincèrement ému. Maintenant que j'avais obtenu le bénéfice d'une explication, je m'imaginais alors avoir clôturé cette conversation mais mon partenaire ne s'arrête pas si subitement et médite plus intensément la question de notre relation. Mon aîné me remémore cette scène qui s'est déroulée hier après-midi, souvenir qui je dois l'avouer, ne me laisse guère indifférent.