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Demain. On peut percevoir un mot de différentes façons, tout dépend de sa ponctuation. Si j'avais dit « demain ? », je me serais montré interrogateur. « Demain ! », aurait été quelque chose à laquelle je suis pressé d'être. Mais un point démontre, non seulement une fin de phrase mais dans ce cas-ci, c'était un sentiment de déception que j'éprouvais.

Demain est le dernier jour que je passe à Londres. Du moins, les dernières heures, car je dois m'éclipser tôt pour l'embarquement qui m'attendait. Mes parents sont partis depuis le jour de mon anniversaire, ils n'arrêtent pas de me rappeler le taux de hâte qu'ils détiennent de me voir rentrer en Corée du Sud.

Je ne l'évoque pas assez mais Londres aura été une expérience phénoménale. Bien sûr que j'ai pu m'améliorer dans mon travail, retrouver l'inspiration avec l'écriture et rencontrer Yeonjun, qui se fut l'événement le plus marquant parmi tous. Mais sans que cette ville n'ait existée, rien de tout ça n'aurait été possible et je ne peux qu'en garder des souvenirs inoubliables. Je suis plutôt malheureux de ne pas avoir eu le temps nécessaire pour découvrir d'autres recoins du pays mais il est certain que je reviendrais.

Je me dois d'annoncer qu'entre temps, Beomgyu et Jelena se sont remis ensemble après que la jeune femme ait escaladé au mur, menant en direction de la chambre de mon colocataire. Je lui ai d'ailleurs demandé la raison pour laquelle elle n'était tout simplement pas passée par la porte, ce à quoi elle a répondu qu'il fallait parfois laisser du suspense aux mystères de l'amour, car celui-ci nous engage à effectuer des choses insensées. J'ai donc supposé que je pouvais inclure : Entrer violemment dans le bureau de mon patron afin de lui expliquer je ne concevais pas le fait qu'il ait frappé son fils.

J'ai beau tourné tout ça à la rigolade, il faut dire que j'ai la sensation d'avoir évolué depuis que je suis ici. Je pense que c'est à mon entourage de faire ce constat mais j'arrivais moi-même à m'apercevoir la façon dont je m'affirmais. J'étais plutôt fier de ce détail et j'espère continuer à l'être à l'avenir, mais je crois que celui qui m'en donne la force, c'est Yeonjun. Et si je suis contrains d'être séparé de lui, je crains que cette confiance en soi ne fasse que diminuer. Je sais que je dois rester focaliser sur l'instant présent, mais à quoi pouvais-je penser d'autre, lorsque j'étais en train de préparer ma valise ?

Si je devais trouver un point positif de cette journée, c'est que je m'apprête à voir Yeonjun performer sur scène. J'ai si hâte car je sais le nombre d'efforts qu'il a fourni pour y parvenir alors, je n'attends qu'une chose, c'est de le voir à l'œuvre. Par ailleurs, heureusement que l'événement se faisait ce soir car une journée en trop et l'idée de le visualiser tombait à l'eau. Je tiens à partager l'étrange, l'intrigante, la stupéfiante conversation qui a eu lieu entre mon supérieur et moi-même, pour mon retour.

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Alors que je profitais du pot de départ qui m'avait été destiné, monsieur Choi s'est avancé vers moi, ce qui à premier abord m'a fortement effrayé. Les seules fois où l'on communique ce sont pour des sujets en lien avec le travail. J'ai alors tenté de me présenter sous une humeur des plus convenables et lui ai sourit un peu trop poliment à mon goût. Yeonjun me regardait au loin, cherchant à connaître le prétexte pour lequel l'idée de discuter à mes côtés lui était venue.

« - Je t'avoue que j'ai toujours du mal à croire que tu partes. Je m'étais habitué à voir ta tête chaque jour. M'avait dit mon supérieur d'un ton amusé.

- Vous saviez que c'était un contrat de six mois.

- Oui, et tu ne m'as pas toujours rendu la vie facile. Avait-il continué en plissant les yeux, comme pour se remémorer du nombre incalculable de bêtises que j'ai causées.

all too (un)well ♡ yeonbinWhere stories live. Discover now