chapitre 6: Le camp ennemi (04 déc. 2021)

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Base iranienne sud, vendredi 12 juin 2025 vers 17h

Tous ces mauvais souvenirs, pourquoi je m'en souvenais maintenant? Voyais-je ma vie défiler? Étais-je sur le point de mourir? Subitement, je me souvins des récents évènements et mon cœur se mit à battre très fort. J'haletais et je sentis quelqu'un m'appeler et me secouer, puis de la lumière m'éblouit et je finis par ouvrir les yeux. Je ne reconnus rien de mon entourage, mais je reconnus l'homme qui me tenait et à qui j'étais pendu comme des couilles à une bite.

Après quelques secondes, reprenant mon souffle puis mes esprits, tout me revint. Je sursautai alors et repoussai l'homme à côté de moi comme si c'est lui qui s'accrochait à moi. Il alla tomber et me regarda avec étonnement

-Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité, pesta-t-il. Il y a un instant vous étiez terrorisé et collé à moi comme une vierge ayant aperçu un pénis et l'instant d'après vous me poussez si violemment. Non mais ça ne va pas?

-Pardon, balbutiai-je encore étonné de me retrouver dans cet endroit à entendre cet homme me parler arabe comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. C'était le monsieur qui m'avait retenu de tomber.

-Ben faut pas se gêner fini-t-il en se dépoussiérant. Son regard était tellement hilarant que je ne pus m'empêcher de sourire

-Vous vous moquez de moi maintenant? Quel culot vous avez! Vous savez au moins qui je suis?

Son visage avait perdu toute humanité. Il ressemblait à un tueur en série et il s'était rapproché d'une façon flippante.

-Je vous présente mes excuses monsieur, avais-je dit

-Caporal-chef soldat.

-A vos ordres caporal-chef avais-je dit

Sur ce, il se détourna et donna l'ordre de m'emmener dans la tente du major quand j'aurai mangé quelque chose. Il partit ensuite d'un pas vif et précis, comme pour une parade militaire.

-Mais dit donc je ne sais pas ce que tu as de si spécial, vint me dire le médecin militaire

-Pourquoi cette question

-Depuis que je suis ici, je n'ai jamais entendu le caporal-chef dire plus d'une phrase en si peu de temps. Et il t'a même laissé t'agripper à lui et le jeter au sol, sans parler du fait qu'il soit venu toutes les quelques heures s'enquérir de ta santé. Ne seriez vous pas ...

-Pas... répétai-je bêtement avec angoisse

-Parents?

Je lâchai un ouf de soulagement!

-Heu oui, finis-je par dire. C'est mon lointain cousin

-Oh quelle joie d'avoir quelqu'un qui puisse enfin nous dire quelque chose sur lui. Alors j'ai un million de questions

-Tu sais que si je ne suis pas bientôt dans la tente du major tu le sentiras passer, rusai-je

-Bon c'est vrai mais je les garde bien au chaud pour plus tard, mes questions

-Ok mais donne moi à manger je crève la dalle, dis-je de mon expression la plus innocente

-Au fait moi c'est Hassan et toi

Gros problème. Comment je m'appelle!

Je ne savais pas quoi répondre. J'avais oublié le nom sur la pièce d'identité que j'avais piquée au soldat mort. Je me trouvais dans une de ces merdes et le médecin attendait sa réponse. Je finis par opter pour un surnom qui, lui n'a pas à être sur ma carte. Cependant je devais faire attention à vérifier ce nom avant de me trouver devant le major sinon c'était mort pour moi. Je remerciai intérieurement Hassan de m'avoir rappelé cela et lui répondit

-Chichi

-C'est quoi ce nom? me dit-il perplexe

-Mon surnom

-Ah cool de toute façon j'ai qu'à voir ta carte j'avais oublié

Il la prit de la table et lu à haute voix

-Chiraz Irani

-Oui c'est ça, dis-je étonné que cela coïncide bien avec mon surnom

-Mais ici on a pas le droit d'utiliser les surnoms. Donc ça sera Chiraz et non Chichi; tiens, pourquoi pas Razraz tant qu'on y est, finit-il en riant

-Seulement si je peux t'appeler Sansan, mais tiens pourquoi pas Haha tant qu'on y est, dis-je en me moquant de même

Il fit une moue hilarante et me servit à manger puis un soldat vint me conduire dans la tente où m'attendaient le major et le caporal-chef. J'avais le cœur qui battait fort car je savais que j'aurais à répondre à des questions et que je ne pouvais pas me planter.

Le regard du major était perçant et me mettait mal à l'aise. Quant à celui du caporal-chef, c'était un regard de malfrat qui vous mettait directement la peur aux couilles. J'avançai dans la tente et imitai le salut militaire du soldat qui m'avait escorté. Puis celui-ci sortit et le major m'invita à m'asseoir.

-Comment te sens-tu, me demanda le major

-Très bien major, je vous remercie

-Comme tu le sais tu es le seul survivant de cet assaut meurtrier, soldat Nabil Al Bushra

Mon cœur se mit à battre. Le major me testait-il? Pourquoi disait-il un autre nom? La carte sur la table de tout à l'heure était-elle un leurre? Je commençais à me perdre dans mes suppositions

-Hé on t'a posé une question, lança le caporal

-Oui titubai-je mais je... je ne suis pas le soldat Nabil Al Bushra

-Tu insinues que le major ne sait pas lire? lança-t-il

-Pas du tout mais je suis le soldat Chiraz Irani caporal-chef

Ce dernier allait rétorquer quand le major l'arrêta

-Il a certes le visage bandé mais je n'ai pas de doute quant à son identité. Laisse moi faire. A ces mots, mon cœur se rompit. Le caporal-chef avait donc des doutes quant à mon identité? Qu'est-ce qui avait éveillé ses soupçons? Avais-je commis une erreur? Je fus tiré de mes pensées

-Raconte-nous ce qui s'est passé.

A partir de ce moment je sus que j'avais bien intérêt à peser mes mots et à en dire le moins possible. Heureusement pour moi que j'avais la face bandée et que je pouvais feindre de ne pas pouvoir trop parler. Je décidai d'en dire le moins possible sur la base d'où venaient les citernes d'eau et de focaliser mon histoire sur celle que j'avais vécue. Je me mis dans le rôle de la personne qui était au téléphone dans le camion car c'était sa tenue que je portais. Ne dit-on pas que les plus subtiles mensonges sont ceux qui allient un brin de vérité?

Une fois mon histoire finie, le caporal-chef me demanda

-Juste une dernière chose. Qui étais ton supérieur?

Mon cœur se rompit; C'en était fini de moi. Qu'allais-je bien pouvoir répondre? Je n'en avais aucune idée!

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BELOVED ENNEMI[BxB]Where stories live. Discover now