chapitre 17: douloureuse confession (15 mars. 2022)

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Note d'auteur: Pardon pour le retard. Je fêtais mon anniversaire. J'espère que vous aimerez le chapitre. Bisous!

Nous étions sur le chemin du retour. Ni le caporal ni moi n'avions de toute façon envie de rester plus longtemps dans la capitale. Un aller-retour était pourtant ce dont mon état de santé encore fragile avait le moins besoin en ce moment. Toujours en convalescence, j'étais pourtant obligé de venir, ce sont les ordres, et c'est l'armée. La grande majorité du chemin, je m'étais assoupi. J'avais du mal à garder les yeux ouverts, car encore assez faible. Et de plus, la compagnie du caporal-chef m'apportait de la quiétude, enfin, quand il ne me menaçait pas de mort bien sûr. Ce fut quand nous dûment quitter la route bitumée après quelques heures que les secousses me réveillèrent. J'ouvris les yeux petit à petit et mon regard tomba sur lui. Je restai un instant à l'admirer. Je n'ai jamais connu une personne qui dégageait tant de charisme même en restant simplement concentré sur sa conduite. Très vite, il se retourna et croisa mon regard, m'ayant senti bouger.

-Bien dormi soldat? me dit-il avant de fixer à nouveau la route

-Oui caporal-chef, dis-je avec une voix encore endormie

-Cette partie de la route n'est pas particulièrement ce qu'il faut à ton épaule actuellement, remarqua-t-il en me voyant me tenir l'épaule. Il ralentit aussitôt la cadence du véhicule

-Ne vous inquiétez pas pour moi caporal-chef, je suis solide! dis-je gêné par sa soudaine empathie. Si nous ralentissons, nous ne serons pas rentrés avant la nuit

-Je roule lentement parce que le chemin l'impose, dit-il simplement sans ciller

-Ah, dis-je. Je me disais bien

-Que quoi? coupa-t-il en durcissant sa voix. Je ne pus que me réveiller totalement et commencer à mesurer mes paroles

-Rien caporal-chef, dis-je tout doucement en détournant le regard dans le sens opposé. Toujours d'une extrême à l'autre avec cet homme. Je ne sais plus comment le qualifier

Au fur et à mesure qu'on avançait, les secousses devenaient de moins en moins supportables. Mon épaule commençait à me faire un mal fou. Au début, je me faisais violence, mais à un moment donné, je n'en pouvais plus. Je mis mon bras opposé en support pour tenir l'épaule convalescente afin de diminuer l'effet des secousses. Je ne l'avais tenu que pas plus d'une minute que le caporal ralentit et se gara.

-Descend, fit-il en joignant lui-même le geste à la parole

J'étais soulagé par la pause. J'ouvris la porte et sortit sans trop savoir pourquoi on s'arrêtait. Tout ce que je savais c'est que cela ne me déplaisait pas le moins du monde. Le caporal alla s'asseoir sur un monticule de sable. Je le suivais du regard, attendant qu'il me dicte la conduite à suivre. Une fois assis, il leva les yeux et croisa mon regard. Il semblait calme, mais pensif. A ma grande surprise, il tapota la place restée vide tout à côté de lui. Mes yeux s'écarquillèrent un moment alors qu'un sourire satisfait lui barrait le visage. Il adorait jouer avec mes nerfs, profitant de sa position et en plus de son charisme

-Exécution, dit-il en me fixant dans les yeux sur un ton si faible que je cru que le vent avait transporté les paroles jusqu'à mes oreilles. Je sortis donc de ma stupeur et posant un pied hésitant devant l'autre, je me rapprochai, puis m'assis en lui tournant légèrement le dos, n'osant pas lui faire face ou même regarder dans la même direction que lui. Mon cœur battait encore la chamade comme à chaque fois. J'en avais même oublié mon épaule douloureuse.

Mais hélas, mon pauvre cœur n'était certainement pas au bout de ses peines. Il faillit rater un battement quand je sentis les mains du caporal chef s'enrouler de part et d'autre de mon cou. Je ne pus empêcher un sursaut de surprise

-Du calme, me dit-il, je vais vérifier ton épaule

Tout mon corps s'était cristallisé. J'étais comme d'habitude happé par sa voix. Je sentais encore son souffle, alors que de ses deux mains il déboutonnait ma chemise. Un bouton, puis un deuxième, un troisième et un quatrième. Ensuite, je sentis ma chemise descendre le long de mes épaules, les mettant à nu. Mon front perla de sueur alors que le vent frais du crépuscule soufflait sur moi. Je ne pus m'empêcher de frémir

-J'ai bientôt fini, dit-il

Je ne su pas ce qu'il fait, ni combien de temps cela pris. Mes sens étaient tous hors-service. Ce n'est que quand il eut fini et qu'il m'interpella que je sorti de mon état

-Tu peux te rhabiller soldat, dit-il. J'ai resserré tes bandages pour que tu aies moins mal. On peut se reposer un peu et reprendre d'ici un quart d'heure

-Merci caporal chef, balbutiai-je

Je me sentis stupide tout d'un coup. Cet homme avait trop de pouvoir sur moi. Il fallait que je reprenne la main et que je le mette aussi dans une mauvaise passe. Après donc m'être calmé, je me retournai d'une façon si brusque qu'il en ouvrit grands les yeux

-Quoi? dit-il

-Je voulais vous demander, commençai-je alors que je sentais mon peu de courage me quitter

-Quoi donc? dit-il

-Comment en êtes-vous arrivé à être aussi fort? Je veux dire, il vous a sûrement fallu des années d'entraînement mais encore plus, dis-je alors que mon souffle me manquait, tellement le stresse me montait à la gorge

-Ah ça, dit-il simplement. C'est une période de ma vie que je raconte rarement, poursuivit-il. Mais quoi de mieux qu'un tel coucher de soleil pour se rappeler ces souvenirs.

Il soupira puis reprit

-Je suis un ancien mercenaire, dit-il

-Quoi? ne pus-je m'empêcher de dire non sans automatiquement baisser les yeux après avoir croisé les siens

-Tu as bien entendu. Je suis un ancien mercenaire, reprit-il en fixant à nouveau ce magnifique coucher de soleil. J'ai été formé par le régime pour en finir avec ceux qui devenaient gênants. En d'autres termes, reprit-il, je suis un assassin!

Cette dernière phrase me fit froid dans le dos et je ne pus m'empêcher de frémir d'effroi à la brise qui me caressa en passant. Le caporal-chef est-il un meurtrier? Ce n'est pas possible, me dis-je avant qu'une voix ne me souffle à l'intérieur

-C'est plutôt la plus logique des réponses que j'aurais pu avoir! Pourquoi jouer les faux étonnés? J'avais bien vu plus son visage assassin qu'autre chose. Et bien que ce soit ses réflexes d'assassin ou d'ex-assassin qui m'ont sauvé, je ne pouvais réprimer un sentiment de dégoût et de colère.

Combien de personnes a-t-il donc tuées? Cinq? Dix? Cents? Mon Dieu, c'est horrible. Je ne pus m'empêcher de me retourner peu à peu, aussi lentement que possible pour croiser son regard qui ne m'avait pas quitté depuis qu'il avait avoué d'où lui venaient ses qualités au combat.

Et là, ma colère tomba, s'évanouissant comme si elle n'avait jamais existé. Les yeux du caporal chef étaient inondés de larmes qui l'une après l'autre coulèrent sur sa joue, alors que le souffle court, je regardais.

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A samedi!

BELOVED ENNEMI[BxB]Where stories live. Discover now