chapitre 17: Vie et mort (08 mars. 2022)

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Note d'auteur: bonne fête à toutes mes lectrices, et à toutes les femmes en général! On vous adore!

Nous étions sur la route depuis une vingtaine de minutes déjà, partis dans la même direction que les kidnappeurs et leurs victimes. La route désertique était assez praticable et nous roulions à vive allure. J'avais les poings serrés d'anxiété et d'inquiétude. Si nous ne les rattrapons pas, il y a de fortes chances qu'ils tuent leurs otages après les avoir cuisiné.

-Plus vite, ordonnais-je de temps à temps au soldat au volant, sachant pourtant que nous étions à la limite.

Ce dernier se gardait bien de répondre, voulant éviter tout problème avec moi, et il n'avait pas tort vu l'état dans lequel je me trouvais. La situation semblait pourtant perdue d'avance, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner. Ils avaient au moins 10 minutes d'avance sur nous. On ne repérait que difficilement leurs traces de pneus sur le chemin sableux. Dans ce genre de cas, soit ils nous contactaient pour un échange de prisonniers, ce que les supérieurs refusaient généralement et menait à la mort des otages, soit ils les tuaient après les avoir torturé.

Je ne pouvais me résoudre à imaginer mon Chiraz subir toutes ces souffrances. Je n'en connaissais que trop bien la douleur, ayant moi-même été une victime dans le passé. Ces souvenirs amers ne purent que me mettre davantage en colère. Je ne pouvais pas permettre que cela arrive à quelqu'un d'autre. C'était trop horrible.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées noires, nous montâmes une dune et à la descente, percutâmes de plein fouet un pick-up garé en plein sur la voie. Nous étions trop en vitesse. La violence de l'impact nous étourdit sur le coup.

Quand je repris mes esprits un peu plus tard, j'avais une arme pointée en plein sur mon front. Un regard rapide autour de moi et je vis que mes soldats étaient encore évanouis, l'un s'étant pris le volant de plein fouet et saignant, et l'autre éjecté gisait au sol inconscient

-Allez on se bouge, me dit la personne en face de moi. Il parlait anglais, sûrement un américain, me dis-je. Et si tel est le cas, Chiraz a du leur dire qu'il était des leurs s'il l'est vraiment.

Je m'attendais donc à le voir surgir de quelque part le sourire aux lèvres. On m'intima l'ordre de retourner. Apparemment, ils étaient planqués derrière la dune, espérant exactement ce qui était arrivé. Que nous les prenions en chasse et que nous finissions écrasés contre leur pick-up. Une forte odeur d'essence me confirma que mes soldats ont du leur percer le tuyau de carburant. Ils n'ont donc pas pu aller plus loin. La chance que j'espérais. Mais à présent, comment nous sortir de là? Et où sont les otages d'ailleurs, me dis-je en promenant mes yeux, ne les voyant toujours nulle part.

Une fois de l'autre côté de la dune, j'aperçu enfin ceux que je cherchais, ou plus précisément Chiraz. Ils étaient tous les trois bâillonnés, pieds et poings liés. Son regard était creux, comme s'il était absent. Il n'avait même pas levé les yeux, semblait loin d'ici. Mon cœur se serra très fort. La rage me monta aux yeux. Je n'avais qu'une seule envie, les tuer tous.

-Débarrassez-vous des accidentés, ordonna l'un des trois assaillants, sûrement leur chef

-Attendez, dis-je alors qu'ils s'étonnaient que je comprenne l'anglais

-Vous parlez anglais? Intéressant, dit le chef. Vous allez pouvoir nous être utile alors, vu qu'aucun de ces trois ne le parle, termina-t-il en indexant les otages

-Je ferai tout ce que vous voulez, mais laissez leur la vie sauve, dis-je

A ces mots, le chef sembla se mettre en colère

-Tu crois avoir ton mot à dire? cria-t-il?

Avant même que je ne réponde, il retira son arme de son étui et la pointa sur Chiraz. A ce moment, je ne sus pas pourquoi, mais j'arrêtai de réfléchir. Mon cerveau se mit en mode automatique, réveillant le mercenaire en moi et lui laissant les pleins pouvoirs. D'un geste vif et précis, je saisis le petit couteau caché sur mon corps à un endroit où personne ne l'aurait jamais trouvé même après m'avoir fouillé, puis il me suffit d'une fraction de seconde pour frapper la main de leur chef, le désarmant complètement. La seconde d'après, j'étais derrière lui, le couteau à sa gorge

-J'ai dit que personne n'allait mourir, lui dis-je alors que la colère me laissait à peine la capacité de parler

Ses soldats avaient pointé leurs armes sur les otages en représailles, attendant l'ordre de leur chef.

-Tirez leur dit-il. Je ne crains pas la mort. Si donner ma vie nous prend celle de six terroristes, j'en suis fier

Un coup de feu retentit. Je n'aurais jamais cru qu'ils en viendraient à de telles extrêmes. Mais surtout, je n'osais pas me retourner, de peur de voir qui avait été touché. Mais il fallait le faire et je le fis. Ce que je vis m'horrifie. Chiraz, il avait du sang sur lui, partout sur lui, et ses yeux se refermaient. Ma peur augmenta ma colère.

-Je vais tous vous truciderrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr, criai-je juste avant de sectionner la jugulaire de mon otage. Le sang gicla partout, mais je ne perdis pas de temps. La seconde d'après, le couteau dans ma main s'envolait avec précision vers le soldat qui avait tiré. Il se planta exactement où j'avais visé. Dans son cou. A cette action, le dernier soldat se mit à vider son chargeur. Le corps de son chef me servant de bouclier, je courus vers lui jusqu'à être à bonne distance puis le deuxième couteau que je planquais alla se loger exactement au même endroit que sur le corps de son camarade.

Il cessa de tirer, tomba en s'attrapant le cou. Je m'effondrai, comme une bête à bout de souffle. Je regardais le sang les quitter sans vraiment réaliser ce qui se passait. La violence de la situation m'avait choqué, bien que j'en fus le principal acteur. Cela faisait des années que je n'avais rien refait de tel. Je me sentis d'un coup nauséeux. Sans crier gare, mon estomac se vida alors que mon esprit me revenait petit à petit.

C'est là que je me souvins de Chiraz et me retournai. Je courus vers lui, alors que les deux soldats à ses côtés semblaient complètement terrorisés.

-Chiraz, Chiraz, criai-je en lui tapotant la joue. Regarde moi ,reste avec moi

-Caporal-chef, dit-il faiblement alors que ses yeux se fermaient et s'entrouvraient

-Oui je suis là, tu dois rester avec moi

-Vous êtes venus, je savais que vous viendriez, dit-il avant que ses yeux ne se ferment pour de bon

-Non non, reste avec moi Chiraz criai-je sans succès

Mon cœur se serra fort, si fort que je pensais que je n'arrivais plus à respirer.


Je l'ai écrit, donc je le publie. Dites moi ce que vous en pensez et surtout, VOTEZ!

BELOVED ENNEMI[BxB]Where stories live. Discover now