chapitre 16: Kidnapping (06 mars. 2022)

195 24 6
                                    

Point de vue caporal chef Arshad

Qu'est-ce qui m'arrive tout d'un coup? Pourquoi est-ce que je serre dans mes bras mon soldat? Le même que j'étais d'ailleurs sur le point de tuer il y a à peine quelques minutes. Pourquoi je ne le rejette pas? Pourquoi est-ce que mes bras n'ont pas pu s'empêcher de s'enrouler autour de lui et de la serrer? Pourquoi ai-je subitement cette envie irrépressible de le protéger? Mais qu'est-ce qui se passe ici? me questionnais-je alors que mon cerveau tournait en mode pilotage automatique.

Alors qu'il cessait de sangloter, je me défis peu à peu de son étreinte, tout doucement, ne surtout pas le brusquer. Il est si fragile, si précieux. Ses yeux croisèrent les miens. Je ne pouvais m'empêcher de contempler cette beauté. Il est plus beau que tout ce que j'ai bien pu voir depuis ma naissance. Comment ne l'avais-je pas remarqué alors que tout le monde en parle sans arrêt? La haine me voilait-elle les yeux?

Je ne pus empêcher ma main de venir essuyer ses larmes. Au contact de sa peau, je me sentis frémir. Une agréable sensation me traversa tout le corps. J'étais perdu, perdu dans ma contemplation. Je ne savais même plus à quelle distance mon visage se trouvait du sien. Je ne calculais ni ne maîtrisais plus grand chose alors que c'était ma spécialité. Alors que ce délicieux moment s'allongeait et que je sentais que son visage devenait de plus en plus proche du mien, une voix résonna à l'extérieur

-Permission d'entrer mon caporal

Sur le coup, je n'avais même pas réalisé qu'on s'adressait à moi. Il fallut que la voix se répète pour que je reprenne mes esprits.

-Putain, dis-je en le contournant Chiraz et en mettant ma main dans mes cheveux.

-Entrez, dis-je tentant de revenir sur terre

Le soldat entra. Je viens au rapport mon caporal.

-J'écoute, dis-je tout simplement

Le soldat me rapporta que la situation était sous contrôle et que l'enquête se poursuivait quant à la recherche du commanditaire de l'attentat. J'avais cessé d'écouter car à ce moment, Chiraz me contourna et se dirigea vers la porte

-Où allez-vous soldat, le questionnai-je

Il ignora ma question et s'en alla. Le soldat venu au rapport avait les yeux qui allaient lui sortir des orbites, tellement il était étonné de ce qu'il venait de voir. Un tel manque de respect!

Cela fit monter ma colère. Comment osait-il me manquer de respect de la sorte, et en plus devant un soldat! Sa punition sera exemplaire, me contentai-je de me dire. Le soldat se retira alors que je retournais sur mon espèce de brancard pour me reposer. Toutes ces émotions étaient mal venues après un tel accident. Je ne me sentais plus trop de force, il fallait me ménager. Je m'assis alors sur le brancard, puis m'allongeai sur le côté, évitant mon dos dont le pansement semblait d'ailleurs avoir souffert encore de mes mouvements disproportionnées.

Une chose cependant m'intriguait plus que tout. Que venait-il de se passer tout à l'heure? Si le soldat n'était pas arrivé, qu'est-ce qui se serait passé? Je n'était quand même pas sur le point de ... Non je secouai ma tête. Totalement absurde, me dis-je à moi-même.

Alors que je m'était allongé depuis juste une dizaine de minutes à me torturer psychologiquement, un soldat arriva en trombe

-Permission d'entrer mon caporal

-Entrez, dis-je après m'être redressé

-Je viens au rapport mon caporal. Il y a eu un enlèvement. Trois personnes fauchées sur le bord de la voie par un pick-up qui est ensuite reparti à toute allure. Une de nos équipes les a pris en chasse. Cependant, je doute qu'ils les rattrape car nous n'avions pas de véhicules prêts à bouger, le convoie étant reparti après la sécurisation de la ville

-Mais qui leur a donné l'ordre de se retirer putain, lançai-je en colère

-C'est le caporal votre ami. Il a jugé que c'était plus sûr car dans sa région, des diversions de la sorte étaient organisées pour pouvoir s'attaquer aux bases militaires quand la plupart des soldats étaient sur un autre front

-Merde, lançai-je. A-t-on une idée sur l'identité des kidnappés?

-Oui mon caporal. Deux civils, qui ont été vite identifiés comme des commerçant par la ceux qui étaient là au moment de l'enlèvement et un soldat

-Un soldat? dis-je étonné. Quel soldat?

-C'est notre médecin Chiraz mon caporal

Pas possible, dis-je en sautant sur mes deux pieds comme un ressort. Chiraz?

-Oui votre cousin mon caporal

-Contactez-moi immédiatement ceux qui les ont pris en chasse

-Oui mon caporal, dit le soldat en s'exécutant. Il me tendit ensuite le portable

La sonnerie jouait en boucle alors que je tournais en rond dans la petite pharmacie tel un lion en cage. Le regard que le soldat posait sur moi me laissait deviner mon état: prêt à tuer!

Il décrocha enfin

-Au rapport soldat lançai-je

-Oui mon caporal, fit-il surpris

-Nous avons finalement dû abandonner la poursuite mon caporal. Ils ont visé nos pneus et tiraient à vue. Une fois les pneus crevés, nous n'avons eu d'autre choix

-Bande d'incapables, lançai-je dans une colère noire alors que le téléphone parti se fracasser contre le mur. Tous des incapables, lançai-je

Le soldat n'avait pas demandé son reste. Il n'était même plus là. Mais je m'en foutais royalement. Il fallait que je les retrouve, que je le retrouve.

Je dus m'arrêter un moment dans le fil de mes pensées, surpris par ma propre réaction. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'on enlevait des civils. C'était au contraire monnaie courante. Alors, que se passait-il avec moi au juste? Pourquoi cet intérêt si soudain pour mon soldat?

Parce que je n'ai pas pu le tuer de mes propres mains. C'est sûrement ça. Il faut que je retrouve cette crapule et que je l'exécute de mes propres mains, me dis-je.

Mais non, c'est absurde, je n'ai pas la moindre envie de le tuer pourtant. Tout à l'heure, je voulais le protéger, pas le tuer. Je ne ressentais pas l'envie de le tuer quand il avait éclaté en sanglots. Ni quand il s'était réfugié dans mes bras, non plus quand je lui avais caressé les joues. Non non, je ne comprenais plus rien.

De toute façon, me dis-je, je m'en fou. Tout ce que je sais ,c'est que je dois le retrouver, je dois le ramener. Pour les raisons, on s'en occupera plus tard.

Je pris alors ma veste et la portai? La douleur m'importait peu. L'urgence de la situation faisait que je ne sentais rien de toute façon. Une fois sorti, j'appelai un des soldats postés à l'entrée.

-Oui mon caporal, dit-il craintif

-Préparez le véhicule, nous rentrons à la base pour préparer la riposte. S'ils croient qu'on en restera là ils se trompent complètement, lançai-je

Puis à l'attention de l'autre soldat

-Sonnez le rassemblement. Laissez quelques soldats pour surveiller la ville en attendant

-A vos ordres, cria-t-il

Bientôt, nous étions sur la route à vive allure. Je comptais bien riposter. Chiraz, je te retrouverai! Personne d'autre que moi n'a le droit de te faire du mal. C'est à moi de décider de ton sort et à personne d'autre!

A la semaine prochaine! N'oubliez pas de voter pour soutenir l'histoire. Bonne semaine!

BELOVED ENNEMI[BxB]Kde žijí příběhy. Začni objevovat