chapitre 18: un tout nouveau visage (20 mars. 2022)

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Note d'auteur: Prochain chapitre dans une heure (celui-là c'était celui du samedi. Sorry j'étais à fond à lire une autre histoire. Et oui, je lis aussi énormément sur wattpad. Mais plutôt en anglais. Ils ont de très bonne histoires ces FDP mdrrrrr , bon j'la ferme. Bonne lecture!)

On roulait à présent en silence sur la route sableuse en direction du camp. Le caporal-chef n'avait plus dit un mot. Et moi j'étais trop confus pour en placer un. Sur le champ je l'avais jugé quand il m'avait annoncé qu'il était un ex mercenaire. Mais ce que j'avais lu dans ses yeux... Un homme ravagé, voilà ce que j'avais vu. Et cela m'avait terrorisé. Je n'avais jamais vu le caporal-chef baisser la garde. Je m'étais maintes fois dit vouloir savoir ce qui se cachait derrière cette face stricte qui ne semblait jamais voir aucun de ses muscles s'étirer en un sourire. Là je commençais peu à peu à me faire une idée.

Mais je n'arrivais pas à empêcher mon esprit de penser à lui entrain de tuer, et cela me rendait malade. Je n'avais qu'une envie. Que nous arrivions au camp afin que je puisse prendre un peu de distance vis-à-vis de lui et penser. Sa présence ne m'était plus agréable et son parfum, mon corps refusait de l'inhaler. Dieu sait qu'il sentait bon, mais je n'en voulais juste pas. Mon esprit semblait perdu dans un labyrinthe sans fin, à me torturer de questions sans réponse.

A mon grand soulagement, le camp fut bientôt à notre portée. Quand le caporal se fut garé, je descendis immédiatement sans attendre et partit d'un pas précipité vers l'arrière des tentes où il y avait rarement du monde. J'avais besoin d'être seul pour réfléchir. Cette confession me tourmentait beaucoup plus que prévu, et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. C'est moi qui lui avait demandé. Il n'avait fait que répondre à ma question. Ce qui me dérangeait encore plus, c'est le fait que je sois si choqué par cette révélation, alors que cet homme n'a fait que me menacer de mort depuis mon arrivée.

Le problème est que je ne semblais pas le prendre au sérieux jusque-là. Quelque chose en lui me criait juste qu'il n'allait jamais tuer une mouche, malgré son air féroce à certains moments. J'ai décidé de fermer les yeux tout ce temps. Pourquoi étais-je d'ailleurs dans le déni? Pourquoi me préoccupais-je d'un homme qui me menaçait fréquemment de mort? Ce que je me sentais bête à ce moment! Le caporal-chef ne m'a jamais menti sur sa nature. Il n'a jamais prétendu être une bonne personne. C'est juste moi qui ai volontairement fermé les yeux. Je me suis créé un caporal-chef. Un autre qui me convenait mieux que le vrai.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées et que je marchais seul dans la nuit, à présent loin des tentes, une main se posa sur mon épaule et me fit sursauter. Je me retournai brusquement, le traumatisme de mon attaque encore tout frais.

-Après un tel voyage tu devrais plutôt aller reposer ton épaule, lança l'homme en face de moi

J'étais un peu abasourdi. Pourquoi ce soldat que je n'avais pas vraiment l'impression d'avoir déjà vu me parlait si familièrement?

-Ca ira, dis-je en me retournant pour continuer ma marche quand un détail me frappa. Merde, cet homme venait de me parler en anglais et je lui avais répondu. Lentement, je me retournai et lui lançai un regard plein d'effroi. J'étais bel et bien devant la taupe!

-Ainsi c'est donc bien ce que je pensais, reprit-il en anglais. Tu es l'envoyé du sergent Dean. Désolé si je ne t'ai pas trouvé plus tôt, termina-t-il en me tendant la main, un large sourire au visage.

J'étais perdu. Trop d'informations en une seule journée. D'abord le caporal-chef est un mercenaire et cet homme est un infiltré. Mon pauvre cerveau avait de plus en plus de mal à suivre. En plus, mon épaule me faisait de plus en plus mal et mon regard se brouilla. Puis, ce fut le noir total.

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-Chiraz, Chiraz, entendais-je de loin. C'était la voix du caporal-chef. Elle semblait si lointaine. Puis soudain, elle devint de plus en plus forte, au point de m'agacer. Je sentis une main sur ma joue, entrain de me la tapoter

-Hey Chiraz, regarde-moi, dit l'homme dont la main se trouvait encore sur ma joue

-Caporal-chef? dis-je en essayant de me redresser. Qu'est-ce qui se passe?

-Reste allongé, me dit-il. Tu t'es évanoui. Sûrement trop fatigué par le voyage. Tu n'aurais pas dû partir en trombe de la sorte

Sur ces mots, tout me revint. Je ne pus supporter la paume du Caporal-chef plus longtemps sur ma joue. Je détournai le regard alors que gêné, il enleva sa main.

-Qui m'a ramené? demandai-je toujours sans le regarder

-C'est moi. Je t'ai trouvé à terre. Je suis parti à ta recherche après que tu ne sois pas rentré au bout d'un moment.

Mes yeux s'écarquillèrent. Avais-je rêvé de cette rencontre avec la taupe? La fatigue me remontait encore à la tête et je me sentais si épuisé que je ne pus continuer. Je fermai les yeux malgré moi et le sommeil m'emporta.

Le lendemain matin, ce fut l'appel à la prière qui me réveilla. Il faisait encore nuit noire. Me sentant bien reposé, je me levai et parti me préparer. Tout cela était redevenu naturel pour moi. Je ne me repentais plus à longueur de journée à notre père céleste. En fait cela faisait un bout de temps que j'avais commencé à me questionner sur les raisons pour lesquelles j'avais embrassé la religion mormone. Et plus j'y pensais, moins je m'y retrouvais. A ce stade, je n'étais pas non plus entrain de faire mon grand retour vers mes origines musulmanes. Mais je me sentais plus proche d'elles que de ma religion adoptive à présent.

Ce qui m'inquiétais cependant et qui trottait sans cesse dans ma tête c'était la nuit dernière. Avais-je rêvé de cette brève rencontre? Est-ce que la fatigue m'avait joué des tours? Difficile de trouver la réponse. J'aperçu le caporal-chef sortant de sa tente et je pris l'initiative de l'ignorer et de changer de direction alors qu'il me semblait vouloir m'adresser la parole.

J'étais peut-être dur mais lui était un assassin. Il n'avait pas hésité à me menacer de mort à plusieurs reprises. Maintenant que j'avais les yeux bien ouverts, je ne voulais plus me laisser aller à sa contemplation et me laisser droguer par son charisme. Cet homme m'avait mis en joug et était prêt à presser sur la détente pour en finir avec moi. D'ailleurs, il me l'a toujours dit. Il m'a à l'œil et il se fera un plaisir de me descendre quand il prouvera mon identité. A partir de là, les choses étaient évidentes. Lui et moi n'avions plus rien à faire ensemble. Comment avais-je pu passer autant de temps avec quelqu'un qui menaçait ma vie constamment?

Je laissai échapper un sourire. La prière terminée, je partis m'allonger de nouveau, encore assez fatigué. J'aurai sûrement besoin de plus de repos pour récupérer. Cette fois, je n'étais pas retourné à ma tente. Elle était collée à celle du caporal-chef et je voulais m'en éloigner le plus possible. J'étais allé dans la tente blanche, en d'autres termes, mon bureau. Je m'étais allongé et avais fermé les yeux. Je ne peux pas avoir rêvé. C'est impossible!

A ce moment, une pierre tomba juste à l'entrée de la tente, attirant mon attention. Je me redressai distraitement et aperçu un bout de papier enroulé dessus. Mon cœur accéléra alors que je me précipitais vers le colis suspect. Une fois en sa possession, je sortis de la tente, promenant mon regard, mais je ne vis personne. Je retournai donc dans la tente et allumant une lampe, je dépliai le papier et lu "Meet me tonight. Same spot, same hour. Make sure you're alone".

Mon cœur se mit à battre très fort. Je n'avais donc pas rêvé. Ce message en anglais en était la preuve. Je n'avais qu'à attendre ce soir et je pourrai enfin le rencontrer.

Sens du message pour les non-anglophones: "Rencontre moi ce soir, même endroit, même heure et ne te fais pas suivre"

Selon vous, qu'est-ce qui sortira de cette rencontre? N'oubliez pas de voter pour soutenir l'histoire!

BELOVED ENNEMI[BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant