chapitre 18: incertitudes (12 mars. 2022)

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-Veuillez vous lever s'il vous plaît, lança le sergent modérateur alors que le général en chef de l'armée de terre faisait son entrée dans la grande salle, suivi de deux hommes aux carrures tout aussi imposantes que celle du caporal-chef. Nous nous exécutâmes sans délai, droits comme des piquets, fesses serrées. Le caporal-chef à mes côtés semblait tout à fait détendu. Quant à moi, c'était le contraire. Je ne pouvais pas être tranquille au milieu de toutes ces personnalités. Je suis Américain, je suis l'ennemi. Et je suis exactement dans la gueule du loup.

Comment en suis-je arrivé là? Je me le demandais bien. Depuis que le caporal-chef m'a annoncé que nous étions convoqués à la capitale pour la réunion générale des chefs des armées de terre, j'étais devenu très inquiet.

-Ils ont remarqué la prolifération des groupuscules dissidents qui commettent de plus en plus d'enlèvements et demandent des rançons. Nous sommes nous même le meilleur exemple, vu les évènements d'il y a trois semaines, m'avait dit le caporal-chef, voyant mon air perdu

-Mais caporal-chef, avais-je répondu, nous avons été enlevés par des Américains, vous l'avez très bien vu, vu que vous avez même échangé des paroles avec eux

-Je sais, soldat, avait-il répondu. Cependant, la moindre information peut-être utile. Voilà pourquoi nous irons et nous leur dirons tout ce que nous savons

Voyant mon air peu convaincu, il afficha un air suspicieux sur son visage et se rapprocha de mon lit de convalescence. J'aurais voulu fuir, mais avec l'état de mon épaule, ça serait impossible. Et puis quand ses yeux me happent, c'en est fini de mon libre arbitre. Dieu que je déteste cela!

-A moins que tu n'aies peur que ton masque ne tombe, dit-il les yeux pétillants avec son sourire mauvais comme d'habitude

Je dus me faire encore une fois violence pour me libérer de la contemplation de ses lèvres en mouvement alors qu'il était si proche. Mais la colère m'y aida un peu

-Vous n'en avez donc pas marre caporal? Vous n'allez donc jamais passer à autre chose? crachai-je sans réfléchir alors que je sentais ma mort se rapprocher après ces mots

-De plus en plus insolent, dit le caporal-chef en s'asseyant sur la table de consultation qui me servait de lit en ce moment

-Toutes mes excuses mon caporal, dis-je alors qu'il se penchait peu à peu vers moi

-Tu sais, tant que je n'aurai pas mis la lumière sur cette affaire, tu auras un problème, dit-il

-Lequel? osai-je

-Moi! fit-il tout simplement avant de se relever

-Cessez de venir me voir si c'est pour me dire de telles choses, osai-je encore alors que mon cœur accélérait comme un fou. L'effort que cela me coûtait de lui tenir tête était insupportable

Il se retourna et me jeta son regard assassin

-Je viens te voir quand je veux, c'est moi le chef ici, est-ce que j'ai été bien clair? lança-t-il d'une voix qui me fit froid au dos

-Oui mon caporal, dis-je automatiquement

Il partit en trombe. Que j'étais bête! Pourquoi lui ai-je dit ces choses. En même temps, il l'a bien cherché à venir me menacer somme cela. Est-ce une visite pour me consoler ou m'achever? Et puis je n'arrivais toujours pas à comprendre ce que faisait ce sachet de poudre blanche dans sa poche. Était-ce lui qui en prenait? Si oui pourquoi n'en présentait-il aucun symptôme? Il n'avait rien d'un drogué. Il était très mesuré dans ses actes et ses paroles, sauf quand il s'agissait de me menacer bien sûr.

BELOVED ENNEMI[BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant