chapitre 7: démasqué? (07 déc. 2021)

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Je commençai à suer à grandes gouttes. Je ne saurais dire si c'était le désert ou si c'était ma fin proche qui me faisait cet effet? Le caporal ne mit pas longtemps à me répéter sa question. Je commençai alors à prier le père céleste.

-Vous voyez major, je vous disais bien que quelque chose clochait

-Heni Hannen, le coupai-je

Les deux hommes restèrent sidérés. En effet, à ce moment-là, je me souvins que le soldat à qui je me substituais ici avait prononcé ce nom et semblait parler à son supérieur. Je n'avais de toute façon pas d'autre nom et je devais jouer le tout pour le tout. Il était trop tard pour prétendre être amnésique de toute façon

-Et pourquoi tu n'as pas répondu du premier coup? demanda le caporal après quelques secondes

-J'ai reçu des coups sur la tête caporal, j'en suis encore un peu étourdit, répondis-je

Ils se regardèrent puis le caporal finit par soupirer

-Très bien je le prends sous ma responsabilité, mais cela ne veut pas dire que je lui fait confiance. Au moindre faux pas je l'exécute, dit-il à l'intention du major

-N'exagère pas Arshad tu sais qu'on a crucialement besoin d'un médecin au nord et qu'il en est justement un; allez prend-le avec toi et tu vois bien qu'il a des douleurs en parlant. Arrêtons l'interrogatoire, je n'es aucun doute en ce qui me concerne

Sur ce, le major nous quitta et le caporal se rapprocha de moi. Alors que ses yeux noir pétillaient et semblaient me transpercer, il me dit

-Je ne sais pas qui tu es mais je ne crois pas du tout en ton histoire. Je me chargerai personnellement de te percer à jour, me dit-il.

Il était très proche au point où j'étais perdu dans ses yeux, voyant sa barbe méticuleusement taillée bouger dans le flou. Mon estomac brûlait encore. Je ne savais pas ce que cet homme avait comme pouvoir hypnotisant, mais chaque fois que ses yeux capturaient les miens, je ne pouvais plus bouger et mon estomac se tordait. Quel charisme, me dis-je à l'intérieur de moi en soupirant, après qu'il soit sorti non sans m'avoir annoncé que je partais le lendemain avec lui dans le nord pour servir la cause iranienne.

Quand il fut sorti, je fus assailli de plusieurs sentiments. Le soulagement de n'avoir pas été démasqué, la peur de ce que pourrait finir par découvrir le caporal, la stupéfaction face à son charisme, le ridicule de moi servant la cause de ce pays que je détestais tant? Tous ces sentiments me menèrent à éclater de rire, tant ma situation me semblait surréaliste.

C'est à ce moment que vint le soldat qui m'avait amené, pour me ramener à l'infirmerie.

Ce soir-là, je feignis un mal de mâchoire pour ne pas avoir à répondre aux questions de Hassan qui semblait avoir la gueule aussi grande qu'un trou dans un vieux slip. Je pris ce temps de calme pour me reposer car la nuit était tombée et je me sentais encore très faible. Je pris aussi soin de bien réfléchir à tout cela. Cette situation aussi folle qu'inattendue. J'étais venu ici pour en quelque sorte me venger des Iraniens de nous avoir jetés comme de vieux préservatifs usagés. Et là je me retrouve dans leurs rangs? Quelle poisse. Comment fuir? Je savais que ma couverture n'allait pas durer indéfiniment avec le caporal qui rôdait, mais aller vers le nord me couperait toute possibilité de me rapprocher d'une base américaine. Sur ces pensées, je finis par m'endormir.

Le réveil dans la base ennemie était décidément aussi mouvementé que chez nous. Mais d'une façon différente. Il se faisait avec l'appel à la prière. J'avais été réveillé par Hassan et nous étions allés nous préparer. La prière se faisait par groupes successifs car il fallait toujours assurer la permanence. Heureusement pour moi j'en connaissais bien les pratiques donc je ne me fis pas griller. Sauf que répéter Allahou Akbar à chaque fois me faisait bouillonner en tant que mormon. Mais je devais rester impassible et prier plutôt le père céleste de me venir en aide comme à chaque fois qu'il le fit.

La prière terminée, ce furent des exercices d'entraînement physique pour tous. Bien sûr j'étais spectateur, dans mon état, dont je ne me plaignais plus du tout vu l'intensité de leurs entraînements. J'avais beau être baraqué, ces gens-là étaient habitués à cette chaleur torride, pas moi. Une fois l'entraînement fini, je me levai comme un cinéphile qui était au ciné et m'en allai. Cependant mes yeux avaient cherché un certain caporal sans succès au milieu de cette centaine d'hommes. Une fois Hassan revenu, je lui posai la question

-Ah on se préoccupe pour son cousin?

-Euh oui dis-je. Au fait je dois rejoindre son régiment pour le nord

-Ah ouais? La chance! Je voulais tellement y aller, j'en ai marre de cette base

-Eh bien dis-je, ça sera la prochaine fois

-Dis, tu ne veux pas échanger?

-Pas le moins du monde, me surpris-je à dire

C'était pourtant l'occasion de rester plus proche de la base américaine. Une fois un véhicule piqué, je pourrais rallier la base avant de me faire rattraper. Mais non j'avais envie de suivre le caporal au nord, va savoir pourquoi. Sûrement pour le tenir à l'œil me dis-je bêtement à moi-même. Je n'avais pas entendu une telle absurdité depuis la fois où on m'avait dit que Trump était beau

-Hé dans ce cas, je vais te donner une commission pour ma grand-mère elle est de là-bas. C'est des médicaments pour ses os. Je lui téléphonerai pour qu'elle passe chercher

-Ok sans faute Hassan

-Merci Chiraz

-De rien frère

-Tu devrais te préparer, le départ sera pour bientôt, connaissant bien le caporal

Et comme s'il l'avait su, une voix me parvint de derrière moi

-Alors soldat, on a pas fini de se maquiller? lança le caporal

Sa voix me fit tressaillir comme d'habitude. Nous nous miment en position de salut

-Non... je veux dire je suis prêt caporal

-Repos dit-il. Et si tu es prêt tu sors, tu ne reste pas là. De plus tu seras dans mon 4*4 comme ça au moindre soucis, je peux m'occuper de ton cas, finit-il avant de repartir aussi vite qu'il n'était arrivé

Je savais très bien que cet homme me détestait. Et comment ne pas mourir d'ici le nord? Il me posera sûrement des questions et si je réponds de travers, il m'exécutera d'après ses propres mots

-Hé bien quel veinard tu es d'avoir le caporal pour cousin, me dit Hassan en me tapotant l'épaule, je t'envie... Si je sais un jour que le caporal veille sur moi, je n'aurai plus jamais peur

-Tu n'y est pas du tout mec, mais bon allez je te laisse. Au plaisir de te revoir dis-je en prenant mon sac à dos

-Hé mais attends, que veux tu dire par là?

Hélas pour lui j'étais déjà loin.

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BELOVED ENNEMI[BxB]Where stories live. Discover now