Australian Crush

Chapitre 6

Non mais je rêve !

Elle va la fermer deux secondes ? Le pire, c'est qu'elle me répond ! C'est incroyable l'aplomb qu'elle a, cette insolence qui flamboie dans ses iris. Je suis son boss et elle me tient tête ! Où se croit-elle ? Elle veut se la jouer dure à cuire ? Aucun souci. Mais elle va perdre, la petite américaine.

Elle n'est pas en terrain conquis, ici !

— Collins ! cinglé-je froidement pour couper court à sa répartie. Tu la fermes et tu termines de nettoyer le pick up. Tu as cinq minutes. Ensuite, tu ramènes tes fesses de l'autre côté de l'écurie. On va voir comment tu t'en sors avec les pains de sel pour le bétail. Le boulot ce n'est pas de laver des caisses ni de câliner les chevaux !

— Mme Mackay a dit qu'on attendait ton retour pour les porter à l'arrière du pick up !

— Combien de fois je vais devoir te le répéter ? Tu la fermes et tu t'exécutes, t'es pas payée pour réfuter chacune de mes paroles mais pour faire ce que je te demande. Tu sais lire, non ?

Ok. Je me laisse un peu trop emporté, mais elle a l'air de savoir se défendre –un peu trop pour mes nerfs, d'ailleurs.

Alastair s'approche d'un air assuré. Il ne peut pas s'empêcher de jouer au prince charmant et de venir sauver la pauvre américaine en détresse. Le contraire m'aurait étonné !

— On se calme Mackay, pose-t-il une main sur ma clavicule pour m'obliger à reculer mais je ne bouge pas. Tu y vas fort là. Faut te calmer.

Cassie la tire par le bras et me décolle finalement de la petite blonde qui ne décolère pas. Les yeux fixés dans ceux de l'américaine qui soutient mon regard, j'entends vaguement ma sœur crier mais je ne lui prête aucune attention, ancré dans ce défi visuel qui me donne l'impression que l'air crépite entre nous. Je vais me faire un malin plaisir à la rendre dingue, pour qu'elle dégage rapidement.

Ouais, bon plan : et ça pourrait même m'amuser.

— Ne t'en mêle pas Al, s'il te plait, repoussé-je sa prise. Je ne suis pas ici pour faire du babysitting. On la paye pour faire le job ou j'ai raté une info ? Si elle n'y arrive pas, elle dégage, un point c'est tout !

— Attends que maman soit au courant de comment tu lui parles ! m'invective ma petite sœur en montant sur ses grands chevaux. Tu n'es pas le seul à prendre les décisions, ici !

— Bonne idée, raillé-je d'un geste de la main. Va la chercher, ça me fera une casse couille en moins le temps qu'elle imprime qu'ici ce n'est pas un putain de camp de vacances !

Elle essaie de me cogner sur le torse de ses petits poings fermés mais j'attrape son poignet avant qu'elle n'atteigne sa cible. Si elle ne veut pas aller la chercher, je vais l'aider. Je la traine vers la maison pendant qu'elle me traite de tous les noms qui lui passe par la tête –et il y a pas mal qui me piquent les oreilles. Arrivés sous le porche, ma mère sort en nous regardant tous les deux, les yeux écarquillés d'un ahurissement qui me frappe.