Chapitre 12

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  La véto me fixe, le regard complètement ailleurs

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  La véto me fixe, le regard complètement ailleurs. Je lui répète une deuxième fois de remonter derrière Al, mais elle ne m'écoute pas. Le troupeau commence à paniquer et à s'éparpiller en m'entendant crier, surtout que maintenant plus personne n'est devant pour le diriger.

Bordel !

    Je descends de Flamme d'une impulsion puis tends les rennes à Al, et me précipite pour aller récupérer Collins. Pour un peu, je douterais lui avoir hurlé de revenir ici ! Elle est en train de se faufiler comme elle peut entre les barbelés pour rejoindre le veau. Cette fille est une calamité !

— Collins ! C'est pas vrai !

    J'attrape précipitamment son poignet et la retiens pour qu'elle n'y aille pas. Pas plus loin, du moins. Elle a l'air complètement paniquée par la situation et se stoppe net sous mon emprise. Mais son corps, lui, ne cesse de trembler.

— Je suis désolée ! J'ai oublié un veau ! glapit-elle désemparée, et sincère, comme si elle était l'unique fautive.
— Collins, tu retournes de suite sur le quad, fais-je d'une voix ferme.
— On ne peut pas le laisser ! Il est en train de se faire attaquer ! Laisse-moi y aller ! Vite !

Elle recommence à s'agiter pour s'échapper à ma prise que je resserre instinctivement.

— C'est la loi de la nature ! Maintenant tu m'écoutes et tu reviens. On ne peut rien y faire !

    Elle tire encore sur ma main pour se dégager et passe la deuxième jambe de l'autre côté de la clôture. Pas le choix : j'accentue de plus belle ma poigne, quitte à lui faire mal, quitte à la faire hurler pour autre chose que le veau. Mais cette américaine a une force décuplée quand elle panique ! Elle tire plus fort encore me laissant comme un con sans comprendre comment c'est possible, et passe derrière les barbelés.

Mais... ?

Je laisse échapper un juron – ou quatre – en beuglant dans sa direction, puis me dirige en courant à toute allure pour rouvrir le portail et aller la chercher. Mes jambes me brûlent autant que mes poumons en dépit de l'adrénaline qui, j'en suis sûr, agit sur moi pour contrer le catalyseur qu'est ma colère bouillonnante. Si les coyotes ne s'attaquent pas à l'homme, la règle est de ne jamais les provoquer pendant qu'ils chassent ou mangent. À moins d'avoir une arme, question de sécurité. Soit dit en passant, la mienne est sur le quad d'Erik, donc inutile à cet instant crucial.

Putain. PUTAIN. PU-TAIN !

Je me remets aussitôt à cavaler et réussis à la saisir par la taille, la stoppant dans sa frénésie. Collins se débat encore et toujours en pestant, criant, me suppliant, et je suis obligé de la tourner vers moi brutalement. De deux doigts dans lesquels je mets toute la force dont je suis encore capable, je lui prends le menton et la force à me regarder droit dans les yeux, les siens suintant à la fois une témérité qui me frappe et une peine franche pour l'animal qu'elle veut sauver. À tout prix.

Australian CrushWhere stories live. Discover now