Chapitre 13

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    Assise fermement sur ses cuisses, j'exige de voir sa plaie à la main

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    Assise fermement sur ses cuisses, j'exige de voir sa plaie à la main. Je ne sais pas ce qui m'a pris de faire ça, mais ça a eu le mérite de le déstabiliser. Il est comme tétanisé, me regarde fixement, intensément. Je cligne des yeux et me reprends rapidement pour regarder de plus près sa blessure. Plus de cinq heures suite à l'accident, je ne peux malheureusement plus recoudre, les tissus ayant déjà entamé le processus de cicatrisation. Ça mériterait quelques points pourtant, mais Monsieur Le-Charmant-Connard en a décidé autrement. À présent, il ne peut qu'assumer son caprice de mâle offusqué dans sa virilité, car c'en était un.

    J'attrape rapidement d'une main les strips dans ma petite boîte à suture et essaie tant bien que mal de refermer la plaie comme je peux. Curtis n'a pas bougé d'un millimètre, totalement statufié.

— C'est bon le cowboy. T'es dispensé de corvée de vaisselle pendant plusieurs jours, et il faudra faire attention sous la douche, dis-je en me relevant rapidement.

    Je hausse un sourcil en attendant une réponse de sa part, ou une réaction. Rien.
Le néant. Qu'est-ce qu'il a ?

— C'était si terrible que ça ?
— Quoi ? répond-il d'un air ahuri.
— Comment ça, quoi ?

    Il y a à peine deux minutes, Curtis me hurlait dessus pour que je le laisse tranquille. Là : plus rien, un chaton docile et apathique me fait face à la place de l'emmerdeur bourru qui montre sans cesse les crocs. Je me penche pour lui toucher le front. Peut-être que son changement de tempérament est dû à une insolation ? Je pouffe de rire à cette pensée et le scrute en croisant les bras. Il n'est quand même pas aussi prévisible que ça, si ? Il se relève d'un seul coup et saisit une poignée de branches à ses pieds pour alimenter le feu, l'air de rien.

    Avec sa main blessée, bien entendu.
C'est une blague ?

— Curtis ! Fais attention ! Tu es à peine soigné que tu recommences à faire n'importe quoi !
— Va dormir Collins. Demain on se lève tôt, tranche-t-il sèchement.

    Bon, visiblement, l'ours mal léché est de retour.

    J'ouvre la bouche pour lui répondre mais aucun son ne sort. Il se fout de moi ? Je ne l'ai pas soigné pour avoir un quelconque retour, mais quand même ! Pas un merci, pas un sourire. Quel abruti !

    Je fonce dans la tente en marmonnant tout un chapelet de qualificatifs peu reluisants, déçue une fois de plus par son comportement. Je zippe mon sac de couchage léger jusqu'au menton et me tourne pour ne pas lui faire face quand il daignera lui aussi se coucher. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais venant de sa part, ça aurait pu être pire. Il s'est au moins laissé soigner. Petite victoire après cette journée désastreuse, une fois de plus.

    C'est avec de grands « boum » que ma journée commence. Curtis n'a pas trouvé d'autre idée que de taper comme un forcené sur la toile de tente pour me réveiller. Espèce de sale... argh ! Toujours aussi délicat et de bonne humeur à ce que je vois. J'enfile rapidement un jean et un débardeur, puis la chemise à manche longue du cowboy pour éviter une remarque dès le petit déjeuner. J'attache mes cheveux en queue de cheval haute, me tartine le visage de crème solaire, et rejoins enfin les garçons pour le briefing. Autant Al et Erik me sourient pour me rassurer face au programme de la journée, autant Curtis ne m'adresse pas un seul regard ni une parole. Comme si je n'existais pas.

Australian CrushWhere stories live. Discover now