Chapitre 14

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    Le campement monté et le repas du soir prêt, j'essaie de rester calme face à la colère de l'américaine

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    Le campement monté et le repas du soir prêt, j'essaie de rester calme face à la colère de l'américaine. J'ai fait mon maximum pour ne pas la laisser longtemps seule avec le veau et sa mère. Mais vu le regard noir et le « sinistre connard » qu'elle m'a lancé quand on est revenu sur le camp, je crois que j'aurai la paix ce soir. Ou pas. J'ai demandé à Erik de m'aider à monter rapidement la douche nomade pendant que Al tentait de calmer Collins. Sans grand succès. Peut-être qu'après un court moment de détente sous l'eau, l'américaine me tiendra moins rigueur de ce qu'il s'est passé.

On peut toujours espérer, non ?

    Si j'avais eu le choix, je ne l'aurais pas laissée seule. Mais après tout, c'est elle qui a tenu à venir, personne ne l'a forcée, et surtout pas moi. Je ne dis rien pour ce soir mais elle a intérêt à laisser l'épisode d'aujourd'hui derrière elle dès demain matin.

    Collins déteste la vegemite, j'ai encore en mémoire les grimaces contenues qu'elle voulait discrètes la dernière fois qu'elle en a mangé. Donc, dans un élan de générosité qui devrait être récompensé par une paix bienfaisante – puisque je ne peux pas compter sur son absence –, je remplace son sandwich à la vegemite avec les dernières tranches de cheddar restantes pour qu'elle puisse quand même avaler quelque chose sans dégoût. Même Cassie est moins casse-pied qu'elle. C'est pour dire...

— Allez, mange Collins, t'as besoin de reprendre des forces après la journée qu'on vient de passer.
— J'ai pas faim.

J'ai dit casse-pieds ? Autant pour moi. C'est autre chose, qu'elle me brise !

— Oh, arrête un peu. Avale ça et va prendre une douche, t'as besoin de te détendre, insisté-je.
— Si je suis tendue, c'est de ta faute ! Et tu sais très bien que je n'aime pas la vegemite.

    Aucun de nous trois ne bronche autour du feu de camp pendant que la petite blonde hargneuse vide son sac sur moi. D'après elle, je suis le pire macho sur Terre qui existe, j'adore lui en faire baver et je suis complètement inconscient de la mettre dans des situations dangereuses comme celle-ci. Ce qui est vrai, en grande partie. Et encore, elle ne sait pas que j'ai mis mon plan à exécution. Dès notre retour, j'espère avoir une réponse et la renvoyer d'où elle vient. C'est-à-dire loin. Qu'on retrouve tous notre sérénité, nos habitudes bien ancrées pour que le monde reprenne sa course normale.

Elle comme moi nous en porterons mieux.

— Bon, tu as fini ? Goûte ton sandwich au lieu de perdre ton énergie à râler ! la coupé-je dans son monologue à l'arrière-goût amer de réquisitoire.
— Oui, Monsieur est grand Seigneur, il t'a donné les dernières tranches de cheddar !

    Je fusille du regard Erik après sa remarque sarcastique à la con. Cet idiot se pince les lèvres avec Al pour ne pas rire. Elle l'attrape et croque à pleines dents dedans. Je souffle, soulagé de ces quelques secondes de répit. Après l'avoir englouti, elle marmonne un « merci » qui semble lui brûler la langue et les cordes vocales puis part prendre une douche. Les garçons ne font que de me chambrer pendant ce temps-là. J'essaie de mettre un peu plus du mien pour que l'ambiance soit moins tendue, j'espère qu'elle en fera de même ce soir.

Australian CrushWhere stories live. Discover now