Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
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Lexi, la chienne de Curtis nous accueille avec des aboiements joyeux qui avertissent directement Jane et Cassie de notre arrivée. Les deux derniers jours se sont passés sans nouveau problème, et ma colocation dans la tente avec le cowboy s'est déroulée sans aucun autre éclat de voix.
Cassie se dirige directement vers le quad d'Alastair et moi, puis m'enlace en sautillant comme si nous ne nous étions plus vues depuis des mois.
— Alors ? Comment ça s'est passé ? pialle-t-elle surexcitée. J'espère que mon grand frère ne nous a pas fait honte pendant cette semaine ! — C'était super, une bonne expérience. Et ça s'est bien passé avec Curtis. — Sûre ?
Évidemment, elle doute et je la comprends. Quand on connait son frère, on ne peut qu'être suspicieux en entendant qu'il n'a mangé personne. Je hoche néanmoins la tête pour confirmer ma réponse et souris discrètement en direction du cowboy. Curtis nous surveille du coin de l'œil, comme s'il voulait vérifier que je garde bien pour moi nos petits accrochages. Cette trêve a fait du bien à toute l'équipe, et je sens un poids s'envoler de mes épaules lorsque Jane nous annonce que le repas est prêt.
C'est quand je commence à me détendre sous la douche, après avoir dévoré la fameuse meat pie australienne de Jane, que je me rends compte qu'il n'y a plus un bruit dans la maison. À l'exception des voix du cowboy et de sa mère provenant de l'étage inférieur. Je pensais pouvoir enfin me délasser tranquillement sous un vrai jet d'eau fraîche par cette chaleur aride, mais vu les éclats de voix, le répit est de courte durée. D'autant plus quand mon nom est cité plusieurs fois par Curtis et sa mère. Ma respiration s'accélère sans que je n'aie bougé, une enclume malvenue s'installe dans mon thorax.
J'entoure rapidement la serviette autour de moi et entrouvre la porte de la salle de bain pour écouter leur conversation. Ma curiosité me tuera.
Ou peut-être les flaques d'eau sur le carrelage, allez savoir.
— Tu te rends compte à quel point j'ai été bête devant lui ? Tu aurais pu me prévenir ! Tu aurais dû m'en parler avant de prendre cette décision ! — Maman, tu sais très bien ce que je pense d'elle. On a enfin trouvé quelqu'un. Au lieu de me sermonner comme si j'avais dix ans, tu devrais plutôt te réjouir. — Elisabeth convient parfaitement pour le poste ! — C'est non. J'ai besoin d'une paire de bras supplémentaire. On ne peut pas se permettre de tout le temps l'assister au risque de se laisser surmener. — Elle a signé un contrat, Curtis. Tu ne peux pas la mettre dehors comme ça ! — Si c'est juste ça le problème, il sera réglé demain, ne t'en fais pas.
J'entends des pas dans les escaliers et referme discrètement la porte, avec le peu de forces qu'il me reste encore. Leur dispute m'a totalement sonnée. Je me retourne et observe rapidement mon reflet dans le miroir légèrement embué. Mais rien ne peut m'empêcher de distinguer mes cernes, ni les coups de soleil sur mes pommettes. Il veut mettre fin à mon contrat ? Avec tous les efforts et les preuves que je lui ai données ces derniers jours ? Il n'a aucune raison valable de faire ça !
