Chapitre 7

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    J'ai passé ma soirée à étudier les veaux et le vêlage pour la saison qui arrive

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    J'ai passé ma soirée à étudier les veaux et le vêlage pour la saison qui arrive. Bien que je sois diplômée, je n'avais jamais envisagé de me tourner vers les spécialités équidés ou bovins. Surtout à New York. Mais j'ai promis à Mme Mackay de tout faire pour être à la hauteur. J'ai rempli mes bagages de livres sur le sujet et contacté des anciens professeurs et élèves pour des cours et vidéos. Déjà que le fils Mackay ne peut pas me voir, inutile de rajouter une raison supplémentaire au mépris qu'il cultive envers moi.

    Me revoilà donc plongée dans les cours.

    J'ai vraiment pris sur moi aujourd'hui, tandis qu'il me poussait encore et encore dans mes retranchements pour me –se– prouver que je ne suis pas à la hauteur du poste. Notre rencontre n'était absolument pas comme je l'avais imaginée. Si seulement j'avais pu lui faire remballer son rictus en coin sournois et le faire taire.

    Lui faire bouffer ses paroles.

    J'ai l'impression que le self-control sera mon meilleur allié ces prochains jours dans une bataille que je ne m'attendais pas à mener. Je suis employée, certes, mais je ne compte quand même pas le laisser à nouveau me parler sur ce ton-là. Être mon patron ne lui donne pas tous les droits et je ne suis pas son bétail qu'il parait mieux traiter que moi.

    Un appel Visio coupe la vidéo de la mise-bas d'une vache. Je regarde rapidement l'heure avant de prendre l'appel de Clover : vingt et une heures trente, soit six heures et demi chez moi.

— Comment va mon Australienne préférée ? fait-elle en souriant. Tu gères ?

— J'essaie. J'étais justement en train de regarder comment mettre bas au moment où tu as appelé.

— Épargne-moi les détails Collins, je viens de petit-déjeuner. Mon estomac te remercie d'avance.

    Je grimace en l'entendant m'appeler ainsi. Quoi que dans la bouche de Clover, je n'entends pas le ton sarcastique et désagréable du cowboy que j'ai dû supporter toute la fin de journée.

— Et toi comment vas-tu ? Tu es super matinale ! constaté-je enjouée.

— Oui oui, acquiesce-t-elle. J'ai un avion à prendre. On part pour Boston pour un congrès avec le boulot. Bref, on s'en fiche !

    Elle balaie l'air devant son visage sans trace de fatigue. Je peux presque ressentir son parfum que je connais par cœur. Mon organe valide d'ailleurs, pincé d'un manque de mon amie.

— Je veux tout savoir. Tu as rencontré le grand frère cowboy ?

    Oui. Et comment dire... tu vas déchanter.

    Il y a quelques heures sa question m'aurait fait sourire. Mais maintenant que je l'ai rencontré ce n'est plus le cas. Il n'y a pas de quoi plaisanter. En tout cas, je vois que ma meilleure amie est attentive aux nouvelles journalières que je lui écris. Je me sens soutenue, ça me fait un bien fou.

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