Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
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— Raconte moi tout ! Je veux connaître les moindres détails croustillants de ta vie au ranch avec monsieur Le-Charmant-Connard ! — Respire Clover, dis-je en riant. Il n'y a pas grand chose à raconter à son sujet, en réalité.
Ou peut-être que si, mais il me faudrait plusieurs jours devant moi. Et une poupée vaudou.
J'observe tour à tour l'écran de mon ordinateur puis le petit miroir placé devant moi en essayant de ne pas – encore – rater mon trait de liner. S'il est à peine vingt heures de ce côté-ci du globe, pour ma meilleure amie c'est une autre histoire. Malgré les six heures du matin qu'affichent probablement son réveil loufoque à l'effigie d'un célèbre clown tueur, elle ne tient pas en place. Ses doigts pianotent avec frénésie sur son clavier pendant qu'elle discute avec moi, en proie à une diarrhée verbale faite de questions enchaînées et de gloussements improbables. J'en viens même à me demander si elle est réellement humaine. Ou si elle n'aurait pas avalé un petit cachet d'ecstasy.
— Ne me dis pas qu'il ne s'est rien passé alors que tu es entourée par tous ces beaux mecs, Lilly ! — Rien. Absolument rien. — Menteuse ! éclate-t-elle de rire. Si le sexy cowboy n'a rien obtenu de toi, je doute que ce soit la même chose pour le rugbyman... — Eh bien détrompe-toi, Clover. Alastair et Erik sont repartis à Brisbane et non, il ne s'est rien passé. Ni avec eux ni avec Curtis. Enfin...
Merde. Pourquoi ma langue ne sait-elle pas se tenir ?
— Enfin quoi ? insiste-t-elle, surexcitée. Mais continue ! — Rien, rien du tout.
Même moi, je sais que je parle dans le vide à cette seconde.
— Oh bon sang, j'avais raison ! Je savais qu'il fallait que tu évacues toute cette tension sexuelle accumulée depuis ton arrivée. Alors attends, je m'installe confortablement là, tu vois, parce que je suis tout à ton... — Clover ! m'écrié-je en baissant précipitamment le son de notre conversation sur mon PC. T'es pire qu'avant ma parole ! — Je suis déçue de ne pas pouvoir te retourner le compliment, tu vois ?
Je fronce les sourcils pour bien lui signifier mon mécontentement dans le but de la dissuader de continuer sur cette voie. Il ne manquerait plus que Curtis passe derrière ma porte juste à ce moment-là !
— Ce soir, je sors. Donc tu vois, je fais des efforts. Tu as tort mais ne t'inquiète pas, tu vas t'en remettre. — Tu as accepté un rencard avec lui ? — Pas du tout ! Qu'est-ce que tu vas inventer.
Curtis, m'inviter à sortir ? Il faudrait d'abord qu'il soit drogué !
Après ses réflexions déplacées devant mon collègue, je n'ai plus échangé un seul mot avec Curtis. Pendant le repas, Jane ne s'est adressée qu'à moi. Elle a sûrement deviné que son fils a encore fait des siennes. J'ai besoin de prendre un peu de recul face à son comportement et de me détendre. D'habitude, je ne suis pas autant gênée par ce qu'il peut dire, mais la situation avec Zac et sa façon de débouler avec ses sous-entendus m'ont laissé un goût très amer. Je compte donc bien profiter de ma soirée en compagnie de Zac pour m'amuser et me changer les idées loin du ranch. Au moins, lui sait m'apprécier à ma juste valeur.
