Chapitre 20

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    Le soleil n'est pas encore levé sur le ranch quand je m'apprête à entamer ma journée de travail avec les chevaux

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Le soleil n'est pas encore levé sur le ranch quand je m'apprête à entamer ma journée de travail avec les chevaux. J'ai toujours aimé cette heure matinale où tout est calme et paisible dans les écuries. C'est mon moment pour réfléchir et me préparer mentalement à la journée qui m'attend ; particulièrement avec l'Américaine dans les parages.

Pourquoi je pense à elle, bon sang !

Je m'ébroue pour la chasser de mon esprit et dévale les marches. L'escalier en bois grince sous mes semelles, mais à cette heure-ci, les trois filles doivent déjà être en train de se préparer. Enfin, j'espère pour elles – enfin, pour Collins. Je prendrais volontiers un malin plaisir à la tirer moi-même du lit par les pieds si elle avait loupé le réveil.
Et je peste entre mes mâchoires serrées en me rendant compte que même avant l'aube, cette nana pollue mes pensées.

Mais bordel, sors de ma tête !

Dehors, l'air encore frais me fait un bien fou. Je passe d'abord voir Flamme, d'un calme olympien ce matin. Puis, à mesure que je m'approche du box de Thunder, je perçois son énergie électrisante. Dans sa stalle, à quelques mètres de moi, l'équidé me coule un regard empli de défiance. Ses grands yeux d'obsidienne me fixent sans qu'il ne cille. Thunder était, il y a encore quelques mois, un cheval remarquable, puissant et indomptable doté d'un tempérament fougueux, en parfaite adéquation avec sa robe sombre. Ma mère a dû le récupérer ce week-end, supposant qu'il était temps de le compter de nouveau parmi nous.

Lentement, je tends ma paume ouverte dans sa direction pour lui signifier que je ne représente pas une menace. Il la renifle avant de reculer, comme s'il testait ma détermination. Je ne suis pas près de me décourager car son attitude ne fait que renforcer ma résolution à l'apprivoiser pour la deuxième fois.

— Allez Thunder, je sais que tu te souviens de moi, tenté-je la discussion.

J'entends des voix qui s'approchent, ma mère et Collins se dirigent vers l'étable. Je suis presque certain qu'elles vont voir Cooper, ce qui, malgré moi, m'arrache un sourire en coin. Il n'y a qu'elle pour donner un nom comme celui-là à un veau !

Mon attention se reporte sur Thunder, toujours sur ses gardes lorsque je pénètre son box. Je fais attention à chacun de mes gestes et viens poser la main sur l'encolure. Il ne bouge pas et me permet de nouveau de le caresser. Je n'insiste pas plus, je le laisse tranquille pour aller m'occuper de Flamme.

Pendant que je prépare son matériel de pansage, je réfléchis à comment procéder avec Thunder pour ne pas nous brusquer mutuellement. L'étrille entre ma main et sa robe, j'effectue des mouvements circulaires qui brossent et massent mon hongre. Après ces soins, je le fais travailler une demi-heure à la longe, au manège juste à côté des écuries. Je décide d'appliquer le même programme pour Thunder. Je prends le temps et le guide avec patience et douceur lorsqu'arrive son tour. Chaque pas est une petite victoire et, petit à petit, je sens les barrières de Thunder se fissurer, gagnant un peu plus sa confiance. J'adorais ce cheval, mais maintenant, c'est différent. J'ai comme l'impression que je me dois de prendre soin de lui, plus par obligation que par envie.

Australian CrushWhere stories live. Discover now