Chapitre 11

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°°° Le JamesBar, notre endroit préféré. Lui et moi. À la sortie. Le voyant attraper mes mains. Son regard qui plonge dans le mien. Ses yeux. D'un bleu perçant, océan, ou même la plus prudente des personnes s'y noierait. Au dessus de son sourcil tombait une mèche. Une mèche ni trop courte, ni trop longue. Ni trop épaisse, ni trop fine. Une mèche parfaite. Une mèche blonde or, avec des reflets légèrement plus clairs. Ces deux couleurs se mariaient à merveille.

Ses mains si douces, qui caressaient mes paumes, en guise de signe protecteur. Alors qu'au fond de ses yeux pacifique, on pouvait apercevoir que la vraie personne qui avait besoin d'amour, c'était lui. Un besoin d'amour, de confiance et de réconfort.

Et alors que la commissure de ses lèvres s'ouvrirent lentement pour me déclarer ce qu'on pourrait communément appeler sa flamme. Je l'interrompt. C'était bien plus fort que moi. Je ne pouvais pas le laisser faire, le laisser ouvrir son coeur, pour lui arracher à vif l'instant d'après.

Je lui adresse un dernier regard furtif et le coupe pour lui dire,

- " Je déménage. Je pars habiter à Paris dans deux semaines."

Et alors que je vois son visage s'approcher violemment du mien je... °°°

Je me réveille en sueur.

Voici ce qui s'est passé lors de la fin de mon rendez-vous avec Roger. Et malheureusement cet extrait qui tourne dans ma tête depuis de longues nuits n'est pas seulement le fruit de mon imagination. Tout cela s'est bien produit, après notre passage à la patinoire. Celui qu'on aurait pu appeler mon meilleur ami il y'a quelques temps ne veut même plus savoir si existe, du moins je crois. Ce fut un choc pour lui, et pour le reste du groupe. Je ne leur ai annoncé mon départ que quelques jours avant le jour J. Je n'en ai pas eu la force avant, même si j'aurai mieux fait d'en parler. Mais entre temps Roger c'était volatilisé et je ne voulais pas en rajouter une couche.

J'ai commencé à réfléchir à ce projet peu de temps après ma rupture avec Brian, j'ai estimé que je méritais un nouveau départ. La bande le sait, travailler dans une bibliothèque est quelque chose de très barbant pour moi, malgré le fait que j'y sois bien. Mais je suis une personne qui aime bouger, découvrir de nouvelles choses. Et créer, surtout créer.

Mon rêve est de devenir styliste. Aussi fou que cela puisse paraître. Freddie est le seul à être vraiment au courant de cette vocation que je pensais perdue. Il m'arrivait d'améliorer quelques unes de ses vestes qu'il achetait car il jugeait ça trop banal. En général je les reprenais toutes. À l'exception de celles qui sortaient tout droit de chez Biba. La petite Austin se serait rendue compte de quelque chose et il en était hors de question.

Mais aujourd'hui , c'est le jour J. Nous y sommes.

Mes valises sont pleines à craquer et mon appartement est vide, mis à part les meubles qui doivent rester ici. Une larme s'échappe du coin de mon œil. J'ai accumulé tellement de souvenirs ici. Je revois le groupe sur mon canapé, avec du brouillard dans mon salon tant la fumée de nos cigarettes avait envahi l'espace.

Le fait de ne pas les avoir auprès de moi à cette heure-ci me fait mal. Je leurs avaient dit de me rejoindre ici à 11 heures, afin de leur dire au revoir. Mais il est 11h08 et personne n'est là. Je prends mon vol dans une demie heure et je n'ai plus le choix. Je dois partir. Alors que mon coeur brûle, je regarde mon appartement pour la dernière fois sur le pas de la porte. Je dis au revoir à Londres, à ma vie d'avant. En quelques sortes je dis au revoir à mes amis, mais des amis qui ne sont finalement même pas présents. Et c'est avec mes yeux larmoyants que je lui fais mes adieux avant de refermer la porte, laissant les souvenirs de l'autre côté.

Je jette mes valises dans le premier taxi direction l'aéroport et observe le quartier qui défile sous mes yeux. Je ne le reverrai pas d'un long moment. La route passe plus vite que prévu, perdue dans mes pensées je n'ai pas remarqué que je suis arrivée à destination. Je paye ma course, décharge mes valises et entre dans cet immense aéroport. Je me retrouve seule, noyée au milieu de toute cette foule. J'enregistre mes bagages au plus vite par manque de temps et cherche ma porte d'embarquement sans me poser de question.

-" Darling !"

Je reconnaitrai ce surnom et la voix qui va avec entre mille. Je me retourne et vois Freddie. Je ne peux m'empêcher de courir vers lui en lui sautant dans les bras. Je vois tout le groupe s'approcher au loin avec Mary. Et Roger est comprit dans le lot.

-" Oh mon Dieu, j'ai cru que vous ne viendrez pas !"

-" Insolente, comment pourrions nous te laisser partir comme ça ?"

Je regarde Freddie en souriant les larmes au yeux, puis regarde le groupe. Tous avec un énorme sourire collé sur le visage à l'exception de Roger qui d'ailleurs est un peu en retrait. Nous échangeons quelques mots puis vient le dernier appel pour mon vol. Il est temps pour moi d'y aller.

-" Ma vie sera terriblement nulle sans vous." Dis-je en explosant en sanglots. Et alors que tout le groupe vient me serrer dans les bras, toujours à l'exception de Roger, je sens une larme couler sur mon épaule.

-" Mary, je ne veux pas que tu pleures..."

-" Mais Daya, je ne pleure pas..."

Je lève la tête et aperçoit une larme rouler sur la joue de notre cher bassiste. Un « awww » général se fait entendre tandis que je le prends contre moi.

-" Tu es devenue une de mes deux meilleures amies, je t'en supplie reviens vite..."

-" Je te le promets John, je reviendrai. C'est déjà une promesse que je me fais à moi même."

Il est officiellement temps pour moi de décoller. Je me tourne pour finalement embarquer et après quelques pas seulement, la voix mielleuse qui me manque déjà décide à se faire entendre.

-"Tu vas me manquer Honey.."

Je jette un regard à Roger qui sourit et je fais de même. Ma seule réponse fut :

-"Pour toujours, et à jamais."

Et c'est ainsi que ma silhouette disparaît derrière la porte d'embarquement, laissant mes amis, que dis-je, ma famille, afin de commencer une nouvelle vie.

SAVE MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant