Chapitre 12

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Voilà trois semaines que j'habite à Paris. Ville du chic et du glamour. Ville que j'ai idolâtré et qui me ressemble beaucoup. Cependant elle ne me ressemble pas autant que mon Londres. Je me plais beaucoup à Paris mais ma maison me manque, mes amis aussi et par dessus tout mes habitudes. Mon petit train train quotidien est aujourd'hui rythmé d'une autre manière. Mon nouveau travail consiste à assister aux réunions d'un magasine de mode et proposer des idées, même si je n'ai pas autant la parole que les autres. Malgré tout, j'estime bien m'en sortir. Ma collègue Jennifer est entrée au titre de stagiaire, tout comme moi. Nous n'avons malheureusement pas eu la même chance car elle, est restée à l'étape distribution des cafés et esclave de ses supérieurs. Je ne dis pas que je ne suis pas à la merci de mes supérieurs, bien au contraire. Mais avoir une place derrière un bureau est un peu plus gratifiant. 

Cette journée a été la plus longue de mon existence. Je n'arrive plus à marcher sur mes talons haut perchés, je ressens juste le besoin de décompresser. Par chance j'habite pas très loin de l'agence ou je travaille, seulement à deux stations de métro. Je vis dans un appartement minuscule et miteux, avec un loyer plus élevé que celui de mon ancien appartement à Londres, mais d'après Freddie "c'est le prix à payer pour être une artiste". 

Il est 19h30 lorsque je sors du métro parisien, il ne me reste plus que 10minutes de marche pour atteindre mon chez moi. Quoiqu'il en soit, j'ai besoin de faire une pause. À la sortie de l'arrêt se situe un petit bar dans lequel j'entre. Je commande une bière et m'assois à une table. Une jeune femme seule à une table en milieu de soirée, ce n'est pas le mieux, c'est sûr. Mais je n'ai pas d'amis ici. Je suis livrée à moi même et je dois avouer que c'est dur. J'ai du mal à ne pas fondre en larmes le soir lorsque je suis seule chez moi. Le bruit constant des 4 garçons turbulents et de ma meilleure amie me manquent. Je me souviens, lors de ces moments là, je rêvais d'être seule, dans le silence. Prendre ne serait-ce qu'une seule petite seconde pour respirer au milieu de cette euphorie générale. Aujourd'hui cette euphorie me manque plus que je ne l'aurai imaginé.

Je prends le temps de savourer ma bière et de regarder les gens passer. Je pense à tout et à rien à la fois, quand une musique de fond vient me tirer de mes pensées. Je crois avoir déjà entendu ça auparavant... Je connais cette voix, même si le volume est faible je crois reconnaître... Freddie? Je crois reconnaître Queen ? Non je ne rêve pas c'est bien Killer Queen ! Je m'approche du comptoir pour régler ma consommation et demande maladroitement au serveur :

-" Excusez-moi, quelle est la musique que vous écoutez s'il vous plait ?"

-" Vous ne connaissez pas ? Pourtant votre accent me semble Anglais ! C'est Queen, un groupe londonien. Si ils deviennent connus, chose qui devrait se produire, vous pourrez dire que la première fois que vous avez entendu Queen, c'était chez moi !"

-"Chez vous, sûrement... Bonne soirée monsieur." dis-je en riant.

Je m'empresse de sortir du bistrot, un sourire scotché au visage. Je me retrouve à presque courir dans les rues de la capitale pour arriver chez moi au plus vite. Je dois à tout prix appeler le groupe et leur raconter ça. Finalement, une partie d'eux et venue habiter ici avec moi, et par chance c'est leur talent. C'est si bête, mais j'ai l'impression de les avoir auprès de moi.

Je monte les escaliers deux par deux et une fois arrivée au 5ème étage sans ascenseur, je claque la porte de mon appartement derrière moi. Je lance mon sac sur le fauteuil en état de décomposition qui me sert de canapé et je cours vers le combiné. 

Je compose le numéro de Freddie, aucune réponse. 

Je compose le numéro de John, aucune réponse. 

SAVE MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant