Chapitre 26

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 -" Mais comprendre quoi ?!"

- " Que je t'aime ! Que je suis amoureux de toi ! C'est bon ? Satisfaite de la réponse ?"

Roger Taylor, tourné vers moi, d'un geste brusque de la main et d'un regard remplit de colère, vient de me dire qu'il m'aime. Mon coeur rate un battement, il ne suit plus la cadence. Le monde arrête de tourner l'espace d'un instant et le temps se fige. Les gens autour de moi ne sont plus là, le bruit ne parvient plus à mes oreilles. Un noeud se noue dans mon estomac, mais cette sensation me fait du bien. 

Malheureusement, je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne m'attendais tellement pas à cette réponse, que je reste bouche bée. Je me retrouve bête devant lui, sans pouvoir exprimer ce que je ressens. Mon visage est fermé, comme si j'étais en colère à mon tour, alors que ce n'est que l'effet de surprise. 

Des milliers de choses fusent dans mon cerveau, toutes les fois ou Roger et moi étions tactiles, en train de rire. Toutes ces petites phrases que je pensais affectives et qui finalement avaient un tout autre sens. Le blond m'a fait passé de nombreux messages. Mais j'étais à côté de la plaque, je n'ai jamais rien remarqué. Mes amis avaient raison. Était-ce si flagrant que ça ? Suis-je la seule à ne pas l'avoir remarqué ? Mais comment le remarquer quand cette personne tourne autour de plusieurs filles à la fois ? Et se confiait à leurs propos auprès de moi. Tout a été si mal fait, si maladroit. Avec du recul, je dois bien avouer que c'est à l'image de Roger. Mais alors moi dans tout ça ? Comment ai-je fais pour être aveugle à ce point ? 

Il est vrai que deux amis, même meilleurs amis, ne peuvent pas être aussi proche que le batteur et moi. J'ai l'impression qu'il est mon double, tout en étant si différent de moi. On se complète. Et je sais, pour sûr, qu'il fait ressortir le meilleur de moi-même. Et vice-versa. 

Une chose est sûre, je ne peux pas vivre sans lui. Dès qu'il n'est pas là, il me manque. J'ai l'impression de sentir son odeur quand je suis seule et je ne supporte pas de ne pas savoir si il va bien. Lorsque je sais que je que Roger est calé dans mon planning de la journée, je suis toujours heureuse. Je parlerai avec lui des heures sans me lasser. Quand il est là je ris, comme une enfant. Quand sa peau effleure la mienne, je ne peux décrire ce que je ressens. Et lorsqu'il m'aime... Alors je l'aime aussi...

 Et ce manège tourne depuis déjà plus de trois longues années. Comment ai-je fais pour passer à côté de mes sentiments, pour ne rien voir. 

Je dois réfléchir depuis trop longtemps à présent. Je vois le blond baisser les yeux avant de se retourner, afin de partir marcher au loin, les mains dans les poches. En un seul instant je reviens à moi et réalise réellement la situation. Pour la première fois depuis très longtemps, je décide d'écouter mon coeur et de lui faire confiance. Tant pis pour la raison. Ce n'est pas d'elle dont j'ai besoin actuellement, ce n'est pas non plus d'elle qu'à besoin Roger. Et alors que mon coeur brûle, ces mots se déchirent dans ma bouche. 

-" Roger, embrasse moi." 

Le garçon se retourne et me regarde, perdu, mais ne pose pas de question. Il s'approche de moi d'un pas déterminé, attrape mon visage entre ses deux paumes de mains tièdes et saisit sa chance. Il colle ses lèvres contre les miennes. 

Je ne saurai décrire ce moment, toutes les émotions se bousculent dans ma tête, dans mon ventre, je n'ai jamais autant désiré une personne qu'à ce moment précis. Mais je comprends tout de même que c'était une évidence. 

Un baiser au départ maladroit qui vire au passionnel, un reflet de toute notre relation. Je le sais. C'est lui. C'est lui, ma bonne personne. Un simple baiser qui semble être un pansement pour mon coeur, qui sait me faire oublier toutes les blessures du passé. Je crois bien que je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis des années. Il est le remède à tous mes maux. Il est celui que j'aime et qui mérite d'être aimé. 

-" Putain Diana, si tu savais depuis combien de temps j'en rêve..." Dit-il avant de m'embrasser à nouveau sans me laisser le temps de répondre. 

Après quelques secondes qui semblaient être plus courtes que la normale, le blond décide de rompre notre baiser avant de me serrer dans ses bras. 

Son odeur... Mon dieu son odeur. Elle vient envahir mes narines à une vitesse folle. Je n'avais pas réalisé à quel point cette odeur me manquait. Elle me rassure et m'apaise. Je me sens comme à la maison quand je suis auprès d'elle. Je me sens comme à la maison quand je suis auprès de lui. Je pose ma tête contre son torse et j'entends son coeur battre la chamade. Son corps brûlant, encore moite dû à l'atmosphère planant l'intérieur du bar. Je n'arrive pas à y croire. Mes lèvres s'entrouvrent et un son fin en sort. Rares sont les fois ou je suis si calme et posée. Et encore plus les fois ou je me montre vulnérable.

-" S'il te plaît Roger, ne m'abandonne pas... Jure le moi..."

-" Je ne t'ai jamais abandonné Honey... Alors fais moi confiance. Tu m'est trop précieuse pour que je prenne le risque de te perdre encore une fois."

-" Je crois que... Je crois que je suis amoureuse de toi Taylor..."

Aucune réponse de sa part, il n'avait pas à dire quoi que ce soit de plus. En revanche, je sens son étreinte devenir encore plus serrée. Je décide de briser la glace. Ce moment trop romantique ne nous ressemble pas. 

-" Tu fais chier Taylor ! T'auras réussi à m'avoir ! Je suis trop faible comme fille..." Dis-je un sourire en coin.

Ça aussi ça m'avait manqué. Son rire. Le blond rit aux éclats en déposant un baiser sur mon crâne. 

Quel bonheur de se sentir aimée et d'aimer à son tour. Nous nous aimions depuis le premier jour lui et moi. Mais d'avoir mit des mots sur notre situation, sur notre relation, a tout changé. Relation qui n'avait aucun sens, car tout semblait impossible entre lui et moi. Rien n'avait de sens. Tout était propice à ce que l'on reste de meilleurs amis. Je ne voulais pas y croire, je n'ai jamais voulu y croire, mais paraît-il que l'amour triomphe toujours. Alors si l'amour, c'est Roger, alors qu'il triomphe. Je désire triompher avec lui. J'ai besoin d'être à lui. Je brûle d'envie d'être celle qu'il serre dans ses bras, le soir, quand il se couche dans son lit. J'ai envie d'être celle avec qui il construira sa vie. Être celle qui le relèvera le jour ou il tombera. Celle qui fêtera avec lui ses plus grandes victoires. Être sa meilleure amie, sa femme, sa confidente, celle dont il ne peut plus se passer. Celle dont il a besoin pour vivre. Comme moi, j'ai besoin de lui pour vivre. 

Et tout ça depuis ce jour, ou nous avons mangé des pizzas accompagnées de bières à l'appartement. Mais je n'ai jamais pu le réaliser. 

Jusqu'à ce soir. 

Et aujourd'hui, je n'ai plus peur d'affirmer haut et fort.


Oui, Je T'aime aussi Roger Taylor.

SAVE MEWhere stories live. Discover now