Chapitre 3.1

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𝘋𝘌𝘚 𝘔𝘐𝘓𝘓𝘐𝘖𝘕𝘚 𝘋𝘌 𝘙𝘖𝘚𝘌𝘚
└                                       𝙏𝙝𝙚𝙖

Nous sommes mi-janvier, et ça fait déjà quelque temps que je connais Esther. 

Il se trouve que, durant les dernières semaines, la chance a encore frappé. De plus en plus souvent. Le lendemain de nos retrouvailles, je me suis assise à côté d'elle dans le bus – je me sens bête de ne jamais l'avoir vue avant. Ça a fini par devenir une petite habitude, timidement, une fois de temps en temps. Puis, principalement poussée par Ruben, nous avons transformé ce parfois en à chaque fois.

Il n'était plus question de l'inconnue aux cheveux roses. Il était question d'Esther, la mystérieuse fille qui vit à quelques pas de chez moi, qui vient d'emménager en ville et qui ne fréquente pas le même lycée que nous. Celle qui porte des jupes en plein milieu de l'hiver, celle qui laisse ses courts cheveux onduler dans le vent, celle avec qui je parle tous les matins. 

Celle qui me fait sourire comme une idiote.

Parfois, en marchant, je croise Esther devant le fleuriste. Assise sous l'auvent ou contemplant les bouquets, elle a souvent un casque sur la tête. Elle semble perdue dans ses lointaines pensées – de quoi parlent-elles ? Et son visage s'illumine quand elle m'aperçoit. À chaque fois, elle arrête tout pour me faire grand signe de la main en souriant à l'autre bout de la rue, ce qui me donne un petit coup de boost pour la journée.

Le reste du temps, on s'envoie des messages. Parfois courts, parfois longs. Il se trouve que j'ai sacrifié de nombreuses nuits, emmitouflée dans ma couverture avec le visage brûlant, pour lui raconter mille et une choses.

Moi : Ça avance comment, la nouvelle musique que tu écris ?

Esther : Plutôt bien. Je fais des efforts pour repousser mes limites. :)

Moi : C'est-à-dire... 15 secondes ?

Esther : Eh non, j'ai fait bien mieux que ça.

Moi : Dis-moi tout.

Je souris face à mon téléphone. Assise en face de mon bureau, j'ai abandonné toutes mes révisions pour prendre de ses nouvelles. Et maintenant, je fais tourner ma chaise en attendant sa réponse. Ça sonne, et j'arrête de valser pour me concentrer sur ce qu'elle veut me dire.

Esther : 17 secondes.

Moi : Que dois-je faire pour pouvoir l'écouter ?

Pas de réponses. 

J'attends, je verrouille mon téléphone, tourne trois fois et replonge mes yeux dans mon écran d'accueil : l'incantation n'a pas fonctionné cette fois-ci. Aucune notification. Je soupire. Elle doit être occupée. Alors, je m'étire un long moment, craque ma nuque et me remet au boulot – en ce moment c'est le cycle du carbone. Mes yeux se plissent, tandis que ma tête se rapproche de ma fiche de cours.

PÊCHE CRAMOISIEWhere stories live. Discover now