Chapitre 8.2

354 39 42
                                    

┐

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

𝘈 𝘗𝘙𝘖𝘗𝘖𝘚 𝘋𝘜 𝘑𝘌 𝘛'𝘈𝘐𝘔𝘌
└                                     𝙀𝙧𝙞𝙣𝙣

— Pause essence et pause clope. Tout est bon pour vous ? demande Aaron en baillant.

Il doit être minuit passé, et seules les lampes accrochées au plafond du camping-car nous éclaire sous cette avalanche d'obscurité. À croire que nous nous sommes téléportés dans un univers alternatif. Cette hypothèse a quand même été assez rapidement écartée, puisque Aaron s'est mis à râler tout le trajet en répétant que ça gênait ses petits yeux fragiles.

— Parfait, répond Théa qui s'empresse de se lever.

Elle étire ses jambes, les fait même craquer – prête à courir un marathon.

— Mais surtout... pause pipi, dit Aaron en se ruant vers les toilettes du camping-car.

Même si on fait de nombreuses pauses, il ne faut pas oublier qu'il a son permis depuis pas si longtemps que ça. Certes, il a fait la conduite accompagnée et, parfois, je me retrouvais dans la même voiture que lui avec mes parents, stressés et tremblants jusqu'au cou. Et... je l'admets, il se débrouillait pas trop mal. Mais c'est son premier grand voyage – sauf si m'emmener à mes compétitions de judo à l'autre bout du département compte.

Donc j'espère qu'il ne se fatigue pas trop, qu'il ne se force pas pour nous faire plaisir.

J'ai hésité à passer le code en même temps que lui, début seconde, mais je me suis dégonflée sous prétexte que ça ne me servirait à rien pendant mes études. Pas le temps de conduire, j'aurais tous les autres jours des prochaines années pour m'en occuper. Entre temps, j'ai été acceptée en licence de biologie, et je sais bien que j'aurais encore moins de temps devant moi. 

Le plus important reste qu'aujourd'hui, j'aurais pu aider mon frère.

— Qui va affronter le froid pour fumer avec moi ? demande Théa.

Je me retourne vers elle qui a déjà son manteau, un paquet de cigarettes à la main, stationnée devant la porte. C'est étrange, parce qu'elle ne fume qu'à de rares occasions : une soirée entre copains qui se transforment en discothèque ou quelque chose qui l'a préoccupe. 

Peut-être qu'elle m'en parlera plus tard dans la soirée.

— J'arrive, lâche Ruben en se redressant difficilement.

C'est ainsi qu'on se retrouve tous agglutinés vers la sortie en attendant Aaron, pour qu'il nous avoue au final qu'il préfère rester à l'intérieur. Typiquement aaronéen. Il préfère se dorloter contre le chauffage du camping-car que contre les morceaux de cendres des cigarettes.

Un vent froid vient s'engouffrer dans le camping-car dès que Théa ouvre la porte, si bien que mon frère nous supplie de rapidement la fermer. Et lorsqu'on s'exécute, il ne faut pas plus de dix secondes pour l'entendre crier d'un air narquois, certainement avec un sourire machiavélique.

PÊCHE CRAMOISIEWhere stories live. Discover now