Chapitre 30

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└ 𝙏𝙝𝙚𝙖

En partant me chercher un verre d'eau, j'ai croisé Erinn et Ruben sortir en catastrophe du camping-car, me rentrant presque dedans. Ils ne m'ont pas adressé le moindre regard, comme si je n'étais pas en plein dans leur passage. Même je suis piquée de curiosité, je mets ça sur le compte de tout le bordel qui est en train de se produire, et je ne me retourne pas.

Je ne regarde pas non plus dans la direction d'Aaron.

C'est sous l'odeur nauséabonde qui imprègne la pièce que je passe mon gobelet au-dessus de l'évier, avant de tourner le robinet. L'eau se met à couler, trop lentement, alors que je rêve de déguerpir d'ici et d'arrêter de retenir ma respiration. 

Je regarde par la fenêtre en face de moi. Un coup à droite, un coup à gauche. J'arpente les horizons des yeux jusqu'à ce que je trouve tous mes amis côte à côte. Je soupire.

Ils voulaient juste lui parler.

Il faut que j'arrête d'être sur mes gardes.

De l'eau vient se glisser entre mes doigts, je sursaute aussitôt. En baissant la tête, je remarque que mon verre déborde abondement dans le lavabo. Merde. Je ferme le robinet, engloutis en un clin d'œil le contenu de mon gobelet que je pose sur le comptoir et me sèche les mains contre le premier torchon que je trouve.

Je m'extirpe de la cuisine et ouvre la porte du camping-car, pensant enfin pouvoir m'échapper de cette atmosphère morbide et retrouver mes amis. Mais il n'y a plus personne. Ni Esther, ni Ruben, ni Erinn. Je suis toute seule. À croire que le monde s'est vidé d'un seul coup.

Les battements de mon cœur s'accélèrent.

Où sont-ils passés ?

Marcher dans la forêt avec ces jambes frissonnantes et ce t-shirt étouffant semble durer une éternité. Une éternité durant laquelle j'avance sans savoir où aller, sans savoir si je m'affole pour rien. Je cours de toutes mes forces sans me retourner, malgré la présence cachée dans mon dos, accrochée à moi comme une maladie, de plus en plus importante grâce à ma terreur qui ne fait que s'accroître.

En levant les yeux, je croise les yeux du monstre. Il me sourit avec ses crocs aiguisés.

Non, non, non, non, non, non.

J'écarquille les yeux, pétrifiée. Mais je ne me laisse pas hypnotiser plus longtemps et détale dans la forêt. Je passe à côté de tous ces arbres qui se ressemblent, je trébuche sur chaque rocher que je n'avais pas remarqué, je passe ma main devant mon visage lorsque je me retrouve éblouie par les rayons du soleil.

Il n'est pas là.

Il n'est pas là.

— Espèce de tarée.

PÊCHE CRAMOISIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant