Chapitre 32

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└ 𝙏𝙝𝙚𝙖

Je passe avec délicatesse ma main dans ses doux cheveux roses.

Nous sommes installées à quelques mètres du sol sur la branche robuste d'un arbre, bien loin de la cacophonie de la clairière. Et ça fait bien une heure que nous sommes là-haut, à observer le paysage restreint par toutes ces feuilles verdoyantes. Les pieds d'Esther se balancent dans le vide, innocemment, tandis qu'elle tient avec peu de précautions le bois avec ses deux mains. Quant à moi, je reste placardée contre l'énorme tronc comme un aimant. 

Si je regarde en bas, je risque de flancher. Mais pas Esther, elle n'hésite pas.

C'est pour dire que ses yeux sont grand ouverts quand elle baisse la tête. Et elle contemple avec attention chaque petit détail de la forêt, sans même remarquer que c'est elle qui rayonne.

Je l'aime tellement.

Et cette situation me fait tellement mal.

Il y a des choses qu'on ne s'est pas dites, trop de choses qui sont restées sur pause.

— Dis, Esther... Tu veux bien me parler de ce qu'il s'est réellement passé ?

Toutes ces nouvelles informations m'attaquent chaque seconde, ne me laissant pas souffler un seul instant. Il y a forcément une explication rationnelle. Je connais Esther mieux que quiconque. Elle n'a même pas eu le temps de s'expliquer.

Pas le temps de raconter la vérité sur cet après-midi macabre. Ce moment où, alors que je barbotais innocemment dans le lac, les deux personnes que j'aime le plus avaient un problème d'une ampleur que je n'aurais jamais pu imaginer. Et lorsque je repense à tout ça, le lac n'est plus qu'une marée de sang face à moi.

Esther a juste eu le temps de se faire agresser par Erinn.

Maintenant, son sourire s'est estompée. Aucun regard dans ma direction, elle observe l'horizon.

— Tu me croirais pas si je te le disais, souffle-t-elle d'une voix meurtrie.

— Je te promets de t'écouter, dis-je en posant ma main sur la sienne plus glacée que d'habitude. De ne pas te couper la parole. De prendre les informations telles qu'elles sont et de ne pas émettre un jugement trop rapide. Tu tiens tellement à mes yeux que te blesser serait la pire des choses que je puisse te faire.

Sa peau devient si rose qu'elle surchauffe, sans pour autant reprendre une température normale. Et moi, en m'éloignant du tronc pour poser ma tête sur son épaule, je sais qu'il ne m'arrivera rien de mauvais. Esther, c'est mon plus bel abri.

— Je vais essayer.

Elle m'adresse un léger sourire avant de se lancer dans son récit, grattant frénétiquement l'écorce de la branche.

PÊCHE CRAMOISIEWhere stories live. Discover now