Chapitre 11.2

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𝘚𝘈𝘕𝘎 𝘌𝘛 𝘊𝘖𝘕𝘛𝘙𝘌𝘚𝘈𝘕𝘎
└                                     𝙏𝙝𝙚𝙖

— Les filles ! 

Je me retourne sous les cris d'Aaron, le deuxième arrivé. Il s'élance aussitôt vers nous pour s'arrêter au bord du ponton, remettre doucement ses lunettes un peu sales qui étaient dans sa poche et se retourner à plusieurs reprises en zieutant les alentours.

De notre côté, on reste statique dans l'eau du lac en attendant quelques mots de sa part.

— J'ai donc gagné.

— Techniquement... non, je le rectifie.

Il lève un sourcil en se penchant vers nous comme si je venais de dire une abomination. Aaron ne se cache pas de nous observer comme des petits moucherons, avec une envie irrésistible de nous écraser, tandis qu'il remonte doucement ses lunettes au plus proche de son visage.  

— Ah bon ? s'indigne-t-il.

Nous sommes les premières, nous avons gagné. 

— On fait aussi partie du pari, ajoute Esther avec les bras croisés à moitié cachés par l'eau.

Aaron hausse les épaules avant de s'asseoir en tailleur contre le rebord du ponton.

— Si vous le dîtes.

La tête baissée vers les écorces de bois, il attend quelques instants avant d'ouvrir à nouveau la bouche. Comme hésitant. Il cherche ses mots, bafouille, avant d'enfin aligner des phrases correctement formulées – lui qui a l'habitude de tout réussir à la perfection.

— Désolé... Cette histoire de réservation m'a stressé et je suis crevé. Vous vous rendez compte ? J'arrive pas à croire que j'ai conduit autant de kilomètres en si peu de temps. Et... la seule chose dont j'avais envie quand on est arrivé devant le camping, c'était de me reposer. Ne pas conduire avant un long moment. Donc quand Erinn a commencé à me reprocher de ne pas avoir réservé, c'était la goutte de trop. C'était même pas indiqué.

Il soupire.

— Mais je sais que ça n'excuse rien, c'est une dispute de frangin un peu stupide.

— Un peu, répète Esther.

Aaron projette avec sa main un peu d'eau du lac vers le visage d'Esther qui, étonnement, ne lui balance pas un ouragan à la gueule. Elle se contente de rire.

— Tu devrais plus en parler à Erinn qu'à nous, je réponds.

— T'as raison, dit-il en se tournant vers l'horizon comme pour chercher sa sœur. Mais, comme elle n'est pas encore là, je m'entraîne sur vous.

Esther nage un peu jusqu'au bord du ponton et tend son bras à Aaron.

— Et tu veux... t'entraîner pour la réconciliation ?

PÊCHE CRAMOISIEWhere stories live. Discover now