Un.

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J'ai mal à la tête, aux côtes surtout. C'est quoi toute cette lumière?

- Liv ?

Je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux.

- Liv ? je sais que t'es réveillé.

Et merde ... c'est Viggo...

- Liv, je veux juste ... steuplait arrêter de faire ta conne. C'est juste moi.

- Je n'avais pas prévu d'avoir une conversation avec qui que ce soit pour être honnête.

- Je sais !

Je le regarde, lui avec ses grands yeux bleus de cartoon. Je ne sais même pas si c'est humain d'avoir des yeux pareils !

Viggo ce n'est pas compliqué, il est parfait. Un mètre soixante quinze de petits muscles, les cheveux blonds en bataillent, drôle, intelligent, populaire. Bref le mec est lisse comme un cul de nouveau né.

Je digresse parce que sont regards me fait tellement mal, là maintenant. Il a compris, pas besoin de me le dire, je le vois.

Je suis allongée dans son lit, il est assis à coté de moi, à moitié en tailleur, une jambe au-dessus des miennes. Sa grande main chaude qui enveloppe la mienne.

- Pourquoi je suis dans ton lit ?

- Parce que si je t'avais callé dans le tien pleine de sable, tu m'aurais fait une syncope à ton réveil.

J'ai ma tenue de sport sur moi, je sens le sable dans mon tee-shirt. Je sens aussi le sel sur mon visage, ça tiraille. Je pue.

- Ça fait combien de temps que je suis là ?

- Deux jours environ.

Je me souviens de rien. Mais je comprends que je suis vivante, et c'est déjà trop. Je sens ma cage thoracique se fermer, mon souffle se faire plus court. Ma vue panoramique se réduit.

- Non non ... Liv regarde-moi ... REGARDE-MOI !

Je ne contrôle pas, j'ai envie de vomir, mais vomir quoi ? une vielle bile remonte, et me brule la gorge.

Je le sens s'allonger à côté de moi, me bercer comme on le ferait pour une enfant, chantonne. Sa main se pose sur mon buste, il guide ma respiration à travers la sienne.

- Je suis là.

Je le sais, mais je sens mon corps partir. Je suis trop faible pour résister à une énième crise. Il glisse dans ma bouche un comprimé. Il fond, c'est amer. Il continue à chanter.

Mon cœur se calme, ma respiration aussi. Mes muscles se détendent, ma vue reste sombre. Il fait peut-être nuit.

- Ma douce ... ça ne peut pas continuer comme ça. Je ne vais pas te regarder mourir, et j'ai autre chose à faire que passer ma soirée à tirer ton gros cul de la plage.

- Je ne te demande pas de me sauver. Je voulais juste que ça s'arrête.

- Je n'ai pas dit que j'étais d'accord.

J'essaie de me retourner face à lui, mais je suis défoncée au médoc, et clairement pour la souplesse du moment on repassera.

- Vig' ... c'est trop. Je squatte chez toi depuis trois mois. Je fume plus que Marley en pleine gloire. J'ai plus de casserole qu'un chef étoilé, et les médocs ont remplacé la plupart de mes repas.

- Écoute-moi bien connasse, tu es ma meilleure amie. Chez moi, c'est chez toi. T'es tellement maniaque, que ça fait de toi la squatteuse la plus mignonne du monde. Par contre t'es une cuisinière déplorable, ça c'est évident.

#1 Ne pleure pas trop fortWhere stories live. Discover now